Ils veulent devenir maire d’Orléans : Farida Megdoud, la combattante

Portraits Municipales 2020 Orléans

Les 15 et 22 mars prochains les Orléanais auront le choix entre six listes et six candidats au poste de maire : Serge Grouard, Olivier Carré, Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis, Nathalie Kerrien et Farida Megdoud. Leurs programmes, leurs listes sont désormais connus, des réunions publiques sont organisées, leurs engagements sont publics. Mais on connaît un peu moins les femmes et les hommes qui conduisent ces listes et dont l’une ou l’un sera fin mars la nouvelle ou le nouveau maire d’Orléans. Magcentre vous invite à les découvrir avec une série de portraits qui dépassent le simple cadre de l’engagement politique.

 

A la tête de la liste Lutte Ouvrière elle se présente pour la 3ème fois aux municipales. Elle sait qu’elle ne sera pas élue mais utilise le scrutin municipal « pour faire avancer le camp des travailleurs ».

Farida Megdoud ©Magcentre

Inoxydables, imperturbables ! Les militants de LO sont les infatigables de la lutte des classes. Loin du slogan gauchiste « élections piège à cons », les militants trotskistes sont présents à toutes les élections. Le 15 mars (un second tour est pour eux inenvisageable) ils seront présents dans 200 villes, dont une vingtaine dans la région et notamment à Orléans, Fleury-les-Aubrais et Montargis.

A Orléans, Farida Megdoud qui portera le drapeau de Lutte Ouvrière fait désormais partie du paysage politique local. Pour la 3ème fois à ces élections la porte-parole régionale de LO a donc repris son bâton de pèlerin et son drapeau rouge. Un combat parmi d’autres : elle était tête de liste aux dernières européennes et le sera sans doute aux régionales de 2021.

Fidélité infaillible à LO

Farida Megdoud est née en Algérie en 1962, l’année de l’indépendance mais aussi de l’exil pour son père harki avec une famille brinquebalée en gré des emplois en Lorraine, dans le Berry et l’Orléanais. Après un bac biologie, elle s’initie à la céramique au lycée de Vierzon puis entame des études d’histoire qu’elle interrompt. Commence alors une « vie de petits boulots, de temps partiel et de précarité ». Elle s’occupe ensuite de formation d’adultes puis de jeunes déscolarisés avant de réussir l’examen d’accès à l’enseignement professionnel. Elle enseigne à Étampes, Ingré, Pithiviers et enfin à Paul Gauguin, à Orléans La Source, comme professeure de « lettres histoire ». Syndiquée à la CGT-Éducation elle a découvert la politique avec une fidélité infaillible à LO au lycée de Vierzon puis au lycée d’Étampes où elle s’initie à sa « première grande grève » contre une réforme de Claude Allègre.

Commence alors un « cheminement progressif » qui se traduit par « 30 ans de militantisme : jamais je n’ai connu la lassitude, je suis révoltée contre les injustices qui minent cette société. Nous ne voulons pas la transformer mais la changer de fond en comble par la révolution ».

« Féministe par évidence »

Refusant toute incursion dans sa vie privée, elle reconnaît seulement ses loisirs de natation, de course à pied ou de vélo (« je suis une sportive par essence ») et s’affiche aussi « féministe par évidence car cela fait partie de nos combats ». Ne cherchez pas dans sa campagne un « plan vélo » ou l’amélioration des trottoirs : pas de programme local à LO mais avant tout une plateforme nationale pour le pouvoir d’achat, l’emploi, l’égalité. C’est pourquoi Farida Megdoud ne fait pas de son score le 15 mars (après 424 voix et 1,29% des suffrages en 2014) un enjeu capital « car être présent à ces élections est déjà une victoire ». « Ce qui compte, insiste-t-elle, c’est de faire avancer le camp des travailleurs, sa combativité, sa prise de conscience. Les problèmes sociaux, écologiques, le droit de vote des étrangers ne peuvent pas être résolus à l’échelle orléanaise ».

Maire de combat

SI la « révolution » intervenait dans les urnes le 15 mars, Farida Megdoud deviendrait « un maire de combat » en imposant « la lutte contre les patrons avec un droit de regard sur les entreprises polluantes ». En cherchant bien elle avance quelques propositions locales « évidentes » : les transports gratuits, les déplacements à vélo, la fin de la précarité à la mairie ou à l’hôpital. Pas question donc de « rentrer dans le rang », « d’accepter cette société d’inégalités ». Le 16 mars, au lendemain du 1er tour, « ni résignée ni docile » elle redeviendra donc la militante déterminée de tous les combats car « l’élection n’est qu’un point de départ, pas une finalité ! »

Jean-Jacques Talpin

Voir le programme et la composition de la liste de Lutte Ouvrière ICI

Bio express

1962 : naissance en Algérie et arrivée en France

1982-83 : découvre Lutte Ouvrière au lycée de Vierzon

2000 : première grève au lycée d’Étampes

2008 : Professeur de lettres histoire à La Source

2008 et 2014 : candidate à la mairie d’Orléans

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