Attractivité, fiscalité, infrastructures et mobilités étaient au centre du débat organisé par le MEDEF 41 avec les 5 têtes de listes aux Municipales de Blois le 12 février dernier au Mercure. Un échange constructif dans un format favorisant l’intelligence collective.
Débat économique du 12 février 2020, municipales Blois. Photo : Jean-Luc Vezon
« Chacun des candidats défend ses propositions mais le mérite d’une telle rencontre est de dialoguer tous ensemble dans l’intérêt de notre agglomération. Le développement économique ne doit pas être seulement un sujet de campagne et je suis heureux de constater l’esprit d’ouverture des candidats », déclarait Paul Seignolle, président du Medef 41 à l’issue des échanges.
Face aux cinq têtes de listes (Malik Benakcha – LR, Gildas Vieira – LaFrance Autrement, Etienne Panchout – Modem/LREM, Mathilde Paris – RN et Marc Gricourt – PS-EELV), les représentants des branches du MEDEF ont d’abord exposé leurs revendications. Besoin de main d’œuvre, baisse de la fiscalité et des taxes, relance de l’investissement, nouvelles infrastructures (2e échangeur à l’ouest, Patte d’Oie au sud) : de l’Umih 41, à la FFB en passant par l’IUMM, les Travaux publics, la FFB, le CNSA ou le CNPA, chacun a pu exprimer ses attentes dans le détail.
« Redorer l’image de l’entreprise »
Débat économique du 12 février 2020, municipales Blois. Photo : Jean-Luc Vezon
Visiblement bien préparés à l’exercice, les quatre opposants à Marc Gricourt ont détaillé leur programme économique. Pour Malik Benakcha, se présentant comme le seul candidat chef d’entreprise, la priorité est clairement le développement économique avec la création d’une structure dédiée (Blois Dev Eco), d’une seconde sortie doublée d’un parc d’activité ou d’une université digitale à l’image de la ville de Montereau : « Il faut redorer l’image de l’entreprise et montrer que l’on peut concilier développement et environnement », a insisté M. Benakcha.
Gildas Vieira souhaite lui aussi que la ville se dote d’une agence de développement. Défendant le projet d’une baisse de la fiscalité et d’une 2e sortie d’autoroute, il veut redonner de l’attractivité au centre ville avec des stationnements gratuits le samedi et pour les plus de 70 ans. « Il faut prendre des risques. Je souhaite donc baisser les impôts des blésois pour relancer l’activité », assure-t-il en annonçant aussi l’arrêt du projet de centre commercial au Carré-Saint-Vincent. Quant aux jeunes, G.Vieira a affirmé avec force qu’il ferait tout « pour que chaque jeune blésois ait un stage pour se lancer dans la vie active».
Débat économique du 12 février 2020, municipales Blois. Photo : Jean-Luc Vezon
« Le territoire manque d’air à l’ouest. Nous devons aménager un second échangeur pour relancer l’activité mais aussi limiter les gaz à effet de serre générés par les flux routiers massifs à l’est. » En une phrase, Etienne Panchout a résumé l’avis unanime de tous les acteurs économiques départementaux. Désormais allié avec Franck Prêtre, le candidat ne manque pas de projets : guichet unique investissement, fond d’investissement pour les transitions, baisse de la fiscalité (en particulier de la CFE et de la taxe transport qui doit passer à 1 %) ou encore pôle d’échanges multimodal et anticipation du futur Scot.
Candidate pour le Rassemblement national, Mathilde Paris veut redonner du foncier aux entreprises avec la possibilité de louer du bâti. D’accord avec la 2ème sortie, elle promeut aussi une bretelle de contournement le long de l’A10 pour limiter le trafic autour de Cap Ciné. Pour le centre ville, elle propose aussi une zone bleue, un marché couvert et récuse le projet de Carré-Saint-Vincent. Enfin, elle défend un grand plan voirie et une école supérieure du numérique.
Second échangeur, pas un non catégorique
L’intervention du maire de Blois Marc Gricourt, chargé de clore le débat (par tirage au sort) était naturellement la plus attendue des observateurs. Stratège, le maire a d’abord rappelé que la compétence économique relevait de la région et des intercommunalités. Il a ensuite démontré son volontarisme depuis son accession à la mairie en 2008 : extension de la zone économique à l’est (parc des châteaux), reconversion des friches (Québécor, Truffault,…) ou encore aménagement du secteur de Cap Ciné (1) qui a amélioré les flux de circulation.
« L’activité économique, c’est l’attractivité du territoire, de l’emploi et des ressources pour les collectivités », a insisté le maire qui se prévaut d’être sur le terrain au côté des entreprises. M. Gricourt a aussi fait quelques annonces comme la future réalisation de la déviation de La Chaussée-Saint-Victor ou la reprise de la friche Mory.
Défendant l’élargissement de l’échangeur actuel, il a aussi (entre)ouvert la porte pour la construction d’un 2ème échangeur : « une étude est en cours. Nous aurons à arbitrer en 2021 la réservation du foncier. » Mais évoquant le coût d’un tel projet (entre 27 et 32 M€), il a aussi rappelé que l’on ne peut pas demander plus d’investissement public et baisser la fiscalité.
Jean-Luc Vezon
(1) Avec un cofinancement de la région et du département.