Malgré la réunion du 23 juin dernier au ministère de l’agriculture, la sucrerie ne sera pas sauvée puisque Cristal Union a refusé l’offre de son concurrent Tereos. Dans un communiqué de ce vendredi 26 juin, la CGT confirme la fermeture du site pour septembre 2020.
On le sait maintenant depuis plusieurs heures, c’est fini pour l’usine de sucre Cristal Union de Toury (Eure et Loir), qui emploie 128 salariés. « Les espoirs des salariés de la sucrerie se sont définitivement envolés mardi 23 juin 2020, à l’issue d’une ultime réunion » au ministère de l’Agriculture, affirme la CGT dans un communiqué ce vendredi matin. Et l’amertume est réelle pour le délégué syndical de la sucrerie, Frédéric Rebyffé, après le rejet de l’offre de Tereos, groupe concurrent. « Elle aurait pu sauver la moitié des emplois mais Cristal Union l’a rejetée avec mépris et arrogance » explique l’ouvrier mécanicien qui s’interroge sur les réelles volontés du groupe, connu du grand public par sa marque de sucre Daddy, de sauver le site eurélien. Et ce malgré les déclarations de la direction, qui rappelle sa quête pour trouver un repreneur.
Un avis partagé par les politiques
Un avis partagé par plusieurs politiques comme le député de la circonscription Philippe Vigier. Dans la presse, l’élu confie : «J’ai participé à la réunion avec Jean-Louis Baudron, président de la Communauté de communes Cœur de Beauce et les représentants de Cristal Union. Ils nous ont annoncé qu’ils ne veulent pas vendre la distillerie au groupe coopératif Tereos. Ils insistent sur le fait de démanteler la sucrerie puisqu’ils ont un projet (…). Vis à vis des acteurs du territoire eurélien, Cristal Union a fait preuve d’une absence totale de transparence. La seule certitude , c’est qu’il ne veulent pas vendre le site à un concurrent. Ainsi, ils disent tout et son contraire », poursuit, quelque peu cinglant l’ancien maire de Cloyes-sur-le-Loir.
Un plan social provisionné
Lors de la présentation de ses résultats, mardi 23 juin, le groupe européen Cristal Union qui a dévoilé une perte de 89 millions d’euros pour son exercice clôturé en janvier dernier, a également annoncé que plusieurs millions d’euros avaient « été provisionnés pour les plans sociaux des sites destinés à la fermeture ». Une annonce qui n’était pas passée inaperçue, quelques heures avant la rencontre dite « technique » de l’après-midi au ministère de l’Agriculture, avec ensemble des acteurs du dossier. Et qui confirmait d’une certaine manière la détermination du groupe coopératif, également présent dans la région Centre-Val-de-Loire, avec deux autres usines dans le Loiret ( Pithiviers-le-Vieil et Corbeilles-en-Gâtinais) de tourner au plus vite la page « historique » deToury. Surtout après l’émoi national suscité par l’engagement des salariés, menacés de licenciement, à produire de l’alcool pour du gel hydroalcoolique, en pleine crise du coronavirus.
Si aujourd’hui, la direction reste encore floue pour le site eurélien, qui fermera définitivement ses portes en septembre, avec les dernières expéditions des produits de sucre et d’alcool, (et non maintenant avec la fermeture de la distillerie), on sait néanmoins que l’avenir du site de Toury, comme ceux d’Arcis (Aube) et de Sainte-Emilie (Somme) est lié aux ambitions décarbonées affichées du groupe.
ZC