Journal d’un confinement #46 Drôle de premier mai

Sophie Deschamps © GP

Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,

Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autre

Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !

#restezchezvous                              

Muguet © DR

Nous allons vivre un mois de mai bizarre, partagé entre la fin du confinement et le début de quelques libertés retrouvées seulement, ce que certaines Une de journaux n’ont pas manqué de souligner en titrant “11, mais”. Ce premier mai l’a d’ailleurs confirmé puisqu’il n’y a eu ni défilé, ni vente de muguets sur les trottoirs. Les fleuristes ont pu toutefois vendre quelques précieux brins devant leur boutique. L’occasion pour mon cerveau confiné de se demander le pourquoi de cette tradition. Et de découvrir, grâce à LCI que « la plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps et que les Celtes lui accordaient un statut de porte-bonheur ». Charles IX aurait même déjà relancé la tradition… en 1561, en faisant offrir la précieuse fleur aux dames de la cour comme porte-bonheur. D’accord, mais pourquoi faire d’une plante toxique voire mortelle un porte-bonheur ? Cette fois, je me jette sur Wikipédia qui nous apprend que les noces de muguet symbolisent les 13 ans de mariage. Quant à la date du  1er mai, on offre traditionnellement du muguet « porte-bonheur » tout simplement car il fleurit aux alentours de cette date.

Mais à la Révolution, tout se gâte puisqu’en 1793, le calendrier républicain propose une journée du Travail, tandis que le muguet est associé au jour républicain qui tombe le 26 avril. Toutefois l’histoire n’est pas finie mais il faudra attendre le 1er mai 1895 où le chansonnier Félix Mayol se voit offrir un bouquet de muguet par sa fiancée lorsqu’il arrive à Paris. Faute de camélia, il arbore un brin de muguet le soir de sa première sur la scène du Concert Parisien. C’est un triomphe et la mode du muguet le 1er mai est ainsi relancée.

Et ce n’est pas fini puisqu’à la Belle Epoque, les grands couturiers prennent l’habitude d’offrir le 1er mai un brin de muguet à leurs petites mains et à leurs clientes. Christian Dior choisira même la fleur blanche comme emblème de sa maison de couture. Mais ce n’est qu’au début du XXème siècle que le muguet et la Fête du travail seront fêté le même jour…

Celle-ci trouve son origine, nous dit LCI,  dans le monde ouvrier, qui le 1er mai 1886 revendique déjà la semaine de 40 heures à Chicago. Et ce jour du premier mai ne devait rien au hasard, car il s’agissait du « “moving day”, où, traditionnellement, les entreprises américaines réalisaient les calculs de leur année comptable. »

Mais c’est une autre fleur qui va être associée à la fête du travail en France, car poursuit LCI décidément incollable sur le sujet, « le 1er mai 1891, à Fourmies dans le Nord de la France, la manifestation tourne au drame. Les forces de l’ordre tirent sur la foule. Ce jour-là, une jeune femme portant une églantine est tuée. Cette fleur devient le symbole du 1er mai des militants qui l’épinglent en souvenir du sang versé ». Toutefois, l’églantine a été peu à peu supplantée par le muguet, même si cette jolie fleur n’a rien à voir avec la lutte syndicale des travailleurs.

Et bien que les défilés étaient interdits ce 1er mai 2020 dans les rues de France pour cause de confinement, la contestation était, elle, bien présente aux balcons avec de nombreux slogans comme « des millards pour la santé, pas pour le Cac 40 », « vous ne confinerez pas notre colère », ou « pas de retour à l’anormal ». Des banderoles qui pourraient bien annoncer la reprise d’un mouvement contestataire fort à la rentrée avec une convergence des gilets jaunes et des blouses blanches.

Quant aux hommages rendus, à minima, devant la statue de Jeanne d’Arc par l’extrême-droite à Paris ce matin, ce n’est pas à Orléans que l’on va laisser notre pucelle se faire instrumentaliser. Car bien sûr nos fêtes johanniques sont reportées cette année à septembre ou octobre, mais non annulées. Dont la fameuse chevauchée du Premier mai, évoquant l’épopée de Jeanne d’Arc à travers la ville et dans la campagne avoisinante. Pour en savoir plus, je vous renvoie à l’excellent papier de Pierre Allorant de ce jour sur Mag Centre.

A demain !

 

Commentaires

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  1. Si seulement en septembre ou octobre, il n’y avait plus de virus ce serait déjà formidable !
    Même si je suis optimiste de nature, hélas le covid-19 ne sera pas maîtrisé à l’automne, sauf vaccin providentiel !

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