Portraits Municipales 2020 Orléans
Les 15 et 22 mars prochains les Orléanais auront le choix entre six listes et six candidats au poste de maire : Serge Grouard, Olivier Carré, Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis, Nathalie Kerrien et Farida Megdoud. Leurs programmes, leurs listes sont désormais connus, des réunions publiques sont organisées, leurs engagements sont publics. Mais on connaît un peu moins les femmes et les hommes qui conduisent ces listes et dont l’une ou l’un sera fin mars la nouvelle ou le nouveau maire d’Orléans. Magcentre vous invite à les découvrir avec une série de portraits qui dépassent le simple cadre de l’engagement politique.
Les candidates et les candidats ont répondu favorablement à notre sollicitation. Sauf Serge Grouard, préférant nous renvoyer à la lecture de son livre. Mais nous n’avons toujours pas reçu l’exemplaire dédicacé. Dommage. Nous proposons donc de retracer les grandes lignes de sa carrière, avec en filigrane les traits d’une personnalité non (dé)voilée.
Serge Grouard
Nul Orléanais n’a besoin de se voir décrire le parcours politique de Serge Grouard. Quoique… Ce gaulliste dans l’âme a été élu maire d’Orléans, pour la première fois en 2001, détrônant l’indétrônable socialiste, Jean-Pierre Sueur, qu’un certain électorat de gauche, puriste, pleure encore aujourd’hui. Cette victoire il la doit, peut-être, à son alliance avec Charles-Eric Lemaignen et Olivier Carré, plus qu’à son pouvoir de séduction politique… il faudrait lui poser la question. Puis en 2008, il réitère et maintient la ville à la droite de son père spirituel, François Fillon. Mais, l’homme, à la politique vorace, ne s’arrête pas en si bon chemin et cumule le mandat de député de 2002 à 2017.
Pari filloniste perdu
En 2014, il accomplit la prouesse d’un troisième mandat. Mais au printemps 2015, fauché en pleine gloire par des problèmes de santé, il démissionne, cède sa place à Olivier Carré à qui il accorde, à l’époque, toute sa confiance et devient son adjoint. En 2017, il livre à nouveau bataille et fait le (mauvais ?) pari filloniste lors des présidentielles et perd les législatives.
Mais c’est à l’été 2019 que tout bascule vraiment. Après les révélations du Canard enchaîné sur les dépenses outrancières d’Olivier Carré lors de ses déplacements officiels, il démissionne…et revient. On aurait bien aimé lui demander pourquoi. Il n’a pas voulu nous le dire. Il s’ennuie ? Il veut prendre une revanche ? Il fait le pari de la résurrection ? Nous ne le saurons pas.
Pourtant, dans ses prises de paroles ou ses écrits, Serge Grouard fait un bilan positif des nombreux projets qu’il a concrétisés pour le développement d’Orléans. Comme il aurait été aimable qu’il nous fasse part de son retour d’expérience et de ses motivations à sa nouvelle candidature. Hélas, nous resterons sur notre faim.
La débâcle politique
Toujours est-il que dans cette course aux municipales, fidèle à ses convictions, il défend les couleurs des Républicains alors que son ailier (autrefois allié) droit, mute au centre, vers La République en marche. Depuis, les frères ennemis s’adonnent à une débâcle politique sans précédent, faisant le chou gras de la presse, locale, régionale et nationale ! Triste publicité pour notre ville.
Pour en savoir plus sur cette personnalité muette, nous nous contenterons des mots de Nathalie Kerrien, tête de liste « Nous, Elle, Orléans », qui si aujourd’hui se positionne comme concurrente reconnait « une personne tellement agréable dans la vie privée »…probablement. Amie, à la ville comme à la scène politique, « pas toujours d’accord avec lui notamment sur la dernière présidentielle », elle admet « qu’il a une droiture. C’est quelqu’un qui s’est positionné dans sa vie politique de manière parfois abrupte (…) mais en même temps, j’aime bien les gens qui vont au bout de leur conviction ».
L’impossible rencontre
Nous aurions souhaité pouvoir recueillir son témoignage sur ce parcours somme toute brillant et chaotique. Mais l’homme se veut discret et la rencontre impossible. Nous respectons ce choix. Bien que fervent défenseur de la liberté d’expression, il a peut-être un problème avec une certaine presse…
On peut rappeler ses joutes avec le journaliste Mourad Guichard, correspondant du quotidien Libération, en 2008, contre qui il dépose une plainte pour diffamation et lui interdit en 2011 l’accès à ses conférences de presse. Ou encore l’affaire du blogueur « Fansolo », créateur du site parodique « Les amis de Serge Grouard ». Le maire sortant avait porté plainte contre lui pour des propos moqueurs, lors des élections municipales (2007-2008). Après trois ans de procédure judiciaire acharnée, la cour de cassation donne raison au blogueur, au nom de la liberté de la presse.
Dans le jeu politique, les candidats peuvent parfois être malmenés et nourrir quelques rancœurs à l’égard des médias…Optimistes, nous croisons les doigts pour que, quels que soient les résultats des élections, il nous accorde une entrevue…
Elodie Cerqueira
Voir le programme et la composition de la liste de Serge Grouard
ici