Dr Jean Paul Briand
Depuis décembre 2019, une maladie respiratoire, le syndrome respiratoire sévère 2 (SARS-Cov-2), particulièrement contagieuse et parfois mortelle, est apparue en Chine.
Elle est due à un coronavirus, inconnu jusqu’alors, qui se répand dans le monde entier, le Covid-19.
Bannières à Séoul décrivant les mesures prophylactiques.
Essayons de résumer les informations sur l’attaque du Covid-19. Beaucoup de données doivent être consolidées par de nouvelles études encore à venir. Néanmoins, aujourd’hui on observe :
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que le taux de contagiosité (R0 : nombre de reproduction de base) est entre 2 et 3. Ce qui signifie, qu’en moyenne, chaque personne infectée par le virus propage l’infection à deux, voire à trois, autres personnes. Pour que l’épidémie s’arrête il faut que le R0 soit inférieur à 1 ;
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que cette épidémie ne semble pas tuer les enfants et les jeunes adultes ;
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que l’âge médian des patients atteints est de 59 ans, dont 56% d’hommes, avec une gravité et une mortalité plus élevées chez les personnes âgées et fragiles ;
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Son taux de mortalité serait de 2%. C’est un taux relativement élevé par rapport à une grippe saisonnière, néanmoins pour certains ce taux de mortalité peut être considérablement inférieur à 1%, si l’on suppose que le nombre de cas asymptomatiques ou peu symptomatiques (de l’ordre de 35 à 50 %), donc non répertoriés, est bien plus élevé que le nombre de cas signalés. Cette constatation oblige à penser que cette épidémie continuera à se propager et ne pourra être arrêtée…
Les décideurs politiques sont devant un dilemme :
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soit, ils acceptent la diffusion du virus dans la population. Compte tenu d’une agressivité qui semble minime et l’espoir de conditions climatiques moins propices (le covid-19 n’aime pas la chaleur), un très grand nombre de personnes serait infecté et s’immuniserait, entraînant ainsi l’arrêt de l’épidémie. Cette mesure oblige de mettre en place une protection drastique vis à vis des personnes à risque, sinon notre système de santé et les hôpitaux seront submergés et les décès nombreux. Comme dans toutes pandémie, une telle situation soulève des questionnements éthiques (https://www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/publications/avis_106.pdf). Le gouvernement a d’ailleurs saisi, lundi 2 mars, le Comité national d’éthique.
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soit, le frein à la propagation du virus est poursuivi. Il oblige entre autres :
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à accentuer les mesures de confinement,
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d’interdire les rassemblements,
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la fermetures des écoles, des restaurants, des salles de spectacles, des usines,
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l’arrêt des transports en commun,…
Toutes ces mesures auraient des conséquences graves pour notre économie. Même si elles sont parfois devancées par des personnels qui ont recours au « droit de retrait » (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1136) seraient-elles comprises et acceptées par la population française ?
Question subsidiaire : S’il se confirme que le Covid-19 a une dissémination désormais contenue en Chine mais se diffuse rapidement dans les autres pays, le contrôle d’une épidémie est-il plus facile à obtenir avec un régime autoritaire ou avec une régime démocratique ?
A suivre…