Journal d’un confinement #3 On dit quoi aux enfants ?

Sophie Deschamps ©GP

Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,

Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires les uns envers les autres !

Si la situation de confinement est compliquée à vivre pour les adultes, elle l’est aussi pour nos bambins qui ne comprennent pas toujours ce qu’il se passe. Passée l’euphorie des premiers jours pour certains, de ne pas aller à l’école, vient ensuite pour eux le temps des interrogations qui peuvent provoquer de l’inquiétude, voire de l’angoisse.

C’est pourquoi il est essentiel de leur dire la vérité mais bien entendu en adaptant le discours selon l’âge. En effet, si vous leur faites croire qu’il s’agit en quelque sorte de « vacances », ils vont très vite vous demander, et même les plus jeunes, pourquoi dans ces conditions, ils ne peuvent pas aller jouer dehors, surtout quand il fait beau comme aujourd’hui. Le mieux est donc de partir de leurs questions et d’essayer d’y répondre le plus honnêtement et le plus clairement possible avec des mots simples mais justes.

Ainsi, l’une de mes filles a expliqué à son petit garçon de trois ans : « Il y a une sorte de microbe tout petit qui se transmet de personne à personne. Il n’est pas dangereux pour toi mais tu peux le transporter et le donner à une personne. Elle, elle peut alors devenir malade, donc c’est pour cela que nous devons rester à la maison. »

Il est aussi très important de parler calmement à son enfant, sans lui montrer votre inquiétude si la situation vous stresse (je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire). Vous pourrez partager vos craintes avec votre conjoint ou vos amis au téléphone lorsque votre bambin dormira.

Evidemment, la situation se complique si vous faites du télétravail et que vous devez en même temps garder votre ou vos marmots… et en plus leur faire l’école. Car il n’est pas simple d’expliquer à ses enfants que l’on est à la maison mais pas disponible pour s’occuper d’eux. Dans ce cas nul n’est tenu à l’impossible et même si les écrans sont fortement déconseillés avant trois ans, quelques petits dessins animés permettront à l’adulte de passer des coups de fil urgents ou de rédiger des mails importants, sans risquer que, pendant ce temps-là, leur cher petit ne renverse sur lui le flacon entier de gel hydro-alcoolique (anecdote véridique).

Heureusement, en quelques jours on a vu fleurir sur internet des sites qui proposent moultes idées pour occuper notre progéniture à l’intérieur ou au jardin, pour ceux qui ont la chance d’en avoir un.

Bien sûr, vous pouvez nous faire partager vos trucs et astuces.

Merci et à demain !

Commentaires

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  1. On leur dit la vérité et que les adultes prennent réalité de la situation !
    Pas de trucs et astuces, des masques par dizaines de millions, idem pour les gels pour accompagner le confinement. On est bien obligé de sortir quand même !
    Réquisition et rationnement, parce que certains enfants n’auront ni pâtes, ni riz dans leurs assiettes et ils n’auront pas l’occasion de dire au revoir à leurs grands parents !

  2. En Italie, malgré un contexte très lourd, le ton se veut rassérénant, les parents répètent à l’envi aux enfants ce mot d’ordre : “andrà tutto bene” soit “tout ira bien” ou plutôt “tout va bien se passer”. Si nous restons chez nous, bien entendu.
    Les enfants reprennent ce conseil bienveillant sur leurs dessins. Un moyen d’extérioriser leur crainte.

  3. Bonjour,
    La formule introductive “Face au confinement imposé à la France” me paraît inadaptée à la situation.
    On n’est pas en face.
    Il convient de bien comprendre que c’est concrètement à chaque personne de s’imposer le confinement, et les medias et donc les écrivants ont une réelle responsabilité sur cette perception qu’ON nous impose et que, évidemment, nous, on doit suivre et on n’a pas envie et on essaie de magouiller pour sa petite personne.
    Une des causes de la faible létalité en Corée, c’est le civisme absolu des gens qui ont souvent devancé les consignes en prenant l’initiative de ne pas aller chercher les ennuis.
    Parce qu’on n’a pas (encore) ici un parent, un voisin décédé ou en attente à l’hopital, on s’obstine à vouloir faire comme d’habitude.
    La question ce n’est pas comment faire pour sortir dans les règles ou en tordant les règles, c’est tout faire pour ne pas sortir, ceci de sa propre initiative. Quel gâchis que tant de policiers aillent courir derrière quelques inconscients égoïstes.
    C’est bien d’applaudir les soignants, c’est mieux d’essayer, chacun à sa petite place, de s’efforcer de ne pas assurer volontairement le débordement des hôpitaux. par la diffusion du virus.
    La Chine, loin, l’Italie, moins loin, l’Alsace plus proche, et toujours rien, quand va-t-on se décider à ne plus bouger ?
    Merci à chacun.

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