Ils veulent devenir maire d’Orléans : Jean-Philippe Grand, l’homme des fidélités

La tête de liste OSE (Orléans Solidaire Écologique) est un pur politique engagé chez les Verts depuis plus de 20 ans. Mais c’est d’abord un élu fidèle à des engagements anciens : l’écologie et l’environnement, le basket qu’il pratique comme joueur et entraîneur depuis 42 ans et le quartier Saint-Marceau.

Jean-Philippe Grand ©Magcentre

Si certains élus ou candidats ont connu des parcours sinueux, poussés par des vents favorables ou contraires, avec des étiquettes parfois de circonstances, Jean-Philippe Grand n’appartient pas à cette catégorie. Son parcours est en effet particulièrement rectiligne autant en politique – chez les Verts envers et contre tout – que dans ses engagements sociaux ou citoyens. Même s’il est né dans la Creuse il est arrivé à Orléans âgé de 2 mois et ne l’a plus quittée, pour ses études, assez courtes avec seulement le Bac, comme pour sa vie professionnelle et politique. Après de petits boulots, après le Bac, il créé en 2010 son entreprise, « Pack », pour fabriquer et commercialiser des produits recyclables, entreprise qui comptera jusquàà quatre salariés avant de disparaître en 2015. « C’est au moment où tous les produits copiés par les Chinois ont inondé notre marché », explique-t-il.

Les deux piliers : écologie et social

Dés 2000, il s’engage donc dans l’écologie politique après avoir adhéré aux Verts en 1999, du temps de Dominique Voynet. Depuis, beaucoup de responsables nationaux se sont entretués et ont quitté le navire mais lui est resté fidèle au poste en tenant solidement la barre des écolos locaux puis régionaux. Cela le mènera d’ailleurs à enchaîner les mandats électifs : après une première tentative en 2001, il est élu conseiller municipal d’Orléans en 2008, réélu en 2014, expérience qu’il duplique à la région en 2010 et 2015 avec le suivi notamment de la transition écologique dans les lycées.

En parallèle de son engagement politique Jean Philippe Grand poursuit son parcours professionnel en 2015 comme salarié puis délégué régional de l’association NQT (Nos Quartiers ont du Talent) qui vise à aider les jeunes diplômés des quartiers difficiles à trouver du travail.

Basketteur de toujours

Autre corde à son arc, la présidence d’Envirobat Centre, association chargée de promouvoir les matériaux biosourcés comme la paille dans la construction. Sans évoquer sa vie privée (marié avec deux filles « encore plus écolos que moi ! »), le portrait de Jean-Philippe Grand serait incomplet sans évoquer sa passion sportive. Sa haute taille le conduit tout droit dès l’adolescence vers le basket qu’il pratique depuis 42 ans : « Une véritable passion comme joueur – toujours aujourd’hui à l’OLB A – mais aussi entraîneur. »

Loin des inconstants, Jean-Philippe Grand s’affiche donc comme l’homme des fidélités à la politique, au sport et à son quartier Saint-Marceau où il réside depuis 23 ans. C’est au nom de cette fidélité qu’il aspire à devenir maire d’Orléans au soir du 22 mars. Il se dit prêt : « Je me suis préparé, je me sens capable d’exercer cette mission épaulé par une équipe solide mais aussi par tous les Orléanais que nous allons consulter, que nous allons associer aux décisions qui les concernent. »

Maire à plein temps

Pour gravir cette dernière marche, il a mis sur pied une campagne précoce mais sobre : pas de débauche d’argent, ni de grands meetings ou de tracts coûteux mais une organisation de proximité, de porte à porte avec un « discours simple qui doit être compréhensible par tous ». 

S’il est élu Jean Philippe Grand s’engage d’abord à « respecter la parole donnée » : il ne se représentera pas au scrutin régional de 2021 et abandonnera son emploi pour être « maire à plein temps ». De même il ne cumulera pas à la présidence de la Métropole, dans le cadre d’un « deal » avec l’ancienne députée socialiste Valérie Corre. Par ailleurs, des engagements pris seront mis en œuvre rapidement comme des « assises de la transition » qui devraient se tenir à l’automne ou la gratuité des transports pour les moins de 26 ans dès septembre. Mais il sera aussi « un maire différent qui doit être capable d’écouter les Orléanais, de les associer, d’être disponible pour réaliser la mue et la transition d’Orléans ».

Seule une triangulaire…

« C’est la première fois depuis 2001 qu’on peut gagner la mairie, s’enflamme-t-il, la victoire est possible. » Mais cela impose un rassemblement au second tour, sans doute avec la liste PS-PCF mais « évidemment pas avec Olivier Carré », comme de mauvaises rumeurs se sont répandues pour le discréditer. Cela dit, Jean Philippe Grand est conscient que son destin ne lui appartient pas. Dans une ville où la gauche verte-rose-rouge est sans doute largement minoritaire il ne pourra l’emporter le 22 mars qu’à l’issue d’une triangulaire, seul face aux « frères ennemis », Olivier Carré et Serge Grouard.

Jean-Jacques Talpin