C’est un curieux paradoxe : l’annulation des programmes culturels et événements festifs pour cause de pandémie de la Covid-19, si elle fragilise le sort des intermittents artistes et techniciens au secours desquels le gouvernement a proposé une année de report d’indemnisation, les organisateurs d’événements et particulièrement les villes de la métropole orléanaise se retrouvent à la tête d’un joli pactole financier résultant de ces annulations en cascade.
Greg Zlap cl Marie Line Bonneau
Un pactole !
Et la somme est rondelette puisque rien que pour la ville d’Orléans pour les événements les plus importants annulés entre mars et juin, on arrive à un total de 1,5 million d’euros !
Certes, une partie de cette somme avait été engagée avant le 15 mars 2020 et certains contrats ont dû être honorés, de plus, la ville d’Orléans a annoncé des reports d’événements, mais il est difficile d’imaginer organiser des Fêtes de Jeanne d’Arc à la Toussaint et un Jazz à l’Evéché entre Noël et le nouvel an, quant aux Voix d’Orléans… Michel Martin, l’adjoint aux finances de la ville d’Orléans et soutien inflexible de Serge Grouard, doit se frotter les mains lui qui a la réputation non usurpée d’être le Monsieur Moins du budget culture de la ville après avoir déjà réussi à réduire les ambitions culturelles du maire sortant en faisant baisser ledit budget de 17 % en 2020.
Et Orléans n’est évidemment pas la seule ville de la métropole concernée : que vont devenir les subventions votées pour le Grand Unisson ou les programmes culturels de Chécy, Fleury les Aubrais, ou La Chapelle Saint Mesmin, à notre connaissance, seule la ville de Saran a honoré l’intégralité de ses engagements pour toute la programmation annulée.
Boucher les trous ou soutenir des projets ?
Peut-être que cette juteuse cagnotte pourrait servir à boucher discrètement le trou béant laissé par la rénovation du Muséum voulue par Serge Grouard avec un dépassement de budget (les travaux ne sont pas finis…) de plus de dix millions d’euros pour un devis initial de cinq ! Mais il serait légitime de savoir où va aller cette cagnotte inattendue dont on pourrait tout de même espérer qu’elle puisse servir à bien des projets en attente de financement : de la rénovation du 108 rue de Bourgogne, aux Vinaigreries en passant par le hall du Musée des Beaux Arts, l’équipement de la salle Gérard Philipe, la mise aux normes électriques de la salle de l’Institut ou tout simplement aider les créateurs de spectacles orléanais plutôt dans le pétrin …
Les idées ne manquent pas et peut-être que nos derniers candidats en lice pour ce deuxième tour des élections municipales, si incertain à Orléans, auront l’obligeance de nous faire part, ainsi qu’ à leurs électeurs, de leurs intentions quant à l’utilisation de cette cagnotte inespérée.
GP