©Anne-Cécile Chapuis
Chacun sait que l’anagramme est, au sens propre, un renversement de lettres. Ce que l’on sait moins c’est qu’il date du IVe siècle. Et ce dont on se lasse pas, c’est le jeu avec les lettres, les mots ré-inventés, la pirouette amusante et, in fine, le nouveau message qui résulte de cette facétie.
Porte dérobée
Le lecteur est invité à découvrir ce qui se cache sous un nom familier. Ainsi Vivaldi se décline en violino davanti et Serge Gainsbourg en grabuges ignorés…Cela ne s’invente pas, non ?
Au-delà de l’exercice amusant, pétillant, incongru parfois, il est saisissant de voir ce qui se révèle avec ce jeu d’apparence inoffensif. Comme un message subliminal, une résonance voire une autre vérité dévoilée.
Un univers musical
Jacques PERRY-SALKOW a deux amours : les notes et les mots. Pianiste de jazz et auteur de plusieurs ouvrages, (dont Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde, Flammarion 2011, ou Anagrammes pour lire dans les pensées, Acte sud 2016), il collabore ici avec Karol Beffa, compositeur, pianiste et musicologue, pour un petit ouvrage rafraîchissant consacré à la musique. Toute la musique. Ligeti (litige) y côtoie Jean Sibelius (je suis bien là) le pianiste Bill Evans (sa planète, l’invisible) ou les Beatles (the best ale)
Les acrobaties sur les lettres sont agrémentées d’explications, citations, anecdotes…qui donnent profondeur à ce florilège de découvertes !
Un vrai régal d’inattendu
L’on pourrait encore citer Alice au pays des merveilles (Le lièvre au pays des malices) ou les fables de La Fontaine (La fin des nobles à la fête) Tout est dit.
Mais le mot de la fin revient à la Scala de Milan : Demain la Callas
Tout un programme !
Anne-Cécile Chapuis
Anagrammes à quatre mains. Une histoire vagabonde des musiciens et de leurs histoires. Karol Beffa, Jacques Perry-Xsalkow. Actes sud 2018