Pour faire face à la crise, la collectivité va dépenser au total 16 millions d’euros. Sa situation budgétaire saine lui permet de financer ces dépenses sans hausse d’impôt. Mais quid de 2021 alors que se profile une hausse du RSA et une baisse des rentrées fiscales ?
Nicolas Perruchot avec Xavier Patier, directeur général des services lors de la présentation du plan le 11 juin dernier. ©Jean-Luc-Vezon
« Notre bonne gestion et la maîtrise de nos dépenses nous ont permis de faire face à cette situation exceptionnelle. Nous avons aussi anticipé une hausse des allocataires du RSA à hauteur de six millions d’euros », a expliqué Nicolas Perruchot lors d’un point presse le 11 juin dernier.
Ce dernier plaide pour une remise à plat du dispositif du RSA. « J’ai écrit à Gérard Larcher, président du Sénat. Nous sommes plusieurs présidents de départements à souhaiter une dégressivité de cette allocation faute de quoi nous ne pourrons plus la verser. Je rappelle, que sur un coût global de 40 millions d’euros, l’Etat ne compense qu’à hauteur de 20 millions d’euros ».
Voté le 15 juin dernier à l’unanimité des 30 conseillers (moins l’abstention de Benjamin Vételé, génération-s), le budget supplémentaire prend donc en compte les dépenses liées à cette pandémie. Parmi les mesures adoptées, citons le plan de relance à hauteur de un million d’euros en direction des acteurs du tourisme. Cette enveloppe est répartie notamment entre un fonds d’aide exceptionnelle pour les hébergeurs, l’achat de 41 000 billets dans les sites touristiques pour relancer l’activité et de vastes campagnes de communication pour promouvoir l’attractivité du territoire.
Les couturières bénévoles ont réalisé 85 000 masques offerts aux habitants. ©Nicolas Derré Dep41
Les équipements de protection auront représentés un montant de deux millions d’euros. Comme d’autres, le département s’est fortement mobilisé en achetant masques, visières, sur-blouses, gants, plaques de protection, flacons de gel hydroalcoolique, etc.
Nicolas Perruchot et Catherine Lhéritier, lors d’une remise d’une plaque de protection en Plexiglas chez un commerçant. ©Nicola Derré Dep41
Il a aussi mis en place un plan de soutien à la filière horticole de 50 000 euros permettant la dotation de fleurs et plants dans les Ehpad (48) et communes du département (101). Le secteur du BTP n’a pas été oublié avec 1,8 M€ de crédits supplémentaires en investissement. Le programme départemental de grosses réparations de voirie confié aux entreprises est pour sa part porté à 5,8 M€.
Les petits patrons ne sont pas oubliés
« Nous comptons 10 000 Travailleurs Non Salariés en Loir-et-Cher. Cette prestation d’aide sociale exceptionnelle de 1,5 M€ leur est destinée et pourrait concerner 2 500 ménages modestes » précise Nicolas Perruchot. (1) La prestation sera d’un montant forfaitaire de 567 euros, c’est-à-dire environ une mensualité du RSA (pour une personne seule sans autre ressource). Pour en bénéficier, le TNS ne devra pas avoir plus de deux salariés, réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 300 000 euros et avoir connu une diminution de son chiffre d’affaires de 40% minimum directement imputable aux mesures liées à la Covid-19.
Pour 2021, le département anticipe un recul de ses recettes de fonctionnement de 7,5 M€ dont 6,7 M€ pour les seuls Droits de mutation à titre onéreux (DMTO), en baisse de 27 %. Nicolas Perruchot appelle donc l’État « à tenir ses engagements en matière de prise en charge d’une partie des dépenses liées à la gestion de la crise et à la protection nécessaire des populations ».
Jean-Luc Vezon
(1) Ouverture d’un guichet dématérialisé (services.departement41.fr) entre le 16 juin et le 7 juillet 2020.