Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
Il n’est pas besoin d’attendre la fin de l’épidémie pour commencer ce petit récapitulatif des erreurs, mensonges, maladresses et approximations de nos hommes et femmes politiques, de tous bords, à travers la planète, tant il y en a déjà à mentionner.
Bien sûr, le champion toutes catégories est “Mister tweets”, je veux bien sûr parler de Donal Trump. Le président américain a tout d’abord annoncé le 10 février que « le virus disparaîtrait courant avril à cause de la chaleur », tout en qualifiant la pandémie de « canular ». En mars, alors que le monde se prépare au confinement, il serre des mains lors dune conférence de presse, tout comme le Premier Ministre anglais Boris Johnson et le Président brésilien Jair Bolsonaro. Une attitude qui a permis au virus de se répandre dans ces trois pays. Le 15 mars, Trump, toujours lui, fait preuve d’un optimisme déplacé en prétendant « avoir le contrôle (sic) sur le virus » en totale contradiction avec son expert santé. Tout comme Jair Bolsonaro qui le 16 avril limoge son (populaire) ministre de la santé à cause d’un désaccord avec lui sur le confinement.
Poignée de main entre Trump et Macron en juillet 2017 © DR
Un virus que le président américain qualifie très vite de « virus chinois » ou de « virus de Wuhan » avant d’abandonner cette terminologie ouvertement raciste fin mars : « Tout le monde a compris que le virus vient de Chine mais j’ai décidé de ne plus en faire toute une histoire », explique Donald Trump sur Fox News le 24 mars. Il trouve même le moyen d’être insultant quand il essaie de rassurer la communauté asiatique américaine : « Il est très important de protéger notre communauté asiatique américaine. Ce n’est en aucune manière leur faute, ils travaillent avec nous pour nous en débarrasser » avec un usage du “ils” et du “nous” très excluant. Nouvelle bourde fin mars quand il aspire au vœu « d’avoir des églises pleines pour Pâques ». Pire, le 17 avril il appelle à la libération de certains états du confinement, tout en défendant le 2e amendement des États-Unis sur le droit de posséder une arme. Enfin, le 25 avril, alors que les USA déplorent plus de 50 000 morts , le président américain préconise l’emploi de l’eau de Javel et des UV pour lutter contre le virus, mais aussi la lumière et la chaleur expliquant, sans rire, « qu’il cogite pour trouver des solutions ».
Mais l’Europe n’est pas en reste. Ainsi Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, déclenche une grosse polémique le 13 mars affirmant que la mission de la BCE « n’est pas de réduire les spreads » (l’écart entre le taux italien et le taux allemand de référence) alors que l’Italie est touchée de plein fouet par l’épidémie et compte ses morts. Des propos qu’elle rectifie très vite face à la forte réaction de l’Italie et de la France notamment, en promettant d’utiliser « toute la flexibilité du programme de rachats de dette ».
Emmanuel Macron, allocution du 13 avril 2020
©SD
Enfin, en France, personne n’a oublié le cafouillage gouvernemental, voire les mensonges au début de la pandémie sur les masques et les tests de dépistage, avec la déclaration ridicule de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye le 20 mars : « Vous savez quoi ? Je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : “Je suis une ministre, je me mets un masque”, mais en fait, je ne sais pas l’utiliser » enfonçant le clou le 25 mars : « Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». À noter aussi cette autre bourde de Sibeth Ndiaye le 11 mars sur la crise italienne : « L’Italie a pris des mesures, je pense notamment aux contrôles de température à l’arrivée de vols en provenance de zones à risques, qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie. Nous n’avions pas pris ce type de mesure. » Il est vrai que l’ancienne conseillère communication d’Emmanuel Macron avait déclaré le 12 juillet 2017 à l’Express : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président. » Un service après-vente parfaitement assuré semble-t-il.
A demain.