Pendant la quinzaine de soutien au Hirak (mouvement en arabe), l’ASLA (Association Solidarité Loiret Algérie) a présenté en collaboration avec Cents soleils, en ce 10 mars 2020, au 108 rue de bourgogne, une projection d’un film de Lucie Dèche, Karim Loualiche et Tarek Sami.
Karim Loualiche – © Tissiel Association
« L’erreur serait de croire que l’oppression des femmes est à part alors qu’elle est intimement liée à l’oppression politique (…) c’est pourquoi on voit autant de femmes dans les manifestations Hirak le vendredi », éclaire Feriel Lalami, membre de l’association Apel-égalité, au travers d’une lettre lue par l’ASLA (Association Solidarité Loiret Algérie), avant de commencer la projection. La quinzaine de soutien au Hirak par l’ASLA est le moment de comprendre ce qui a poussé les Algériens, le 16 février 2019, à protester contre le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et le régime actuel.
Un retour en terre natale
La diffusion peut commencer. Chantier A est le récit d’une caméra. Elle suit le réalisateur Karim Loualiche de retour en Algérie, après 10 ans, loin de ses racines. Une plongée dans Tizi-Ouzou, Constantine, Alger ou Timimoune, qui commence par une immersion dans son village en Kabylie. Un voyage rempli de poésie du fait de la richesse de ces paysages, aux authentiques rencontres et aux musiques brutes qui rythment la quête de Karim. Une traversée des saisons, sur une avalanche de questionnements brusquant Karim dès ses retrouvailles avec sa famille, qui se poursuit jusqu’à la fin du film. Parce que le voyage de Karim semble surtout être une redécouverte d’une Algérie qu’il aime mais qu’il a trop longtemps délaissée. Lucie Dèche, sa coréalisatrice expliquera d’ailleurs la raison du titre Chantier A, « Karim voyait son pays comme un gigantesque chantier avec ce que cela a de positif pour l’avenir ».
Projection en petit comité – © Melissa Chenda ANG
Karim ne verra pas l’Algérie se transformer, puisqu’il décédera peu après la réalisation de son film, sorti en 2012. Toutefois, au travers des indices disséminés par la caméra, on suppose qu’il avait compris que l’Algérie entamait sa transformation. Un documentaire authentique, dépaysant, touchant et qui a même plusieurs fois suscité les éclats de rire du spectateur dans la salle du 108 rue de Bourgogne où s’est installée Cents soleils.
Chenda
Chantier A