Journal d’un confinement # 49 Un vaccin contre le Covid 19 avec moins de tests sur les animaux ?

Sophie Deschamps © GP

Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,

Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autre

Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !

#restezchezvous                                                          

Vous le savez, depuis le début de la pandémie, une course contre la montre s’est engagée entre les chercheurs-euses du monde entier afin de trouver un vaccin contre le coronavirus, avec des délais annoncés de 18 à 24 mois. Une recherche qui fait craindre aux associations de défense des animaux de laboratoire, une recrudescence de tests sur les animaux, parfois cruellement torturés au nom de l’avancée de la médecine. 

Mais c’est peut-être le contraire qui va se produire selon le vétérinaire belge André Ménache, qui a donné une webconférence passionnante le 24 avril dernier dans le cadre de la Journée mondiale pour les animaux dans les laboratoires.

Mais soyons honnêtes, nous ne nous réveillons pas tous les matins en pleurant sur le sort des souris de laboratoire. C’est d’ailleurs un cliché puisque de nombreux mammifères sont aussi utilisés dans les laboratoires : des chiens, des lapins, des singes (notons au passage que l’abandon des chimpanzés par les USA date seulement de 2015 !). Mais d’autres espèces de primates non humains sont toujours testées et tuées dans les labos. Sachez par exemple que la France en a “consommé” le chiffre exorbitant de 4 millions en 2017 dont 1,9 million testés et 2,1 millions utilisés pour la reproduction. Un chiffre qui grimpe à 11,5 millions d’animaux en Europe pour la seule année de 2011.

Mais revenons au vaccin. Pour André Ménache, la recherche d’un sérum contre le Covid -19 peut-être « l’occasion inédite d’abandonner les tests sur les bêtes, parce que c’est arrivé tellement vite que les chercheurs n’ont pas eu le temps de trouver le bon modèle animal (la bonne espèce).Ils sont donc obligés de se baser sur des méthodes alternatives in-vitro à partir de cellules humaines, pour des médicaments déjà connus (c’est le cas pour la chloroquine) ou pour élaborer le précieux vaccin ». André Ménache cite deux essais cliniques déjà en cours sur des humains qui ne sont pas passés par la case tests sur les animaux « parce que nous avons déjà beaucoup de données humaines sur la pandémie, donc selon lui, « il n’y a aucun sens à chercher un modèle animal ».

Toutefois, de nombreux scientifiques continuent de défendre le principe de tester ce vaccin sur les animaux comme l’Institut Pasteur. Une phase inutile selon André Ménache qui explique qu’il faudra de toute façon « tester ce vaccin sur des humains volontaires » en rappelant le principe de base selon lequel « aucune espèce animale n’est un modèle biologique pour une autre espèce ». Ce qui explique, ajoute-t-il, « pourquoi neuf essais sur dix positifs chez les animaux échouent au stade des essais cliniques sur les humains volontaires ». Autrement dit les animaux ne sont pas prédictifs à cause de la barrière de l’espèce, ce qui explique que la fiabilité des tests animaux ne dépasse pas 50 % dans les meilleurs cas.

animaux laboratoire © SD

André Ménache rappelle un peu ironiquement que la France n’est plus à l’époque de Louis Pasteur ou de Claude Bernard. Il met en avant les outils technologiques du XXIe siècle, performants et fiables entre 85 et 90 % (comme les cellules souches de cordon ombilical et non d’embryon, la culture de cellules humaines après un don, une opération ou même un simple prélèvement de graisse). Mais ces alternatives sont chères et longues à valider mais surtout déplore André Ménache « l’utilisation des méthodes déjà validées reste facultative ».

C’est pourquoi André Ménache fait appel à l’opinion publique qui a déjà obtenu la fin des tests de toxicité cutanée sur animaux pour les produits cosmétiques, avec des labels qui le garantissent. 

A demain 

Commentaires

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  1. Quand les animaux vecteurs de maladies le transmettent à l’humain ils ne se posent pas de questions !
    Quand les animaux capables de le faire considèrent l’humain comme un casse-croûte, ils ne se posent pas de questions non plus !
    Malgré les problèmes causés par les humains, c’est l’espèce qui domine la planète et ce n’est pas le fruit du hasard mais d’une sélection naturelle, une sacré lutte qui ne date pas d’hier.
    Bien évidemment, c’est triste et si on peut l’éviter faisons le, mais tant qu’il n’y aura pas d’autres solutions, nous nous servirons d’animaux dans les laboratoires. C’est inéluctable, ainsi va l’humanité !
    Maintenant, si les défenseurs des animaux de laboratoires veulent les remplacer, épargnons les animaux ; choquant n’est ce pas ?

    • Bonjour, la transmission du covid-19 par les animaux est due à la suppression de leurs habitats naturels par l’homme. Donc l’animal s’il se pose une question est: où vivre désormais maintenant que ma forêt a été transformée en autoroute. Le fait que l’homme finisse en casse croute de l’animal est très rare par contre l’inverse est beaucoup plus fréquent vu les 1000 000 000 d’animaux tués pour leur chair sans compter la chasse et la pêche. La seule question que se posent les animaux est comment puis je éviter l’homme ? C’est l’homme qui détruit la planète. Il peut aussi devenir plus civilisé et développer l’empathie, supprimer l’exploitation des animaux en laboratoire et sauver la terre. Ce serait un choix noble et vital pour toutes les espèces !

    • Bonjour, le fait que l’espèce humaine domine la planète est plutôt à déplorer ! Ce n’est pas le fruit du hasard, non, pas plus que la sélection naturelle Mr Orcinus orca. Si l’Humain a pu se développer et régner en Maître du monde, c’est bien au détriment de la Nature dans toute sa diversité. Diversité qui comprend le règne animal (dont vous et moi faisons partie) et végétal, vous l’oubliez monsieur. C’est inéluctable de sacrifier des animaux de laboratoire ? Ainsi va l’humanité dites-vous. Mais vous posez-vous la question : comment va t-elle cette humanité ??? Nous allons payer très cher l’inconséquence de l’espèce humaine et sa volonté de vouloir tout dominer ! Ce que vous dites n’est pas choquant, cela manque juste d’intelligence.

  2. On apprend ce matin sur les antennes de France culture que le Largactil serait testé à l’hôpital St Anne contre le coronavirus… sur des patients “fou comme un lapin”…cela évitera surement à ces pauvres animaux les effets secondaires nombreux de ce médicament utilisé pour traiter la schizophrénie…chez l’homme!

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