Importable sur smartphone, ordinateur ou tablette, la plateforme met en réseau les producteurs et acheteurs professionnels de nos régions tels que grandes et moyennes surfaces, restaurants, épiceries ou encore écoles. Depuis le confinement, Romain Grave, producteur de pomme de terre sur Nevoy (Loiret) utilisateur de la plateforme depuis le début de l’année, constate une baisse de commandes sur Approlocal.
« La fermeture des restaurations collectives a entraîné pour ma part une baisse de commande sur l’application Approlocal. Toutefois, je continue de travailler avec quelques restaurants faisant de la vente à emporter. En revanche, en épicerie, il y a une légère augmentation des ventes », raconte, soucieux, le producteur de pomme de terre, Romain Grave. Avant le confinement, Romain livrait ses pommes de terres en utilitaire dans des collèges, notamment celui de Sully-sur-Loire (Loiret), ainsi que dans des épiceries fines comme Le Saint-Loup en Berry grâce à l’application Approlocal.
15 grandes et moyennes surfaces inscrites sur Approlocal
Confinement oblige, les grandes et moyennes surfaces (GMS) sont les acheteurs professionnels permettant d’écouler le plus de stock, ce qui explique l’initiative d’Approlocal d’instaurer une totale gratuité des frais d’inscriptions pour les GSM au cours de ces 2 mois à venir et également pour les fournisseurs souhaitant s’inscrire avant le mois de juin 2020. Actuellement 15 GMS sont inscrites sur l’application. Une opportunité dont le producteur espère se saisir pour l’avenir, « j’espère développer mon exploitation en produisant pour les restaurations collectives aux alentours, auprès des restaurateurs mais aussi conclure des contrats avec les grandes et moyennes surfaces ». Toutefois, le producteur explique la difficulté rencontrée avec les GMS : « Les contrats avec les grandes et moyennes surfaces sont encore en projet car ils demandent beaucoup de volume et en étant seul sur mon exploitation, c’est compliqué. » Et d’ajouter, « quand on discute avec la grande distribution, il faut se référer à leur centrale d’achat qui achète des volumes très importants donc ils peuvent négocier les prix sur un volume alors qu’en tant que producteur on vend moins mais on a des prix plus élevés ».
Sac de gauche : 10 kilos de pommes de terre Sac de droite : 5 kilos de pommes de terre © Romain Grave
Vers une valorisation des circuits courts ?
Depuis septembre 2019, le département du Loiret soutient financièrement Approlocal qui a été lancée en partenariat avec la chambre d’agriculture. C’est d’ailleurs lors d’une réunion de la chambre que Romain a découvert la plateforme. Il explique l’un des apports de l’application depuis qu’il en est un des utilisateurs : « Approlocal m’a permis une diversification dans la contribution de mes produits. Au lieu de travailler avec des industriels, je peux avoir un rapport direct avec les clients. C’est une motivation car c’est là qu’on entend directement que nos produits sont de qualité ». Quant à la plateforme, son objectif est de « favoriser l’alimentation locale de qualité, notamment concernant les produits entrant dans la loi EGAlim : agriculture biologique, signes officiels de qualité, Haute Valeur Environnementale, produits fermiers… ».
Et si finalement, le confinement nous incitait à revoir notre mode de consommation ? A cette question, l’exploitant de pomme de terre réfléchi quelques secondes et répond : « J’espère que les gens auront cette réflexion sur le mode de ravitaillement ainsi que les grandes surfaces. L’avantage dans ces moments-là, c’est qu’on se rend compte de l’importance de certains secteurs. »
Melissa Chenda ANG