Orléans Métropole : Christophe Chaillou prône le consensus

Elu président d’Orléans métropole le 16 juillet, Christophe Chaillou, maire PS de St-Jean de la Ruelle, prône un réel consensus entre tous les maires des 22 communes pour “se mettre au boulot” dès la rentrée. Tout en reconnaissant, lors de sa première conférence de presse  de ce vendredi 24 juillet, que les débats à venir devraient être beaucoup plus animés que sous la présidence précédente.

Réaliste, Christophe Chaillou reconnaît que son élection à la présidence d’Orléans Métropole n’était pas des plus probables, mais que le groupe des élus de gauche se devait de la tenter, plutôt que “de rester spectateur d’un combat entre deux tendances des élus de droite“. Mais, souligne-t-il, “nous sommes là avant tout pour travailler ensemble. Si Matthieu Schlesinger avait été choisi, cela nous convenait“. Son élection au second tour, après désistement de Michel Martin, candidat présenté par la ville d’Orléans, fut effectivement une surprise pour beaucoup mais, tient-il à rappeler, “s’il s’était maintenu, j’aurais été élu à la majorité relative au 3e tour, car le groupe des élus de gauche était majoritaire en sièges, et aucune voix n’a manqué“.

Ce groupe des élus de gauche devrait prendre une forme officielle très bientôt, incluant toutes les sensibilités, les élus écologistes d’Orléans ayant apparemment renoncé à créer un groupe autonome…présidé par Bruno Cœur, le maire de Bou, à l’origine d’un des évènements majeurs qui ont ponctué cette soirée d’élection de jeudi dernier.

Une 15e vice-présidence actée

Qui est actuellement le 15e vice-président d’Orléans Métropole ? “Florent Montillot, sans discussion“, répond Christophe Chaillou, se référant à une directive du 17 mars 2020 qui permet de prendre acte d’une démission verbale sans obligation de faire un courrier au préfet. Et c’est donc Florent Montillot qui est actuellement reconnu comme tel par les maires de la métropole. Une décision toujours contestée par Bruno Coeur et son conseil municipal, qui attendent l’avis de la préfecture, et des deux actions engagées en justice, par Patrick Communal et Jean-Pierre Delpuech.

Pour Christophe Chaillou, la réaction du conseil municipal de Bou, qui “exige” de la part de la métropole le maintien de Bruno Cœur comme vice-président, ne correspond pas à sa conception du consensus qui doit animer le travail des 22 communes. “Dans la répartition des 20 vice-présidences, il était entendu qu’il y ait 8 postes pour la gauche, 5 pour Orléans et 7 pour les autres communes. Imaginons que Bruno Cœur reste 15e vice-président, nous aurions pu proposer Florent Montillot pour un autre poste, le 16e, par exemple, mais cela aurait nécessairement été au détriment d’un autre élu de gauche et, en l’occurrence, de Laurent Baude, le maire de Semoy. Je ne comprends pas trop cette attitude individuelle, qui ne respecte pas le consensus“. D’autant, souligne-t-il, que la logique vaut pour une répartition des postes en fonction de la démographie des communes, et que Bou est l’une des moins peuplées.

Un consensus à conforter

Quel que soit le résultat des actions entreprises contestant l’attribution de ce 15e poste de vice-président, l’urgence est pour Christophe Chaillou de se mettre au travail, de prendre des décisions concernant l’emploi, la transition écologique, les transports et, surtout, pour les jeunes. “Maintenant, ma responsabilité, c’est que l’on avance tous ensemble et qu’on se mette au travail sur les dossiers chauds qui nous attendent, à commencer par les effets de la crise économique“. Se félicitant que la commune de Saran entre cette année dans l’exécutif, il sait qu’il faudra travailler en tenant compte des trois groupes qui vont désormais cohabiter. A coté du groupe des élus de gauche et de ceux d’Orléans est annoncée la création d’un groupe de maires et d’élus divers droite, derrière celui d’Olivet, Matthieu Schlesinger. “Je n’ai pas trop compris son choix de ne pas être dans l’exécutif, alors qu’une place de 2e vice-président lui était acquise, place que j’aurai accepté s’il avait été élu président“.

La prochaine réunion du conseil métropolitain est prévue pour le 17 septembre. Ce jeudi 23 juillet, en réunion, les maires se sont réparti les attributions et délégations, prenant notamment en compte des charges qui pourraient être incompatibles avec la profession des personnes concernées, soit trois élus orléanais, Charles-Eric Lemeignen, Romain Roy et Pascal Tebibel. La Haute Autorité a été saisie, et certaines attributions pourraient être modifiées selon les avis donnés. Mais cela n’empêche pas de travailler sur les dossiers pendant l’été. “Il y a désormais de nouveaux élus, de nouveaux maires. Il faut apprendre à se connaître, et à travailler ensemble“.

Président de gauche dans un conseil où la sensibilité de droite est majoritaire, et reconnaissant qu’Orléans représente environ 40% de la population concernée (38% pour la gauche), Christophe Chaillou s’attend à des débats désormais très animés, “alors que sous la présidence précédente, 98% des décisions se prenaient sans vraiment de discussions“.

En attendant, Christophe Chaillou a décidé de faire entrer l’écriture inclusive dans la communication métropolitaine, écriture que Serge Grouard, lors du conseil municipal du 17 juillet dernier, considérait comme “moche”. Faut-il prendre cela comme une première preuve d’indépendance, et une réponse à ceux qui l’estimerait “otage” du maire d’Orléans ?

Jean-Luc Bouland