Catherine Mounier: « Cet Orchestre d’Orléans fut toute ma vie »

La dame orléanaise au charme soyeux et pétillant avait en poche une licence d’arts plastiques et jonglait allègrement,  entre autres,  avec la gestion analytique. Mais son amour et la connaissance de la musique  lui firent très vite s’inscrire dans le sillage des Jeunesses Musicales de France. Fin 1980,  Catherine Mounier deviendra secrétaire gestionnaire de la Société des Concerts du Conservatoire d’Orléans dont elle deviendra en 1998 la précieuse administratrice. 

Catherine Mounier ©JD Burtin

« Je pars sereine et laisse la place à quelqu’un de compétent »

Administratrice de l’Orchestre d’Orléans, Catherine Mounier travailla avec Claude-Henry Joubert, puis de manière émouvante avec Jean-Marc Cochereau de 1987 à 2001, mais également avec Pierre-Alain Biget, Jean-Jacques Kantorow, Marius Stiegorst, ainsi qu’avec tant d’autres chefs invités et des solistes de renommée internationale que les mélomanes ont su apprécier sur les scènes orléanaises.

Pour Jeanne au Bucher, d’Honegger, l’administratrice entourera de ses soins Marion Cotillard qui dira de manière émouvante le texte de Claudel, pour la Mass, de Bernstein, qui fit l’objet d’un disque d’exception, elle para à toutes les exigences, tout comme pour la participation; en son temps, de l’Orchestre d’Orléans au festival de Dinard.

Régler les transports, gérer les contrats des musiciens, mettre en place les répétitions, procéder à l’accueil chaleureux des artistes et du public, répondre à tous et à chacun… tout se faisait de main de maître et prévenante en écho aux désirs des directeurs artistiques.

En décembre dernier, partie à la retraite, Catherine Mounier a cédé la place à Benoit Barberon, musicien, agent d’artistes et producteur estimé par les musiciens de la région Centre qui a travaillé quelques années en étroite collaboration avec elle. Cette dernière : « Je pars sereine, laisse la place à quelqu’un de compétent qui aime la joie et la vie. C’est le seul qui pouvait me succéder et il le mérite. » Cartherine Mounier, plus intimement : « J’ai passé plus de temps de ma vie  professionnelles que personnelle avec cet orchestre. Ce fut toute ma  vie. »

« Je me sens redevable de rencontres incroyables »

Au moment de son départ, et comme ce fut souvent le cas au fil des ans, Catherine Mounier aime à saluer la phalange orléanaise : « Il s’agit d’une grande famille et du reste tous les chefs le disent. On y sent une très belle entente. Depuis plus de trente-neuf ans je suis restée dans la coulisse et me sens redevable d’échanges d’une richesse incroyable. Jamais je n’aurais pensé rencontrer des personnes aussi abordables  à qui l’on ne tenait qu’à offrir un accueil merveilleux. »

Un regard sur les chefs que Catherine Mounier a accompagnés ? «  Ils ont le charisme et l’écoute du musicien et de chacun, ils sont indulgents; en vérité, chacun à sa place, nous travaillons tous ensemble pour que l’oeuvre soit la plus belle du monde. »

S’agit-il des dernières notes, des derniers mots passionnés de Catherine Mounier ? Que nenni ! Car cette gente personne est aussi vice-présidente du Concours International de piano d’Orléans à laquelle elle se livre sans compter depuis ses débuts. Une manifestation dont elle assurera toujours, cette année encore, en précieuse et chaleureuse coulisse attentive, la belle renommée.

Jean-Dominique Burtin

Commentaires

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  1. J’ai eu le privilège d’assister deux fois à la représentation de la Mass de Bernstein à Orléans, la générale et la première, souvenir inoubliable d’immense plaisir musical. Je ne savais pas qu’il y avait eu un enregistrement, peut-être la représentation donnée à Tours? Peut on encore trouver ce CD? J’en serais très heureux.

  2. Au-delà de cette efficience Catherine aura été, pour tous ceux qui ont eu le bonheur de travailler avec elle, cette constante bonne humeur, cet entrain entrainant, ces éclats de rire cristallins …
    Bonnes vacances à elle.

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