C’est dans la bonne humeur que Nathalie Kerrien, tête de liste « Nous, Elle, Orléans », a présenté un à un ses 54 colistiers, en cette soirée du 20 février 2020, au Moule à Gaufres, à Orléans. Elle a souligné l’originalité de sa liste, jeune (15 ont moins de trente ans), diversifiée (artistes, enseignants, formateurs, couturière ou encore hypnothérapeute), composée d’autant de femmes que d’hommes, qui pour 50 d’entre eux n’ont jamais exercé de mandat : « Cette liste j’ai pu la constituer grâce à toutes les personnes qui sont ici (…) sans aucun soutien politique, aucun soutien financier. »
La candidate est revenue sur les écueils rencontrés jusqu’à cette étape de validation de sa liste qu’elle voit comme déjà comme « une réussite ». Elle défend des personnes qui « essaient d’avoir une certaine liberté de parole, d’être un petit peu en dehors des sentiers battus » et qui se sont confrontées aux « attaques venant du milieu politique ». C’est plus avec l’esprit de conquête que l’aigreur qu’elle dénonce « la rumeur d’Orléans » colportée « à l’intérieur de la mairie d’Orléans par ceux qui ne sont pas du monde politique, ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas » et se réjouit que « cette petite polémique se termine maintenant ».
L’heure est désormais au combat pour passer le cap des 10 %. Confiante, elle assure avoir « la possibilité de se maintenir » alors il ne faut pas lui demander si elle envisage une fusion en cas de score inférieur. « Si je fais 5 % et bien je remercie tout le monde et je souhaite bonne chance à tout le monde ! Je n’ai aucune envie de me dire que je vais faire des accords, je vais faire quoi ? Reproduire toutes les discussions qu’il y a eu préalablement depuis des mois avec tous les partis politiques ? Non merci ! » Après « une expérience quand même assez difficile, dans une équipe qui n’était pas soudée, pas unie », la candidate ne souhaite pas réitérer et affirme n’avoir aucune stratégie autre que celle qui la mènerait au second tour. A bon entendeur…
Cette présentation de colistiers était aussi l’occasion d’aborder le plan santé, priorité de son programme « parce que c’est un sujet bien évidemment qui inquiète parfois la population et en particulier les nouveaux habitants qui ont du mal à trouver un médecin ». Pour faire face à la situation alarmante, la candidate s’est appuyée notamment sur le candidat Eric Estève (médecin) et Sarah Pereira (chargée de mission, conseil national des pharmaciens), qui si elle n’est pas candidate « fait partie de l’équipe » et a participé au groupe de travail dédié à ce dossier épineux.
Basé sur cinq grands axes – le salariat des médecins, l’attractivité des internes, les nouvelles technologies, la politique de santé publique et la politique de prise en charge de la souffrance des professionnels – ce plan a l’ambition de remédier à moyen terme à la désertification médicale. Selon Eric Estève, « il manque environ 40 médecins au minimum sur la ville d’Orléans, en imaginant qu’on peut faire revenir 10 médecins par an, on peut en quelques années couvrir les besoins des médecins qui manquent actuellement ».
L’effort serait donc porté sur les internes qui sont formés à l’hôpital d’Orléans mais qui terminent leur cursus au CHU de Tours et qui ne reviennent pas dans la cité johannique. Pour les retenir, le programme de Nathalie Kerrien prévoie, entre autres, de salarier les médecins qui le souhaitent pour leur offrir un cadre professionnel sécurisant. Par ailleurs, « il faut leur donner, le temps de leur internat, une notion de l’identité orléanaise », explique Eric Estève et ainsi susciter l’envie de jeter l’ancre notamment grâce à un ” Pass Internat ” regroupant divers avantages (sport, culture, art…) mais dont les contours sont encore flous. La tâche est rude face à un « tissu médical (qui) est en lambeaux », avoue le médecin.
Á constater la situation fortement dégradée, Nathalie Kerrien ne mâche pas ses mots et dénonce le manque de courage de la majorité au pouvoir. « Il ne faut pas être juste en train de boire les paroles de la direction de l’hôpital qui délivre un message cousu de fil blanc. Le rôle d’un politique est parfois de taper du poing sur la table et d’avoir une influence. C’est une question politique pour moi la santé (…) Il ne faudra pas être silencieux. » Reste à savoir si la candidate saura se faire entendre.
Liste « Nous, Elle, Orléans »
1 Nathalie Kerrien, 55 ans – conseillère municipale et départementale, Saint-Marceau
2 Yann Chaillou, 26 ans – chargé de communication, Cheval Rouge
3 Kenza Pereira, 52 ans – responsable gestion financière, Barrière St Marc
4 Mohamed Ouatman, 42 ans – gérant de restaurant, Argonne
5 Anne Aberkane, 50 ans – responsable de site en Ehpad, Madeleine
6 Laurent Lhomme, 53 ans – chef d’entreprise et conseiller métropolitain, La Source
7 Hélène Sabatier, 47 ans – juriste en droit social, ancienne avocate et DRH, Halmagrand
8 Jules Vagner, 27 ans – ingénieur commercial, Gare
9 Emilie Baubault, 24 ans – infirmière dans un centre pour personnes polyhandicapées, Saint-Marceau
10 Eric Estève, 58 ans – médecin, Saint-Marceau
11 Sylvie Darmoun, 55 ans – chargée de mission en collectivité, Châtetet
12 Benoît Lonceint, 59 ans – chef d’entreprise et fondateur du premier supermarché coopératif, Gare
13 Nilofar Noori, 42 ans – formatrice en gestion sociale et français langue étrangère, Saint-Marc
14 David Templier, 48 ans – photographe et grand reporter, Châtelet
15 Christine Rousselle, 53 ans – enseignate chercheuse, La Source
16 Philippe Guesdon, 49 ans, artiste peintre, Médiathèque
17 Corinne Serventis, 56 ans – formatrice pour adultes en entreprises et centres de formation, La Source
18 Hervé Robbes, 60 ans – hypnothérapeute, Saint-Marceau
19 Loïse Favre, 22 ans – couturière, République
20 Benoît Turbat, 57 ans – consultant en finances et gestion, La Source
21 Cathy Lô, 47 ans – commerçante, Gare
22 Elouan Sivilier, 21 ans – apprenti en courtage en immobilier, Bourgogne
23 Sophie Rouquié, 22 ans – étudiante en droit et salariée, Acacias
24 Vincent Barbereau, 25 ans – magasinier en lycée, Bannier
25 Marie-Claire Balanger, 66 ans – professeur de musique et de chant chorale en collège, syndicaliste, Blossières
26 André Parissot, 60 ans – retraité de l’administration, Gare
27 Johanna Perrier, 23 ans – déléguée à la protection des données, Saint-Marceau
28 Giovanni Siarras, 18 ans – lycéen et élu lycéen, Saint-Marceau
29 Catherine Soix, 66 ans – retraitée scripte et assistante réalisation, Carmes
30 Jérémy Robinet, 29 ans – analyste financier, Saint-Marceau
31 Audrey Bernard, 35 ans – marchand de biens immobiliers, Bourgogne
32 Clément Boutillier, 26 ans – intérimaire, Madeleine
33 Christine Fivet, 56 ans – assistante achats, République
34 Patrice Delatouche, 75 ans – photographe auteur, Halmagrand
35 Leyla Dupuis, 23 ans – étudiante en comptabilité et gestion, Bourgogne
36 Denis Joannes, 54 ans – chargé de mission, Saint-Marceau
37 Nathalie Caillot-Tranchard, 62 ans – chargé de mission communication marketing, Madeleine
38 Bertrand Frot, 54 ans – technicien aéronautique, Argonne
39 Anne Boutin Pied, 50 ans – conteuse musicienne, Acacias
40 Philippe Fis, 65 ans – ancien proviseur, Cheval Rouge
41 Murielle Lelue Desmonts, 63 ans – médecin, Saint-Marceau
42 Jacques Adelee, 72 ans – retraité de la fonction publique US, Saint-Marceau
43 Jasmina Prolic, 43 ans – assistante territoriale d’enseignement artistique (danse), Bannier
44 Hadrien Beaujean, 34 ans – consultant informatique, Bannier
45 Claude Herran, 72 ans – retraité de l’Éducation nationale, Dunois
46 Alexis Plante, 22 ans- étudiant et assistant d’éducation et pédagogique en collège, Bourgogne
47 Isabelle Thion, 64 ans – artiste plasticienne, Saint-Marceau
48 Samy Harid, 28 ans – conseiller bancaire Saint-Marceau
49 Odette Douheret, 76 ans – retraitée, Barrière Saint-Marc
50 Mir-Wahez Bayani, 19 ans – intérimaire, Saint-Marc
51 Bernadette Harriau, 75 ans – retraitée, Bannier
52 Jean-Paul Conan, 55 ans – e-commerçant, La Source
53 Audrey Bouvier, 34 ans – chef d’entreprise, Saint-Marceau
54 Antoine Pluvy, 30 ans – enseignant dans le secondaire, Saint-Marceau
55 Sophie Béchade, 67 ans – retraitée de l’Éducation nationale, Bourgogne