Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !
Je voudrais m’excuser auprès de celles et ceux qui me lisent régulièrement mais aujourd’hui je ne vous proposerai ni vidéo rigolote, ni propos rassurants. Avec bientôt près de 30 000 morts dans le monde dont 15500 en Europe (et le bilan va encore s’alourdir), l’heure n’est plus à l’insouciance ni de savoir comment occuper notre temps. Non, plus que jamais il faut respecter les consignes de confinement afin d’enrayer le plus vite possible la contamination et donc le nombre de morts.
Alors oui, cela vaut le coup de sacrifier durant quelques semaines son jogging quotidien, sa baguette fraîche du matin, de ne pas commander une jolie coque pour son smartphone ou je ne sais quel gadget inutile. Car même un achat en ligne va obliger toute une chaîne de personnes à travailler et un livreur à venir vous le déposer à domicile.
Je pense comme la plupart d’entre vous à toutes celles et ceux qui travaillent pour nous soigner, nous nourrir, s’occuper de nos aînés, instruire nos enfants, vider nos poubelles, produire des masques, du gel hydroalcoolique et des produits de première nécessité, pendant que la seule chose que nous ayons à faire est de rester bien tranquillement chez nous.
En un mot, arrêtons de nous conduire en enfants gâtés qui voulons tout et tout de suite pendant que d’autres meurent. Ayons aussi bien en tête que nous avons tous ou nous aurons tous dans notre entourage une personne qui va mourir de Covid 19 ou qui met sa vie en danger pour sauver celle des autres.
Le Président a promis depuis Mulhouse le 25 mars de revaloriser les carrières et les salaires des personnels hospitaliers et de débloquer des fonds importants pour l’hôpital public. Il faut impérativement que ces promesses soient tenues. Je comprends aussi la colère et le désarroi de tous ces professionnels de santé qui expliquent depuis des mois, voire des années, en vain jusqu’à présent, que l’hôpital public est à genou mais qui néanmoins sont aujourd’hui debout face à l’épidémie. Nos applaudissements chaque soir à 20h sont le minimum que nous puissions faire pour eux et honte à ceux (rares il est vrai) qui leur demandent de déménager pour ne plus habiter dans leur immeuble.
Surtout, ne nous leurrons pas, quand cette épidémie sera passée, nous ne pourrons pas reprendre notre vie d’avant, comme si de rien n’était, c’est impossible. Il faudra aussi faire le bilan de cette crise majeure qui est beaucoup plus qu’un “accident sanitaire” mais bien une remise en cause profonde de notre mode de vie, insoutenable à long terme pour la planète et donc pour l’humanité. Ce virus est la première sommation d’un effondrement mondial qui si nous n’y prenons garde sera suivi de beaucoup d’autres.
Alors, restez chez vous et à demain.