[Publirédactionnel]
Dans le Loiret, comme partout en France, la crise sanitaire a provoqué un séisme social et économique. Afin de maintenir la sécurité des Loirétains et de les soutenir dans cette période d’incertitudes, le Département s’engage au quotidien auprès des citoyens. Marc Gaudet, président du conseil départemental, revient sur les mesures phares qui sont mises en place et les actions qui devront être menées après la crise.
Marc Gaudet, Président du Conseil départemental du Loiret ©Dominique Chauveau
La crise sanitaire bouleverse nos habitudes. Comment vous organisez-vous ?
Marc Gaudet : Nos services fonctionnent toujours. Bien sûr, nous nous organisons autrement. De nombreux agents sont en télétravail ou confinés. Néanmoins la permanence téléphonique et mails est toujours assurée. Nous avons maintenu un accueil téléphonique, en particulier dans le domaine de nos politiques sociales, qu’il s’agisse de l’accompagnement des personnes en situation de handicap, des personnes âgées… et des jeunes relevant de la protection de l’enfance. Nous constatons une recrudescence de la maltraitance dans la cellule intrafamiliale. Nous sommes très vigilants sur ces questions, nos services sont en veille.
Les Maisons du Département sont également fermées au public actuellement mais restent ouvertes téléphoniquement. La prise de rendez-vous s’effectue aux horaires de bureau habituels.
Par ailleurs, le centre de contact téléphonique est resté en fonction. Les agents qui y travaillent continuent d’orienter les Loirétains, en fonctions de leurs besoins, vers les bons services. J’insiste, il est important qu’il y ait cette continuité de service, surtout dans le domaine social. Notre mission est de ne pas laisser échapper des situations difficiles.
Concernant la protection de l’enfance, comment gérez-vous le confinement des enfants accueillis à la Maison de l’enfance (MDE) ?
M.G. : Les enfants, ni le personnel encadrant d’ailleurs, n’ont plus le répit que l’école apporte habituellement. J’ai donc décidé, dès le 17 mars d’envoyer un groupe d’enfants, âgées de 6 à 12 ans, au domaine du Ciran, à Ménestreau-en-Villette, en Sologne. Ce séjour nature offre à ces enfants, particulièrement angoissés, une véritable respiration. D’ailleurs, nous envisageons, avec le directeur du domaine, d’étendre l’expérience au-delà de la crise sanitaire, pendant les vacances scolaires. Nous réfléchissons à pérenniser cette action.
Vous avez également décidé d’aider vos agents qui sont directement exposés dans leurs missions d’accompagnement de personnes sensibles ?
M.G. : En effet, pour nos agents qui travaillent auprès des personnes âgées ou dépendantes, nous avons décidé d’une bonification d’un euro net par heure. Cet euro leur est directement versé sur leur salaire. C’est une reconnaissance de leur activité et de leur investissement, dans cette situation difficile que nous vivons.
Comment sont-ils protégés alors que le problème de pénurie de masques en France ne semble pas être résolu ?
M.G. : La protection de nos agents fait partie de nos priorités. Le Département du Loiret a immédiatement fourni les masques nécessaires à la sécurité des agents et des personnels d’aide à domicile. Nous avions un stock très important de masques qui datait de la crise du H1N1. Nous devons en recommander d’autres et ils arrivent progressivement. Les masques FFP2 sont remis aux personnels soignants. Les masques chirurgicaux sont destinés à des personnes qui ont besoin d’une protection plus légère, étant moins en contact très proche avec des personnes dans un environnement sensible. Grâce à la « réserve citoyenne » que nous avons mise en place, nous avons des agents qui se portent volontaires pour assurer la livraison de ces masques, avec nos voitures départementales.
Certains de nos agents se sont aussi portés volontaires, de manière spontanée, pour coudre des masques. Nous avons donc acheté plusieurs mètres de tissus et d’élastique afin qu’ils puissent confectionner des masques conformes aux normes sanitaires. 3 000 masques seront ainsi réalisés, et distribués aux agents lorsqu’ils reprendront le travail. Ces protections seront lavables et donc réutilisables, ce sera un moyen efficace d’avoir une en permanence sur soi.
Le Département s’investit dans le soutien social mais également économique. En effet, le Loiret est le premier à avoir soutenu les horticulteurs. Pourquoi ce choix ?
M.G. : Les horticulteurs font partie de ceux qui vont sévèrement souffrir de la situation d’un point de vue économique, bien plus que les maraîchers qui ont la possibilité de vendre leurs produits par le biais des circuits-courts. Nous avons d’ailleurs rendu l’accès à notre plateforme Approlocal gratuit pendant cette période, afin de mettre plus aisément les moyennes et grandes surfaces en relation avec les producteurs locaux. Les horticulteurs, eux, sont privés de marché, ce qui n’est pas normal. Ils ne peuvent donc plus vendre leurs plantes. J’ai estimé qu’il était plus pertinent d’acheter leur production plutôt que d’accorder une subvention, c’est plus valorisant, plus éthique. Notre soutien s’élève à 500 000 € ! Les achats seront répartis sur l’ensemble des producteurs. Nous travaillons avec la Chambre d’agriculture sur ce sujet-là. Les végétaux seront plantés dans les collèges, dans les châteaux, sur le bord des routes, sur des giratoires et aussi sur la route de la Rose : nous fournirons les communes inscrites sur cette route touristique. Nous veillerons à une répartition la plus juste et équitable possible. J’ai, par ailleurs, sensibilisé tous les maires du département pour qu’ils achètent plus qu’à l’habitude.
Et le tourisme… et la culture… ?
M.G. : Le tourisme est un secteur qui va souffrir énormément. Même si dans le Loiret l’impact sera moins important que dans d’autres départements, comme par exemple le Loir-et-Cher, je souhaite intervenir pour aider les entreprises. Nous réfléchissons donc à des solutions qui se mettront en place en fonction des décisions gouvernementales, des autorisations d’ouverture, etc.
Quant à la culture, nous devrons également proposer des aides. Certains auront besoin de soutien plus que d’autres. Nous étudierons au cas par cas les situations. Nous assumerons notre rôle.