Il faut croire que nos lecteurs sont attirés par nos recherches sur le vocabulaire traditionnel du Val de Loire. Une de nos lectrices, Muriel, grande voyageuse hexagonale, nous dit ne jamais avoir rencontré le mot « caboin » ailleurs qu’en Orléanais. Interrogés plusieurs habitants de la capitale régionale d’âges différents se sont exclamés ; « Un caboin, bien sûr, j’en ai un chez moi ».
Le nez au vent, tel Tintin en Amazonie, nous sommes partis à la recherche des « caboins ». A ce qu’il parait tout Orléans en est plein. Dans un premier temps nous avons appris que son orthographe ne se limite pas à « caboin » mais peut aussi s’écrire « cabouin ». Dont acte.
Dans un second temps nous avons découvert que ce mot issu du vieux parler paysan avait remonté et descendu la Loire et ses affluents des siècles durant, d’un bateau à l’autre, arpentant son territoire comme d’autres leur jardin. On trouve des cabouins dans l’Allier et dans l’Indre, dans le Cher, le Loir-et-Cher et bien sur le Loiret.
Dans un troisième temps l’étymologie nous a révélé que « cabouin » est une déformation populaire de cabinet au sens ancien du terme que l’on utilise toujours pour les médecins, les dentistes et les vétérinaires.
Dans un quatrième temps il nous a été dit que « cabouin » possédait un féminin et un pluriel qui n’ont rien à voir entre eux. Une « cabouine », ce vocable n’est plus usité mais l’a été jusqu’au début du vingtième siècle, est une femme qui vient d’ailleurs, une inconnue, une femme qui n’appartient pas à la communauté. Sans aucun lien ni cause à effet avec le féminin précité, les cabouins désignent des lieux d’aisance.
Enfin nous avons été confrontés à un « cabouin » qui va du placard à balais, du débarras, à la remise à outils, toujours en rez-de-chaussée, « un nid à bordel »nous a susurré en langage châtié contemporain un de nos informateurs.
Amis lecteurs, si vous connaissez des mots ou des expressions régionales que vous aimez, que vous trouvez intéressants ou drôles signalez-les à la rédaction de Mag’Centre nous nous ferons un plaisir de les étudier et de la partager avec l’ensemble de notre lectorat.
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