Alerte canicule !

par Jean-Paul Briand

Un pic de chaleur est annoncé sur la France métropolitaine. Cet épisode va se caractériser par sa durée (jusqu’au milieu de la semaine prochaine) et par des nuits particulièrement chaudes. Ces températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs, surtout de nuit, peuvent entraîner un risque de surmortalité. Afin qu’il n’y ait pas de conséquences sanitaires trop délétères, le préfet du Loiret a activé le plan canicule. Il est salutaire de se rappeler quelques recommandations simples et opérationnelles.

La canicule n’est pas partout identique

La canicule est déclarée officiellement si l’épisode de températures élevées persiste, de jour comme de nuit, sur une période prolongée d’au moins 3 jours. Les régions de France étant plus ou moins habituées et adaptées à la chaleur, les seuils d’alerte ne sont pas les mêmes partout.

Par exemple, Météo France estime que la Haute-Loire sera considérée en canicule lorsque les températures dépasseront 32 ºC le jour et 18 ºC la nuit ; pour Paris 31 ºC le jour et 21 ºC la nuit ; à Marseille 35 ºC le jour et 24 ºC la nuit ; pour Orleans 34°C le jour et 19°C la nuit.

La notion de canicule n’est donc pas partout identique.

Le coup de chaleur est une urgence vitale

Certaines personnes sont particulièrement exposées aux fortes chaleurs : Les personnes âgées isolées, celles qui souffrent de graves troubles psychiatriques ou de déficiences mentales, les jeunes enfants (moins de quatre ans), les nourrissons. Les personnes ayant un traitement quotidien (diurétiques, neuroleptiques), les sportifs continuant leurs entraînements (il faut éviter de pratiquer des activités physiques ou sportives pendant les heures plus chaudes), les travailleurs en extérieur, les personnes sans abri, etc, sont à risque. Pour toutes ces personnes, l’attention solidaire de l’entourage familial ou de voisinage doit être la règle. Les médecins traitants, les pharmaciens peuvent utilement donner des conseils surtout dans le cas de maladie ou de prise médicamenteuse chroniques. On peut éventuellement appeler le 15.

Le coup de chaleur, même s’il reste rare, est à craindre. Il se produit lorsque le corps n’arrive pas à contrôler sa température centrale. Elle augmente en quelques minutes et peut dépasser très rapidement 40°C, entraînant confusion, perte de conscience, parfois des convulsions, voire le décès. Après avoir appeler les services d’urgence, il faut refroidir la personne. La mettre à l’ombre, l’asperger d’eau froide, glacer au niveau des plis inguinaux et de la tête. Lui donner une douche ou un bain très frais peut la sauver, car le coup de chaleur (qui est bien différent du coup de soleil) est une urgence vitale.

Des mesures simples permettent de lutter contre les pics de chaleur

Le ministère de la santé a édité les principales recommandations en cas de fortes chaleurs sur son site : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-climatiques/canicule

Il est nécessaire d’ouvrir les fenêtres tôt le matin, tard le soir et la nuit. Les maintenir fermées en journée avec volets et rideaux. Dès que la température extérieure est plus basse que la température intérieure, il faut essayer de provoquer des courants d’air. Utiliser le moins possible les ustensiles, y compris les lumières, dont le fonctionnement occasionne de la chaleur. Dehors, il vaut mieux porter un chapeau, des vêtements légers et peu serrés, de couleur claire. S’humidifier avec un brumisateur pour plantes, prendre plusieurs douches ou bains frais dans la journée sans se sécher sont des moyens efficaces. Sans attendre la soif, consommer uniquement de l’eau est la meilleure façon de bien s’hydrater (un litre et demi à deux litres par jour).

L’alcool, la caféine, les boissons sucrées aggravent la perte en eau et sont déconseillées. On peut se rendre, avec son masque de protection anti Covid, dans des lieux publics où il existe une climatisation (grandes surfaces, musées, cinémas) et y passer quelques heures. Ces mesures simples permettent de lutter contre les pics de chaleur.

Les leçons de 2003 seront-elles retenues ?

Durant la vague de chaleur de l’été 2003, un nombre important de décès eurent lieu. Du premier au 20 août 2003 : 14 802 décès surnuméraires furent observés en France métropolitaine. Le ministre de la santé d’alors, Jean-François Mattei, resta tranquillement en vacances dans sa maison du sud de la France. La polémique, due à la découverte tardive de la surmortalité par les services de l’Etat, entraîne alors la création d’une commission d’information parlementaire, dès fin août 2003. Lors de son audition, le ministre de la santé ne reconnaît aucune responsabilité, accusant pêle-mêle la nature, les médias, le manque de remontées d’informations de la part du terrain, la Direction générale de la santé, le ministère de l’intérieur n’ayant pas signalé le nombre anormal de morts alors qu’il est destinataire des certificats de décès…

Cette gestion particulièrement déplorable de la période caniculaire de 2003 eut pour conséquence la mise en place d’un Plan National Canicule , désormais reconduit chaque année, puis de l’édition d’un guide canicule . Depuis cette épisode catastrophique, les politiques ont intégré les risques des grosses chaleurs et ne prennent plus à la légère les périodes caniculaires.

Les leçons de la canicule de 2003 seront-elles retenues dans les suites de l’attaque virale par le SARS-Cov-2 ?

JPB

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