Le secteur touristique, grand perdant de la crise sanitaire, tente de sortir de l’ornière. Les campings, comme de nombreux autres établissements, ont dû fermer leurs hébergements et tentent aujourd’hui de rouvrir avec les contraintes sanitaires. A l’instar du camping Sites et Paysages des Saules à Cheverny (Loir-et-Cher), établissement familial qui a subi un coup dur et qui mise sur la clientèle française de proximité pour relancer sa saison.
Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental 41 (au centre) et Laurent Cherrier, directeur des Saules à Cheverny (à droite) lors la présentation du Plan Tourisme le 4 juin 2020. ©Jean-Luc Vezon
« Le confinement a été un choc terrible arrivé au pire des moments. On était à 22 % de réservation en plus. Tous les signaux étaient au vert pour accueillir nos clients et les faire profiter de notre offre d’hébergements 100 % nature », explique Laurent Cherrier, directeur du camping Sites et Paysages des Saules à Cheverny (Loir-et-Cher), en évaluant la baisse d’activité à 60 % pour 2020. Bien géré, le site a dû cependant recourir au prêt garanti par l’État.
« Parmi nos 40 000 nuitées annuelles, 60 % sont issues de touristes étrangers dont 25 % Anglais. Il nous faudra donc compenser leur probable absence en communicant pour valoriser un tourisme vert », ajoute le directeur de ce camping labellisé Clef verte, qui emploie 17 salariés en saison (chiffre d’affaires moyen de 600 000 euros).
Réputé pour son cadre exceptionnel sur 8 hectares et sa restauration de qualité, le camping quatre étoiles des Saules a rouvert le 2 juin 2020. ©Jean-Luc Vezon
Réputé pour son cadre exceptionnel sur huit hectares et sa restauration de qualité, le camping quatre étoiles des Saules, qui a rouvert le 2 juin, possède des atouts pour rebondir. Son directeur compte donc d’abord retravailler le marché français en valorisant son offre (160 places de camping et 17 chalets locatifs), sur son site Internet et les réseaux sociaux.
Cibles privilégiées, les habitants des régions Ile-de-France et Grand Ouest, les cyclotouristes amateurs de la Loire à vélo ou les personnes handicapées car le camping est labellisé Tourisme et Handicap.
Une tiny house, maison éco de 14 m² construite en partenariat avec l’entreprise chausséenne Maison Bois 2F. ©Jean-Luc Vezon
Les Saules ont su innover. Ils proposent par exemple, en partenariat avec l’entreprise chausséenne Maison Bois 2F, une tiny house, maison éco construite de 14 m². Avec ses moutons en éco-pâturage, ses ruches, ses animations nature avec la ligue pour la protection des oiseaux et Sologne nature environnement ou son parcours santé. Le site est surtout un havre de bien-être pour une clientèle souhaitant déconnecter.
Secrétaire du syndicat de l’hôtellerie de plein air, vice-président du réseau Site et Paysages, Laurent Cherrier envisage l’avenir avec réalisme : « C’est certain, l’année sera noire mais même si on repart de zéro, nous allons nous adapter avec une offre attractive de vacances nature. Rééquilibrer la clientèle sera un bien pour l’avenir. »
Le site compte aussi bénéficier du plan Tourisme d’un million d’euros qui va être voté par le Conseil départemental. « Notre département propose une offre diversifiée correspondant aux nouvelles attentes des clients que sont l’authenticité ou la nature. C’est important de communiquer et de valoriser les professionnels », se félicite Laurent Cherrier. Il s’appuiera aussi sur la campagne collective lancée par la région (#EnvieDeCentreValDeLoire) pour promouvoir le tourisme en Centre-Val de Loire.
Rappelons qu’avec 5,7 millions d’entrées dans les principaux sites, trois millions de nuitées et une offre riche et variée, le tourisme est la 4e activité économique du Loir-et-Cher en termes d’effectifs salariés.
Jean-Luc Vezon