Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
Le 1er avril me semble particulièrement bien choisi pour réhabiliter non pas un poisson mais ce pauvre pangolin (dont tout le monde ou presque ignorait l’existence il y a encore quelques semaines), injustement mis sur le banc des accusés pour avoir transmis le coronavirus aux humains. Or, il n’a rien fait de tel. Ce sont bien les hommes qui par leur inconséquence ont provoqué cette zoonose ( maladie transmise d’un animal vertébré à l’homme et inversement) en déversant par centaines, et sans aucune précaution, des cadavres de ces animaux sauvages sur les étals d’un marché… aux poissons de Wuhan.
Libération expliquait d’ailleurs dès le 8 mars la double peine du Pangolin. Car bien que protégées,
Le pangolin ©DR
précise le quotidien, ses quatre espèces sont en effet victimes d’un intense braconnage en Afrique et en Asie : « Le pangolin est recherché à la fois pour sa chair, son sang, ses écailles et même ses fœtus. On prête aux produits issus de cet animal de multiples vertus anti-inflammatoires, anticoagulantes ou détoxifiantes », explique Charlotte Nithart, rédactrice en chef du trimestriel À la trace. Et comme le rapporte le mensuel Science et vie, ces petits fourmiliers consommés pour leur viande et utilisés en médecine chinoise sont en voie d’extinction. Il faut donc en déduire que cette contamination est entièrement due à l’homme, qui en consommant de la viande animale court à sa propre perte, ce que le mensuel scientifique dénonce dans un autre article Covid 19 ou la pandémie d’une biodiversité maltraitée.
Mais malheureusement, ce n’est pas la première fois que l’homme fait n’importe quoi. Souvenons-nous la crise de la vache folle, provoquée dans les années 90, parce que l’on avait donné à ces ruminants herbivores des farines d’origine animale, dans un unique souci de profit. De plus, si l’on y regarde de plus près, tous les scandales alimentaires sont liés à des produits d’origine animale : le lait, les œufs, la fièvre porcine… Mais les leçons, semble-t-il, ne sont jamais tirées dès lors qu’il s’agit de se priver d’aliments d’origine d’animale, avec alors l’argument massue du maintien des traditions.
Car, comme le rapporte Médiapart dans son article du 22 mars intitulé Un boomerang qui nous revient dans la figure c’est je cite « dans les cuisines des restaurants, qui conservent des bêtes vivantes afin de réduire la durée entre leur mort et leur cuisson pour les clients, que le virus du Sras serait passé aux humains en 2002, par l’intermédiaire de cuisiniers ».
Idem pour les chauve-souris, montrées elles aussi du doigt dans la transmission du coronavirus. Comme le précise, toujours dans Médiapart, le scientifique Jean-François Guégan : « Le problème n’est pas la chauve-souris, le problème est en amont : c’est la destruction des habitats naturels et le non-respect de leur biodiversité (…) La recherche de nouvelles terres agricoles a provoqué ces dernières décennies une déforestation massive qui a bousculé les équilibres naturels. »
Jean de la Fontaine ©DR
Ainsi l’homme n’en finit pas de détruire la nature, et préfère ensuite accuser les animaux de ses malheurs. Il est donc urgent d’ouvrir les yeux et de relire toutes affaires cessantes Les animaux malades de la peste.
Prenez soin de vous et à demain.