L’installation du Conseil métropolitain orléanais, le 16 juillet dernier, et l’élection de Christophe Chaillou à sa présidence, maire PS de Saint-Jean-de-la-Ruelle, ont donné lieu à des accords de circonstance. Les groupes Europe Écologie Les Verts (EELV) de l’Ouest orléanais et La France Insoumise de l’Orléanais ont tenu à réagir en dénonçant une « caricature » démocratique et un mauvais « théâtre de boulevard ».
Communiqué de presse d’EELV
« Les élections de communautés de communes telle qu’est la Métropole Orléanaise ne sont pas régies par les textes du code électoral. Les pouvoirs métropolitains se sont donc développés à l’abri des regards des citoyens, donnant lieu à des compromis entre élus locaux, à bonne distance des procédures démocratiques telles qu’on pourrait être en droit de les attendre.
C’est ce qui s’est passé jeudi 16 juillet où suite à une représentation de théâtre de boulevard, l’instance dirigeant la Métropole a pu être désignée.
Nous ne pouvons que constater deux biais que nous regrettons au plus haut point. Tout d’abord, la place des femmes est encore mise à mal (1 Président, 15 vice-présidents, 5 vice-présidentes). Ensuite, les pressions exercées sur le Maire de Bou, Bruno Cœur, afin qu’il ne devienne pas vice-président, malgré le résultat du scrutin, font que les petites communes sont une nouvelle fois reléguées au rang de compléments.
Ensuite, si toutes les nuances politiques semblent représentées, la sensibilité écologique ne l’est pas, ce que nous regrettons en osant espérer que des Conseiller.e.s métropolitain.e.s délégué.e.s seront prochainement investi.e.s au sein de la Métropole, permettant alors à cet enjeu du futur d’être enfin pris en compte.
Nous prenons acte de l’élection de Christophe Chaillou, conseiller départemental et maire de Saint Jean-de-la-Ruelle, comme Président de la Métropole malgré les tentatives dirigistes mais vaines du maire d’Orléans et nous félicitons donc M. Chaillou. Evidemment, les écologistes resteront vigilant.e.s à la politique menée par la Métropole car c’est là que se concentre l’essentiel des moyens d’investissement au niveau local, indispensables pour faire face aux défis de l’avenir, sur les plans social, sanitaire, économique et climatique. »
Communiqué de La France Insoumise du 18 juillet 2020
« La France Insoumise de l’Orléanais déplore l’affligeante réunion d’installation du Conseil Métropolitain qui s’est tenue jeudi soir au palais des sports d’Orléans.
Pendant presque six heures, elle a donné à voir ce qu’il y a de plus caricatural en termes de basses manœuvres politiciennes, où à l’ombre des regards et sans aucun contrôle ni mandat citoyen, Serge Grouard, Christophe Chaillou, et leurs amis respectifs se sont distribués les maroquins et indemnités qui vont avec, sans parité évidemment : cela reste d’abord une affaire entre hommes !
La « victoire » de Monsieur Chaillou a l’amère saveur de la compromission. Ne nous y trompons pas, la droite et le centre restant majoritaires à la Métropole, cette alliance improbable entre la gauche socialiste et Monsieur Grouard, leur « ennemi de 15 ans », donne en réalité les coudées franches à ce dernier dans les orientations stratégiques à venir, en matière de transition écologique, d’aménagement du territoire, de mobilité, de mode de gestion des services publics (l’eau notamment…).
Et puis les mots manquent pour qualifier le déroulement de l’élection du 15ème vice- président : assurément honte et dégoût au regard des pressions d’une coalition d’élus puissants à l’encontre du maire de Bou dont nous saluons le courage d’avoir voulu porter la voix des petites communes. Il est à nos yeux, malgré sa démission forcée, un vice-président légitimement élu et nous adressons à son attention et celle des boumiens un soutien républicain.
Au final, la légitimité toute relative acquise par le suffrage universel aurait pu inviter par exemple Monsieur Grouard, dont la liste a été élue avec 9.098 voix, à prendre la mesure de l’insurrection froide des citoyens envers les institutions représentatives et d’en tirer quelques leçons. Las, le mode de désignation d’un exécutif communautaire invite intrinsèquement à la tambouille. Mais le vice est décuplé quand s’y superpose une « vie » politique locale à bout de souffle, structurée par des féodalités en place depuis des décennies. Cette farce tragique dont les citoyens sont une fois de plus les dindons ne peut que justifier la grève civique massive qui s’est exprimée ce printemps et malheureusement la renforcer en vue des prochains scrutins. »