Dimanche après midi très folk à la Scène nationale d’Orléans. Six Corréziens de Saint Salvadour, une petite commune de 320 habitants, ont déroulé leurs chants comme une tribu lointaine. Energie, poésie et subtiles harmonies fascinent et prennent aux tripes, ce qui explique leur actuel succès dans de nombreux festivals.
Ils sont six, en parfaite parité. Des couples de frères et sœurs, mais pas que. Ils n’ont que leur voix, leurs mains, quelques toms et un tambourin, et font un tabac. Ils chantent en occitan, puisqu’ils sont Corréziens, des chants reçus en héritage qu’un père de deux d’entre eux leur a transmis.
S’intéressant davantage à une forme de renouvellement (détournement) poétique des musiques traditionnelles et du monde, plus qu’à l’expression d’un “folklore authentique”, d’un patrimoine soi-disant « sauvegardé », la musique de San Salvador circule, au contraire, entre les cultures et les univers musicaux.
Les arrangements puissants d’une tribu occitane
Le concert de voix est subtil, chacun suivant sa ligne, avec quelques constantes, les bourdons, la voix solo, les reprises. C’est plutot vigoureux, un peu hypnotique et le rythme vous transperce. C’est très viscéral donc se rattache à une chorale tribale, avec aussi des moments émouvants. La subtile polyphonie évoque le passé, mais également toutes ces recherches contemporaines sur les voix.
C’est très au point et la salle bien remplie en a redemandé. Un beau succès mérité.
BC
San Salvador
Voix, tom bass: Thibault Chaumeil
Voix, mains: Eva Durif
Voix, tambourin: Gabriel Durif
Voix, tom bass: Marion Lherbeil
Voix, mains: Laure Nonique Desvergnes
Voix, cymbales de défilé miniature, grosse caisse: Sylvestre Nonique Desvergnes
Scéne Nationale d’Orléans