Municipales Orléans : La liste OSE veut remédier aux déserts médicaux

La liste de la gauche et écologiste orléanaise, OSE présentait, lundi 22 juin, dans le quartier de La Source, son programme en matière de santé. Une présentation en présence de François Bonneau, président de Région et autour de thèmes beaucoup plus élargis qu’attendu.

Baptiste Chapuis, Dominique Tripet, Jean Philippe Grand, Christine Tellier et François Bonneau devant la MSP d’Orléans La Source (Loiret), lundi 22 juin 2020, pour présenter leur plan santé des municipales 2020. ©Mourad Guichard

C’est devant la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du quartier populaire d’Orléans La Source (Loiret) que s’est tenue, ce lundi 22 juin, la conférence de presse de la liste de gauche et écologiste OSE qui a présenté ses propositions en matière de santé. Mais pas seulement.

« Cette maison de santé, devant laquelle nous sommes, est emblématique de ce qui doit être fait en la matière », explique Jean-Philippe Grand, la tête de liste, sous le regard approbateur de François Bonneau, président de Région et défenseur de ce type de structures médicales. Tous les candidats et leurs soutiens s’accordent pour insister sur la nécessité d’élargir le spectre aux questions de prévention, de logement… de tous les éléments liés à une forme aboutie de précarité : « 21 % des Orléanais vivent sous le seuil de pauvreté, dont des enfants qui vivent une précarité dont les effets vont se faire sentir toute leur vie durant », ainsi souligne Dominique Tripet, deuxième de liste (PCF), en rebondissant sur la proposition d’un « minimum social garanti ».

Proposition à laquelle s’ajouterait l’augmentation des places en crèches et en haltes garderies, ainsi qu’à accès étendu au logement social. « 70 % des problématiques rencontrées par nos concitoyens sont liés à leur niveau social », surenchérit Christine Tellier, une autre candidate d’OSE. Elle s’est félicitée que les politiques de santé soient « de plus en plus régionalisées (…) Il nous faut développer, dans les structures de proximité que nous comptons promouvoir, des compétences psycho-sociales ».

Attirer les professionnels de santé

Comment attirer les professionnels de santé dans ces maisons et autres centres municipaux de santé? « Certainement pas comme le propose le candidat Grouard en achetant du bâti, action qui ferait venir les médecins mécaniquement. C’est une méthode qui a fait la preuve de son échec », insiste la tête de liste. Baptiste Chapuis, chef de file socialiste, lui, rappelle l’engouement historique des jeunes médecins pour la salariat, mode statutaire qui serait retenu pour les MSP.

Selon François Bonneau, toutes ces mesures sont à la fois nécessaires et peu coûteuses : « 20 % des habitants de la région n’ont pas de médecin référent, non pas par choix, naturellement. Ce que nous répondons, c’est de mettre des moyens en place, sur les territoires, pour qu’un habitant de notre région n’aient pas 40 fois plus de difficulté à prendre un rendez-vous de psychiatre que pour un habitant de la Côte-d’Azur ». Le président de région rappelle combien les financements croisés pouvaient largement financer ces créations et installations, le fonctionnement étant couvert par d’autres recettes liées à l’installation de ces professionnels de santé. S’ajoutent à ces propositions, la délivrance d’un Pass Santé pour les jeunes, la création de maisons Sport-Santé et la création d’unités d’hygiène et de bien-être dans les quartiers.

Mourad Guichard

Commentaires

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  1. La situation est dramatique, mais le manque de médecin est certes lié à un déséquilibre régional mais surtout au “numerus clausus”.
    Socialistes, communistes et écologistes auraient été bien inspirés sous le gouvernement Jospin, puis sous la présidence de Hollande de faire sauter le “numerus clausus”, ! Il faut assumer !

  2. Des maisons de santé c’est une merveilleuse idée, peu importe les moyens, ceux de Serge Grouard ou de Jean Philippe Grand.
    Le problème c’est le nombre de praticiens, vous pourrez toujours construire des maisons dédiées, si elles sont inoccupées ?
    “Mon” cabinet dentaire est 100 % Roumain, 100 % efficace, 100 % sympathique, je les adore !
    J’y suis venu par hasard et en urgence parce que je souffrais d’une dent (mon dentiste 100 % français) voulait que je souffre 15 jours de plus (ceux qui ont déjà souffert d’un mal de dent carabiné savent de quoi je parle) ?
    Depuis, je suis fidèle car avant de “tomber” sur ce cabinet j’ai dû passer plus d’une dizaine d’appel tél. pour être pris en urgence et à chaque fois, complet, complet, complet…
    Monsieur Gilet à raison (peu importe les gouvernants) il faut faire sauter le “numerus clausus”, sur la photo le Président de la région écoute attentivement, mais c’est déjà à ce niveau là qu’il faut faire en sorte que cela change !
    Il a l’air concerné, un coup de pub pour le candidat Grand, mais après l’élection que fera t-il ?

  3. Un médecin libéral = 2 médecins salariés.
    Un médecin salarié = turn-over garanti.
    Non seulement le salariat ne règle rien, mais en plus, ça fait baisser le taux d’utilisation des professionnels disponibles.
    L’activité libérale (et l’entreprenariat) est indissociable d’une médecine responsable, respectée. Qu’on leur fasse des “packages de charges” (loyer pour du foncier prééquipé, entretien, informatique, gestion des déchets) et qu’on les accompagne dans leur installation (comptabilité, secrétariat présent ou télésecrétariat, logiciel médical), mais qu’on ne les salarie surtout pas.

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