Nathalie Kerrien présente une liste éclectique et un plan santé “étayé”

La tête de liste « Nous, elle, Orléans », Nathalie Kerrien a présenté « avec grande fierté » ses 54 colistiers, ce jeudi 27 février 2020. Une équipe qui compte une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans et une parité chère à la candidate, unique femme dans cette campagne. Elle a également exposé la priorité de son programme, son plan santé.

“Nous, Elle, Orléans”, Nathalie Kerrein et ses 54 colistiers. ©Elodie Cerqueira

C’est dans la bonne humeur que Nathalie Kerrien, tête de liste « Nous, Elle, Orléans », a présenté un à un ses 54 colistiers, en cette soirée du 20 février 2020, au Moule à Gaufres, à Orléans. Elle a souligné l’originalité de sa liste, jeune (15 ont moins de trente ans), diversifiée (artistes, enseignants, formateurs, couturière ou encore hypnothérapeute), composée d’autant de femmes que d’hommes, qui pour 50 d’entre eux n’ont jamais exercé de mandat : « Cette liste j’ai pu la constituer grâce à toutes les personnes qui sont ici (…) sans aucun soutien politique, aucun soutien financier. » 

Un esprit de conquête

La candidate est revenue sur les écueils rencontrés jusqu’à cette étape de validation de sa liste qu’elle voit comme déjà comme « une réussite ». Elle défend des personnes qui « essaient d’avoir une certaine liberté de parole, d’être un petit peu en dehors des sentiers battus » et qui se sont confrontées aux  « attaques venant du milieu politique ». C’est plus avec l’esprit de conquête que l’aigreur qu’elle dénonce « la rumeur d’Orléans » colportée « à l’intérieur de la mairie d’Orléans par ceux qui ne sont pas du monde politique, ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas » et se réjouit que « cette petite polémique se termine maintenant ».

Nathalie Kerrein ©Elodie Cerqueira

L’heure est désormais au combat pour passer le cap des 10 %. Confiante, elle assure avoir « la possibilité de se maintenir » alors il ne faut pas lui demander si elle envisage une fusion en cas de score inférieur. « Si je fais 5 % et bien je remercie tout le monde et je souhaite bonne chance à tout le monde ! Je n’ai aucune envie de me dire que je vais faire des accords, je vais faire quoi ? Reproduire toutes les discussions qu’il y a eu préalablement depuis des mois avec tous les partis politiques ? Non merci ! » Après « une expérience quand même assez difficile, dans une équipe qui n’était pas soudée, pas unie », la candidate ne souhaite pas réitérer et affirme n’avoir aucune stratégie autre que celle qui la mènerait au second tour. A bon entendeur…

Interpellée sur le positionnement de Benoit Lonceint (fondateur de La Gabare, supermarché coopératif), qu’elle avait présenté comme second de liste, aujourd’hui 12ème, elle précise qu’il s’agit de son binôme et non du deuxième dans son classement. D’autant que ce dernier brigue des responsabilités à la Métropole « en particulier (pour) s’occuper du développement économique », précise-t-elle. Et que pour sa part, elle se refuse de cumuler les mandats et exclut la présidence de la Métropole de ses projets – clin d’œil appuyé à Olivier Carré, fort critiqué sur ce point par d’autres candidats.

La santé, une priorité

Cette présentation de colistiers était aussi l’occasion d’aborder le plan santé, priorité de son programme « parce que c’est un sujet bien évidemment qui inquiète parfois la population et en particulier les nouveaux habitants qui ont du mal à trouver un médecin ». Pour faire face à la situation alarmante, la candidate s’est appuyée notamment sur le candidat Eric Estève (médecin) et Sarah Pereira (chargée de mission, conseil national des pharmaciens), qui si elle n’est pas candidate « fait partie de l’équipe » et a participé au groupe de travail dédié à ce dossier épineux.

Basé sur cinq grands axes – le salariat des médecins, l’attractivité des internes, les nouvelles technologies, la politique de santé publique et la politique de prise en charge de la souffrance des professionnels – ce plan a l’ambition de remédier à moyen terme à la désertification médicale. Selon Eric Estève, « il manque environ 40 médecins au minimum sur la ville d’Orléans, en imaginant qu’on peut faire revenir 10 médecins par an, on peut en quelques années couvrir les besoins des médecins qui manquent actuellement ».

L’effort serait donc porté sur les internes qui sont formés à l’hôpital d’Orléans mais qui terminent leur cursus au CHU de Tours et qui ne reviennent pas dans la cité johannique. Pour les retenir, le programme de Nathalie Kerrien prévoie, entre autres, de salarier les médecins qui le souhaitent pour leur offrir un cadre professionnel sécurisant. Par ailleurs, « il faut leur donner, le temps de leur internat, une notion de l’identité orléanaise », explique Eric Estève et ainsi susciter l’envie de jeter l’ancre notamment grâce à un ” Pass Internat ” regroupant divers avantages (sport, culture, art…) mais dont les contours sont encore flous. La tâche est rude face à un « tissu médical (qui) est en lambeaux », avoue le médecin.

Á constater la situation fortement dégradée, Nathalie Kerrien ne mâche pas ses mots et dénonce le manque de courage de la majorité au pouvoir. « Il ne faut pas être juste en train de boire les paroles de la direction de l’hôpital qui délivre un message cousu de fil blanc. Le rôle d’un politique est parfois de taper du poing sur la table et d’avoir une influence. C’est une question politique pour moi la santé (…) Il ne faudra pas être silencieux. » Reste à savoir si la candidate saura se faire entendre.

Elodie Cerqueira

Liste « Nous, Elle, Orléans »

1 Nathalie Kerrien, 55 ans – conseillère municipale et départementale, Saint-Marceau

2 Yann Chaillou, 26 ans – chargé de communication, Cheval Rouge

3 Kenza Pereira, 52 ans – responsable gestion financière, Barrière St Marc

4 Mohamed Ouatman, 42 ans – gérant de restaurant, Argonne

5 Anne Aberkane, 50 ans – responsable de site en Ehpad, Madeleine

6 Laurent Lhomme, 53 ans – chef d’entreprise et conseiller métropolitain, La Source

7 Hélène Sabatier, 47 ans – juriste en droit social, ancienne avocate et DRH, Halmagrand

8 Jules Vagner, 27 ans – ingénieur commercial, Gare

9 Emilie Baubault, 24 ans – infirmière dans un centre pour personnes polyhandicapées, Saint-Marceau

10 Eric Estève, 58 ans – médecin, Saint-Marceau

11 Sylvie Darmoun, 55 ans – chargée de mission en collectivité, Châtetet

12 Benoît Lonceint, 59 ans – chef d’entreprise et fondateur du premier supermarché coopératif, Gare

13 Nilofar Noori, 42 ans – formatrice en gestion sociale et français langue étrangère, Saint-Marc

14 David Templier, 48 ans – photographe et grand reporter, Châtelet

15 Christine Rousselle, 53 ans – enseignate chercheuse, La Source

16 Philippe Guesdon, 49 ans, artiste peintre, Médiathèque

17 Corinne Serventis, 56 ans – formatrice pour adultes en entreprises et centres de formation, La Source

18 Hervé Robbes, 60 ans – hypnothérapeute, Saint-Marceau

19 Loïse Favre, 22 ans – couturière, République

20 Benoît Turbat, 57 ans – consultant en finances et gestion, La Source

21 Cathy Lô, 47 ans – commerçante, Gare

22 Elouan Sivilier, 21 ans – apprenti en courtage en immobilier, Bourgogne

23 Sophie Rouquié, 22 ans – étudiante en droit et salariée, Acacias

24 Vincent Barbereau, 25 ans – magasinier en lycée, Bannier

25 Marie-Claire Balanger, 66 ans – professeur de musique et de chant chorale en collège, syndicaliste, Blossières

26 André Parissot, 60 ans – retraité de l’administration, Gare

27 Johanna Perrier, 23 ans – déléguée à la protection des données, Saint-Marceau

28 Giovanni Siarras, 18 ans – lycéen et élu lycéen, Saint-Marceau

29 Catherine Soix, 66 ans – retraitée scripte et assistante réalisation, Carmes

30 Jérémy Robinet, 29 ans – analyste financier, Saint-Marceau

31 Audrey Bernard, 35 ans – marchand de biens immobiliers, Bourgogne

32 Clément Boutillier, 26 ans – intérimaire, Madeleine

33 Christine Fivet, 56 ans – assistante achats, République

34 Patrice Delatouche, 75 ans – photographe auteur, Halmagrand

35 Leyla Dupuis, 23 ans – étudiante en comptabilité et gestion, Bourgogne

36 Denis Joannes, 54 ans – chargé de mission, Saint-Marceau

37 Nathalie Caillot-Tranchard, 62 ans – chargé de mission communication marketing, Madeleine

38 Bertrand Frot, 54 ans – technicien aéronautique, Argonne

39 Anne Boutin Pied, 50 ans – conteuse musicienne, Acacias

40 Philippe Fis, 65 ans – ancien proviseur, Cheval Rouge

41 Murielle Lelue Desmonts, 63 ans – médecin, Saint-Marceau

42 Jacques Adelee, 72 ans – retraité de la fonction publique US, Saint-Marceau

43 Jasmina Prolic, 43 ans – assistante territoriale d’enseignement artistique (danse), Bannier

44 Hadrien Beaujean, 34 ans – consultant informatique, Bannier

45 Claude Herran, 72 ans – retraité de l’Éducation nationale, Dunois

46 Alexis Plante, 22 ans- étudiant et assistant d’éducation et pédagogique en collège, Bourgogne

47 Isabelle Thion, 64 ans – artiste plasticienne, Saint-Marceau

48 Samy Harid, 28 ans – conseiller bancaire Saint-Marceau

49 Odette Douheret, 76 ans – retraitée, Barrière Saint-Marc

50 Mir-Wahez Bayani, 19 ans – intérimaire, Saint-Marc

51 Bernadette Harriau, 75 ans – retraitée, Bannier

52 Jean-Paul Conan, 55 ans – e-commerçant, La Source

53 Audrey Bouvier, 34 ans – chef d’entreprise, Saint-Marceau

54 Antoine Pluvy, 30 ans – enseignant dans le secondaire, Saint-Marceau

55 Sophie Béchade, 67 ans – retraitée de l’Éducation nationale, Bourgogne

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Le plan de santé proposé est tout sauf “étayé”, et reproduit ce qui est présenté par la plupart des candidats. En tout cas nettement moins ambitieux que celui du maire sortant Olivier Carré.

  2. Socialiser la médecine ! Ces libéraux feraient bien de s’inspirer du système de santé britannique qui procède à un maillage efficace du territoire mais pour cela il faut réformer la médecine libérale qui a fait du patient un client ! Appliquer aux médecins les mêmes obligations qui s’appliquent aux instituteurs ou professeurs installation suivant les besoins et priorités de l’éducation Nationale ! La médecine appartient au domaine régalien comme l’éducation !
    l’éducation !

  3. Zéro réaction. Les candidatures de dissidents de dernière minute n’intéressent personne !

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    1°C
  • samedi
    • matin 2°C
    • après midi 6°C
Copyright © MagCentre 2012-2024