L’élu municipal, figure emblématique de la vie politique orléanaise et du Parti communiste, a été emporté par une longue maladie, le 13 mai 2020.
De gauche à droite, Olivier Hicter, Dominique Tripet, Michel Ricoud et AnneNedjar.
Avec sa voix éraillée, son allure simple, sa barbe courte et ses lunettes rondes, Michel Ricoud faisait véritablement partie du paysage local orléanais depuis 50 ans. Il a été emporté le 13 mai, par une longue maladie qui l’avait diminué mais qui ne l’empêchait pas pour autant de militer ou d’intervenir. L’une de ses dernières apparitions publiques, avant le confinement, aura été sa participation, le 24 février, au dernier conseil municipal d’Orléans où il siégeait depuis 2014.
Michel Ricoud était l’exemple même du militant syndical et communiste infatigable, dévoué, « le cœur sur le main » disait ses amis alors que lui affichait d’abord comme slogan « tout ce qui est humain est mien ».
Une voix forte pour la Source
Michel Ricoud
Sur son blog il résumait ainsi son engagement : « agir pour une société plus juste et pour une meilleure répartition des richesses est, depuis des dizaines d’années, mon “fil rouge” et ma boussole ». Personne ne remettait en cause son engagement en faveur du service public ou de l’intérêt général au service des plus modestes.
Militant il l’était depuis toujours ou presque. Né en 1948 à Vierzon dans une famille et une ville communiste il intègre la Poste en 1967 comme standardiste au Central téléphonique de Châteaudun, puis agent du tri à Chartres, guichetier à Paris. En 1970, il arrive à Orléans au tri à Orléans gare, puis au Centre de tri automatique de la Source et enfin en 1976, au Centre de Chèques Postaux de la Source avant son dernier poste en 1981 au service du tri nuit des CCP. Installé dès le début à La Source, il deviendra un défenseur acharné de ce quartier, belle ambition née de l’imagination de Roger Secrétain mais reléguée loin du centre-ville. Logiquement, il deviendra aussi le défenseur des locataires de ce quartier puis de toute la ville notamment par son engagement comme responsable de la CNL (Confédération Nationale du Logement) qu’il représenta longtemps au conseil d’administration de l’Office HLM devenu Les Résidences de l’Orléanais.
Sa voix et sa personnalité manqueront
Baigné dans son milieu communiste il adhère au Parti communiste en 1971 dont il deviendra la figure de proue et le porte étendard. En 1983, il est élu conseiller municipal d’opposition aux côtés de Jean-Pierre Sueur, mandat qu’il renouvelle en 1989 quand M. Sueur remporte la mairie d’Orléans. En 2008, il devient conseiller général de la Source avec près de 65 % des voix, preuve s’il en fallait que sa popularité dépassait largement son étiquette politique. Même en 2014 à la tête d’une liste Front de Gauche aux municipales il remportait 8,29 % des voix, bien plus que le famélique score communiste national.
Michel Ricoud .
Et pourtant Michel Ricoud n’a jamais mis son drapeau dans sa poche. Communiste il était, communiste il resta. Mobilisable nuit et jour pour de nombreuses causes sociales et humaines, l’infatigable dévouement de ce militant renversait bien des barrières et lui attirait des amitiés à gauche comme à droite. Présent sur la scène politique locale depuis 50 ans, sa voix et sa personnalité manqueront lors du prochain scrutin municipal.
A sa famille et à ses amis MagCentre adresse ses sincères condoléances.
J.-J.T.