Du 12 mars au 28 mai, dans le cadre du Festiv’elles 2020, le centre culturelle de Chécy accueillera l’exposition “F’âmes”, réalisée par Nathalie Morel et Loyaa R. Une plasticienne et une photographe à la complicité étonnante, pour un résultat aussi original qu’exceptionnel.
“Qu’est-ce qu’être femme, être féminine, ou encore féministe aujourd’hui ?” Autant de questions pour autant de réponses différentes qui créent parfois beaucoup de discordes. Alors pourquoi devrait-il y avoir qu’une seule réponse ?
Tel est le point de départ d’une réflexion commune à deux artistes de la métropole orléanaise, deux complices en phase permanente, qui ont décidé de concrétiser ces interrogations par une exposition mêlant plusieurs arts. L’une est plasticienne, l’autre est photographe, et le duo a décidé d’ajouter du son à leurs composition. En fait, ce serait plutôt le son qui a tracé leur voie, puisque tout est parti de là. “Nous avons interrogé des femmes, de tous parcours et de toutes origines, et d’âges différents, sur des questions précises touchant à la féminité, à la sexualité, etc“.
Un questionnaire, des portraits
Un questionnaire type, auquel elles se sont aussi confrontées, et qui donne un résultat original. Pendant les interviews, Loyaa photographiait, puis, après sélection, Nathalie retenait une image pour en faire un tableau. “Mon choix artistique…est de ne pas faire de choix. Ma signature ? Mon style ? Rien de cela, sinon le parti-pris de faire des clichés en noir et blanc“. Donc, pour Loyaa, pas de formatage dans la présentation. “J’ai voulu que les clichés soient à l’image des personnes interrogées, et de ce qu’elles ont dit“. Donc, pas d’harmonie dans les dimensions des images, ou de cadrages identiques d’une personne à l’autre.
Ainsi, explique Nathalie, “Il n’y a pas de pensée unique sur la féminité. C’est pourquoi notre exposition se nomme F’âmes. Elle se veut le reflet et un extrait de toutes ces réponses, bonnes et mauvaises, plurielles et complexes, qui constituent tout ce que nous sommes, ce que nous représentons ou encore ce que nous donnons à voir“. Outre ces photos et ces toiles, l’exposition sera accompagnée d’extraits sonores des interviews, en phase avec les portraits retenus.
Deux créatrices dans l’âme
Sur le papier, Laura (Loyaa R.), 30 ans, a toujours voulu être photographe. “Ce n’était pas une profession, pour ma conseillère pédagogique, et j’ai fait secrétaire, au début, mais sans intérêt. Maintenant j’ai réussi, je suis photographe“, déclare avec enthousiasme celle qui avoue être plus à l’aise avec les images qu’avec les mots, et veut “mettre en valeur des vrais moments de vie, figer l’instant, que ce soit dans une salle de concert ou dans votre salon“.
Nathalie (Ladysign), pour sa part, à peine plus âgée, réunionnaise par son père et normande par sa mère, s’est toujours rêvée artiste. Mais pas vraiment dans la conformité. “Je suis venu à Orléans, me suis inscrite à l’IAV, et j’ai eu mon diplôme, avec mon style“. Aujourd’hui Freelance, comme Laura, elle affiche des recherches et des créations “qui sont le fruit de multiples réflexions sur les origines, le métissage et les identités diverses et changeantes“.
Une démarche qui explique facilement leur symbiose dans la finalité artistique, et le soutien qu’elles ont obtenu des associations avec qui elles travaillent chacune de leur côté, Fayasso et Agozar. “Ce projet s’adresse tout d’abord aux modèles qu’ils soient Femmes ou Hommes. Car il n’a jamais été question de faire un projet sur les Femmes pour les Femmes“. Le projet aura mis plusieurs mois à aboutir, pour une exposition qui sera proposée jusqu’au 28 mai, et qui, sans conteste mérite d’être présentée ailleurs ensuite. On y reviendra.
Jean-Luc Bouland
“F’âmes”, Du 12 mars au 28 mai, à Chécy, Hall de l’Espace George Sand. Ouvert les Lundi & mercredi : 13h30 à 17h; Jeudi : 13h30 à 19h; Vendredi : 8h30 à 12h30 – 13h30 à 16h. Vernissage le 18 mars, à 19h, avec la participation de l’association Calisso.