©Anne-Cécile Chapuis
Valérie Perrin nous entraîne dans un univers hors du commun, celui du cimetière. Mais point de tristesse dans ce récit touchant et palpitant mené tambour battant par l’auteure qui nous offre là son deuxième roman Changer l’eau des fleurs, après Les oubliés du dimanche, couronné de 13 prix littéraires.
Chaque chapitre est intitulé par une épitaphe, poétique ou grandiloquente, naïve ou concrète et pour cause : après avoir été garde-barrière, Violette Toussaint (c’est un nom qui ne s’invente pas, qui a lui aussi son histoire) est gardienne de cimetière. Une gardienne pas comme les autres, qui accueille les personnes, tient une chronique des enterrements, entretient des relations avec les fossoyeurs ou le curé, s’occupe des chats, et arrose les fleurs des tombes oubliées…
« Tout s’efface, tout passe hors le souvenir »
Au fil de son histoire quotidienne, on découvre progressivement les événements qui l’ont conduite jusqu’à ce lieu. Un véritable puzzle se construit au fil des pages, avec des moments inattendus, qui vont du cocasse au tragique, en passant par la poésie, la chaleur des sentiments voire une dose d’humour. Nous y découvrons de nombreux personnages aux destinées qui se relient, se croisent, se nouent, se détachent…comme la vie, qui est présente, impérieuse, forte, plus forte que la mort.
Un livre attachant qu’on dévore avec passion.
Anne-Cécile Chapuis
Changer l’eau des fleurs de Valérie PERRIN, Le livre de poche, Albin Michel 2018,664 pages