L’accent du Sud-Ouest est entré à Matignon

Avec Jean Castex natif du Gers et maire de Prades en pays catalan l’accent du Sud-Ouest est entré à Matignon. De là où il est, Vincent Auriol, le dernier président de la République à parler à Paris et à toute la France comme en Occitanie a du s’en réjouir. Il a été le dernier à faire goûter à tout un chacun la savoureuse musique des troubadours.

La mairie de Prades

Ce retour d’un accent porté par le chef du gouvernement est un petit bonheur dans bien des marasmes : il réintroduit la diversité autour de mêmes valeurs partagées, il refonde à petit bruit la variété de la France de toujours. À Magcentre nous nous en réjouissons d’autant plus que nous avons participé au livre « J’ai un accent, et alors ! » paru au mois d’avril aux éditions Michel Lafon qui s’élève contre le parler uniforme et bien vu en haut lieu (la “glottophobie”). À ce parler, à cette volonté d’uniformisation, nous reprochons avec le sourire mais fermement de laisser disparaître de riches cultures auxquelles, chacun dans sa province nous sommes tous très attachés. L’accent, le verbe qu’il porte, reflète autant que l’habitat, la gastronomie, les us et les coutumes, la vitalité et l’identité de nos régions. À Magcentre, de même que nous acceptons la diversité des opinions, nous sommes pour la pluralité des accents. Donc, bienvenue à Jean Castex dans l’arène politique nationale.

Notre haute administration

La côte de popularité d’Edouard Philippe était trop haute pour qu’Emmanuel Macron le conserve à la tête du gouvernement. Désormais son premier ministre ne lui fera pas d’ombre, du moins il l’espère. Jean Castex, Science Po-ENA, est le profil type de notre haute administration que l’on accuse de beaucoup de maux à commencer par une bureaucratie étouffante, de concocter des plans complexes dont le déconfinement piloté par le même Jean Castex n’est pas le moindre exemple. A prime abord cela parait satisfaisant pour le locataire de l’Elysée. Mais que réserve l’avenir ? Emmanuel Macron a-t-il enfin compris que rendre l’action publique, largement défaillante pendant la crise du coronavirus, plus rapide et plus efficace, implique une relance puissante de la décentralisation comme l’y a vivement encouragé jeudi dernier le Sénat ? Comme la haute Assemblée nous avons envie de dire « chiche » !

En Choisissant ce nouveau Premier ministre qui affiche médiatiquement et sans trembler l’accent de son terroir, le chef de l’État a pris un risque. Impopulaire à moins de deux ans des présidentielles, avec devant lui et nous un immédiat économique et social très compliqué. Il est condamné à transformer le dernier essai de son quinquennat et Jean Castex ne pourra lui servir de fusible si avec son gouvernement et ses méthodes, il ne parvient pas éviter l’effondrement et à faire entrevoir le bout du tunnel.

Françoise Cariès

 

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