Report du second tour des municipales : une bouée de sauvetages pour des élus en danger ?

Le gouvernement déterminera ce mercredi les modalités du second tour. Ce répit de 3 mois est le bienvenu pour des candidats mal placés ou en perdition comme Olivier Carré ou Marie Agnès Linguet.

 

 

Quelques points d’interrogations pour la Métropole

Un décret pris en conseil des ministres ce 18 mars abrogera la convocation des électeurs pour le second tour du 22 mars et le reportera « au plus tard » en juin, sans doute le 21. Initialement les candidats devaient remettre ce mardi à 18 heures en préfecture leur nouvelle liste en vue du second tour, listes souvent issues de fusion avec des équipes ayant obtenu plus de 5% des suffrages le 15 mars. Certaines négociations avaient été engagées dès dimanche soir et durant une partie de la nuit. Mais dès lors qu’un second tour s’avérait improbable, les négociations ont été elles aussi mises en suspens.

Des maires élus dès la fin de la semaine

Pour près de 30 000 maires ayant obtenu plus de 50% des suffrages dimanche dernier en France ce report ne les concerne pas. Dans le Loiret plusieurs listes ont été élues dès dimanche dernier à Saint-Jean-de-Braye, Saran, Saint-Jean-de-la-Ruelle, La Chapelle Saint-Mesmin, Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire, Olivet, Gien, Courtenay, Sully-sur-Loire et bien d’autres. Pour ces villes l’actualité est d’abord celle du 3ème tour : l’élection du maire qui doit obligatoirement intervenir 7 jours au maximum après le premier tour. Dans de nombreuses communes le maire sera donc élu par le nouveau conseil municipal entre vendredi et dimanche.

La situation sera bien différente pour nombre d’autres élus moins heureux. Pour certains, ceux dont l’élection de fait guère de doute, et désireux de gérer au plus vite leur collectivité, cette « rallonge » sera sans doute un peu longue. Mais pour de quelques candidats le report du second tour peut apparaître comme un secours inespéré.

 

« Remontada » d’Olivier Carré ?

 

Olivier Carré en position délicate

Pour les élus sortants mis à mal par le suffrage universel accorder une bouée de sauvetage de trois mois apparaît presque comme inespéré.  A Orléans dimanche le sort d’Olivier Carré semblait presque scellé : avec seulement 24,11% des voix, sa « remontada » sur Serge Grouard (35,6%) semblait difficile. Désormais les cartes sont rebattues. Dans le camp du maire sortant on reconnaît que « le jeu repart presque à zéro car en trois mois il peut se passer beaucoup de choses… ». De même pour les opposants Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis ou Nathalie Kerrien. Alors que ces listes arrivées en retard (19,21%, 12,93% et 6,53%) disposaient de 48 heures pour négocier à la hâte des fusions le temps leur est désormais accordé. Les dissensions plutôt vives entre les listes OSE et « Faire respirer Orléans » avant le premier tour vont pourvoir être lissées, voire apaisées, tout comme avec Nathalie Kerrien. Avec ce report de scrutin le risque était bien sûr de revivre une campagne électorale continue durant les trois prochains mois. Mais confinement oblige, Olivier Carré devrait « gérer les affaires courantes » et ses opposants s’opposer… par voie de communiqués.

La Métropole attendra

Cette situation n’est pas propre qu’à Orléans : dans de nombreuses communes le second tour peut opposer 3, 4, voire 5 listes concurrentes. Là encore le report de date pourrait quelque peu calmer les esprits. C’est vrai notamment dans les villes au climat politique délétère et aux oppositions féroces. Citons Fleury-les-Aubrais où la maire sortante Marie Agnès Linguet (soutenue par LREM comme Olivier Carré à Orléans) ne réalise que 29,8% contre 33,9% à la liste de gauche unie conduite par Carole Canette. L’issue du scrutin à Fleury dépendra en fait d’un « troisième homme », Stéphane Kuzbyt (17,7%) qui logiquement devrait fusionner avec la liste de Carole Canette. Mais on prête à Stéphane Kuzbyt (homme réputé de gauche et ancien du PS) l’intention de se rapprocher plutôt de la maire sortante.

Quel maire pour Fleury-les-Aubrais?

L’incertitude du futur scrutin pèsera sur la Métropole qui ne pourra se réunir au mieux que début juillet avec un vrai démarrage à l’automne. Et cela d’autant plus qu’on ne connaît pas le nom du futur président.  En cas de victoire à Orléans Olivier Carré présidera la Métropole, tout comme Valérie Corre pour la liste OSE alors que Serge Grouard refuse toujours de dévoiler ses intentions même s’il a annoncé qu’il ne cumulerait pas les deux fonctions.

Des ballotages incertains ?

D’autres situations analogues se retrouvent à Pithiviers où Philippe Nolland le maire sortant ne réalise que 22,6% mais aussi à Briare et Montargis où Benoît Digeon candidat à sa réélection dépasse à peine les 37% avec peu de réserves de voix pour l’avenir. Mais ce sera vrai aussi à Saint-Jean-le-Blanc, Beaugency.

Bonne nouvelle cependant : la guerre entre camarades communistes n’aura pas lieu à Darvoy. Le duel fratricide opposant le « jeune » Marc Brynhol à « l’ancien » Michel Guérin s’est terminé par un KO avec la mise au tapis, pour cause d’irrégularités dans la liste de l’ancien maire de Saran…

 

J.-J.T

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