Quatre listes à Vierzon, sans le RN…

Si très certainement quatre listes auront été déposées à la sous-préfecture de Vierzon d’ici la fin de la semaine, le Rassemblement National (RN) n’en fera pas parti. Faute de candidats, le leader local Bruno Bourdin n’est pas parvenu à réunir les 37 noms nécessaires. Preuve que la critique est aisée et l’art plus difficile.  

Nicolas Sansu – Maire sortant de Vierzon

Quatre listes, une à Gauche, une à l’Extrême-Gauche assumée, deux au Centre-Droit et rien totalement à Droite. C’est ce panel qui sera en campagne officielle la semaine prochaine pour le fauteuil de maire de Vierzon. La question sera de savoir qui de Nicolas Sansu, « Vierzon notre passion commune », le maire sortant PCF de Vierzon, de Christophe Doré, « Vierzon 2020 », ancien commandant de la compagnie de gendarmerie de Vierzon ce qui implique à être candidat sans étiquette, de Mary-Claude Grison, « Pour les vierzonnais », conseillère municipale, (sans étiquette mais soutenue par a députée MoDem, Nadia Essayan) et de Régis Robin, « Faire entendre le camp des travailleurs », candidat éternel de Lutte Ouvrière, siégera à l’hôtel de ville de la deuxième ville du département du Cher.

Un cinquième larron devait, c’était certain, briguer la place : Bruno Bourdin pour le rassemblement National. Las pour l’Extrême Droite berrichonne, les 20 et quelques pour-cent obtenus lors des dernières échéances électorales n’ont pas produit de candidats. Pourtant, en dix ans, le nombre de voix a plus que doublé. Jean-René Coueille, le président départemental du parti de Marine Lepen, l’avait annoncé dans la presse locale en fin d’année dernière : «  nous préférons mettre le paquet sur Vierzon où nous sommes sûrs d’avoir un bon résultat. Nous avons décidé de faire notre effort sur Vierzon, car nous ne pouvons pas être partout. Nous souhaitons concentrer nos efforts là où nous faisons de bons scores électoraux. » C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il n’était pas prévu de lancer une liste RN à Bourges. Vierzon était si prenable … Être le 1er parti de France est décidément difficile à vivre !

Bruno Bourdin, candidat RN

Poète à ses heures, le leader Maximo Vierzonnais Bruno Bourdin, s’est lâché sur les réseaux sociaux, entre recette de fondue soufflée et partage d’odes à Marine et a marqué son désappointement par un « gâchis Total ! Je crois que les Vierzonnais ne seront jamais prêts à se montrer sur une liste RN ! Il manque dans ce pays quelques paires de couilles ! », indicateur de son état d’esprit du moment.

Le choix entre Gauche et Centre-Droit

Une des présences politiques forte éliminée, les cartes sont désormais rebattues. Et cela ne va pas forcément arranger les choses pour les uns, ni pour les autres. Ce n’est pas faire injure à Régis Robin (LO) et son équipe, mais on voit mal comment l’extrême Gauche parviendrait à entrer, seule à la mairie, alors qu’elle franchit avec peine les 5 % d’électeurs. De fait, la lutte se fera entre Nicolas Sansu, l’actuel maire, Christophe Doré, le petit nouveau de la politique vierzonnaise et Mary-Claude Grison, solution de rattrapage d’une opposition qui n’a pas été capable de se rassembler. A l’inverse, la liste du maire sortant regroupe tout le petit monde la Gauche vierzonnaise, Verts et socialistes inclus.

Les divergences entre Christophe Doré et l’opposition municipale sont apparues au début d’année. L’un ne veut absolument pas d’étiquette mais avait, lors de ses premières annonces, fait cas du soutien du Modem et de LREM. Une seule liste était alors prévue. Franck Piffault, le chef de file du Modem désigné pour Vierzon, en bonne place mais pas pour devenir maire. Et puis voilà, « la politique locale est avant tout affaire de confiance et de rassemblement… ce n’était plus le cas ! » expliquait-il fin novembre. Alors que l’on semblait avoir mis les choses au clair et un partage des postes : « à toi la ville, à moi la communauté de communes », l’affaire a capoté… Une histoire d’ego qui peut laisser des traces au sortir des urnes dès le premier tour. D’autant qu’il va être compliqué de rabibocher les deux entités entre les deux rounds.

De là désormais à ce que la Gauche conserve, pour six ans encore, une ville de plus de 20 000 habitants, même si ce n’est pas tout cuit, rien d’impossible.

Fabrice Simoes

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