Vendredi 17 juillet, sans ignorer le scrutin métropolitain de la veille, le nouveau conseil municipal d’Orléans dirigé par Serge Grouard a entériné dans l’urgence de nombreuses décisions financières, avant de s’attarder sur les projets d’urbanisme à venir. En confirmant la volonté affichée pendant la campagne électorale de transformer la capitale régionale en ville-jardin.
Cette première réunion du nouveau conseil municipal d’Orléans, si l’on excepte celle qui suivit le second tour pour son installation, aurait pu paraitre surprenante pour un observateur néophyte. Pas d’algarade ou de vifs échanges musclés, à peine quelques piques à fleuret mouchetés pour évoquer les élections municipales, ou celle de la veille au conseil métropolitain. Serge Grouard, pour commenter cette dernière, y voyait un bon accord, ayant obtenu pour Orléans, au prix de l’abandon de la présidence, des postes de vice-présidents supplémentaires par rapport à la mandature précédente.
Il se contenta même d’un simple “il est vrai que vous êtes expert en alliance politique” pour répondre à Olivier Geffroy, de la liste menée par Olivier Carré, lui reprochant d’avoir rejeté la veille une candidature plus proche de son camp politique. Mais cela ne dura que quelques minutes, le temps que Dominique Tripet, membre de la liste d’opposition de gauche, réitère son regret qu’il n’y ait que 5 femmes dans l’éxécutif métropolitain, et notamment qu’une seule (Isabelle Rastoul) parmi les 5 vice-présidences attribuée à la ville d’Orléans. Des propos qui venaient après l’évocation de plusieurs plaintes déposées auprès du procureur pour anomalies et incivilités remarquées pendant la campagne (1) et qui n’endommagèrent pas pour autant l’humeur détendue des débats qui suivirent.
Des finances et des jardins
Les points principaux de l’ordre du jour étaient essentiellement des décisions financières, avec un gros morceau, l’approbation du compte administratif 2019, suivi du budget supplémentaire, fortement impacté par les mesures prises lors du 2e trimestre pour lutter contre la pandémie du covid-19. A ce sujet, en conformité avec une mesure figurant sur le plan d’urgence imaginé par Serge Grouard, le conseil municipal a validé le déblocage de 1.000 euros par mois pour chaque petite entreprise en difficulté (moins de 20 salariés) pour les mois de juillet et août 2020. Par ailleurs, une exonération totale de loyers et de charges a été validée pour tous les 19 commerces locataires de la ville d’Orléans pour la période du 1er avril au 30 juin 2020. 
L’un des points importants de la réunion, qui dura en tout 3h30, fut le “focus” donné à l’urbanisme, souhaitant, en innovant ainsi, que chaque conseil mette l’accent sur un domaine précis. Et, en cette mi-juillet, en conformité avec son programme, l’accent était mis sur les projets destinés à faire d’Orléans “une ville-jardin”, en augmentant les espaces verts dans différents quartiers, et réduisant les implantation immobilières.
Plusieurs projets étaient ainsi évoqués en mise en réflexion dès la rentrée (Groues, Zac du Fil-Soie, Val Ouest et Bel-Air) et deux projets immobiliers annoncés comme définitivement stoppés, conformément aux demandes des habitants, celui de la ZAC Sanitas, dans le quartier Madeleine, et celui du Puits de Linière, derrière la préfecture.
A l’ordre du jour, furent aussi évoqués l’avenir du MOB, au coût largement supérieur au projet d’origine, la programmation réduite des fêtes de Jeanne d’Arc, fin septembre, pour cause de directives sanitaires, la situation des professionnels du spectacle, et le devenir de la Maison de Jeanne d’Arc, tout autant que les incidences sur le fonctionnement de la ville des prises en charge progressive de la métropole sur de plus en plus de domaines…depuis trois ans.
Jean-Luc Bouland
(1) : Serge Grouard a annoncé que la Ville d’Orléans saisirait la procureure de la République la semaine prochaine pour d’éventuelles irrégularités constatées au bureau de vote 58 (Kergomard) à La Source, et Dominique Tripet (PCF) signalé qu’elle avait déposé plainte pour avoir reçu pendant la campagne des appels anonymes, entendu des insultes racistes a propos d’un colistier, et surtout été victime d’un saccage de sa boîte aux lettres.