Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
Le coronavirus n’en finit plus de mettre en lumière les dysfonctionnements de nos pays riches, puisque pour l’instant ce sont surtout eux qui sont touchés. Mais à l’intérieur de nos frontières, il s’attaque comme on pouvait s’y attendre aux plus faibles mais à cause principalement des inégalités qui ne cessent de s’accroître et auxquelles l’Institut Montaigne a consacré un long article début avril.
L’exemple le plus flagrant est celui des États-Unis où les inégalités raciales éclatent au grand jour. Ainsi, on découvre sans surprise que les Afro-Américains et les Latinos sont surreprésentés dans les décès liés au Covid-19. Mais le virus n’est pas raciste, c’est le résultat de politiques discriminatoires. Concrètement, les Noirs étant plus pauvres que les Blancs, ils sont « plus susceptibles d’avoir du diabète, ainsi que des maladies du cœur et des poumons », comme l’explique un article du quotidien suisse Le Temps du 16 avril.
Autres raisons, les populations pauvres se nourrissent mal et sont donc plus frappées par l’obésité. À quoi il faut ajouter un manque d’accès aux soins dans les quartier défavorisés. De plus, 27 millions d’américains ne sont pas couverts par une assurance santé car trop “riches” pour bénéficier du programme Médicaid mais trop “pauvres” pour se payer une assurance privée.
C’est dans une moindre mesure, le cas existe aussi en France, entre les personnes qui ne peuvent pas s’offrir les services d’une bonne mutuelle mais ne sont pas assez démunies pour bénéficier de la Protection Universelle Maladie, qui a remplacé depuis 2016 la CMU (Couverture Maladie Universelle).
Sur le plan économique aussi, les inégalités s’accentuent avec la pandémie qui a jeté brutalement dans le chômage des millions d’américains, notamment des ménages des classes moyennes et à faibles revenus avec des filets de protection sociale beaucoup moins forts qu’en France (qui déplore déjà 9,6 millions de salariés en chômage partiel). Car le chèque de 1 200 dollars accordé par l’État fédéral aux américains les plus démunis ne sera pas suffisant pour régler tous leurs problèmes d’autant que l’envoi de ce chèque a été scandaleusement retardé parce que Donald Trump a fait ajouter son nom dessus, n’oublions que les élections se tiendront en novembre.
Mais ces inégalités touchent aussi l’Europe comme le rappelle l’Observatoire des inégalités : Inégalité de confinement, de perte d’emploi, d’indemnisation, d’exposition au virus et de risques sanitaires. Mais l’Observatoire rappelle qu’il les dénonce depuis maintenant 17 ans mais que les médias ne s’en émeuvent seulement en cas de crise comme cette pandémie ou de contestation sociale comme pendant le mouvement des gilets jaunes. D’où l’importance, une fois de plus, des réponses sociales, écologiques et économiques qui seront apportées après la pandémie en France, aux USA et en Europe, notamment .
Car il ne faut jamais avoir la mémoire courte et nos dirigeants doivent garder en tête que par le passé des émeutes ont suivies des épidémies comme après la grande peste de …1348. Il sera donc plus que délicat pour Emmanuel Macron de remettre sur le tapis la réforme des retraites d’ici quelques mois, surtout à moins de deux ans… de l’élection présidentielle. A bon entendeur salut.
A demain