On attendait deux femmes, l’académie Goncourt a finalement choisi la parité en accueillant mardi en son sein la romancière Camille Laurens et l’essayiste Pascal Bruckner pour remplacer Virginie Despentes et Bernard Pivot.L’académie se réunira pour la première fois avec ses deux nouveaux membres le 3 mars sous la présidence de son nouveau président, Didier Decoin,
D’ici là, Camille Laurens, 62 ans, lauréate du prix Femina en 2000 pour “Dans ces bras-là” (P.O.L) fera ses adieux à ses collègues du Femina dont elle était membre depuis 2007. Aucun juré ne peut siéger dans les deux institutions littéraires. Avant elle, Virginie Despentes avait joué le même tour aux dames du Femina, quittant ce jury pour rejoindre le Goncourt. C’était en 2016.Dans le jury du Goncourt, Camille Laurens retrouvera Paule Constant qui avait été élue en même temps qu’elle au Femina avant de rejoindre l’académie Goncourt en 2013.
Agrégée de lettres modernes, Camille Laurens, admiratrice de Roland Barthes, fascinée par Borges – “un de mes grands auteurs”, confiait-elle récemment à l’AFP – inspirée par Marivaux, est également chroniqueuse littéraire pour le Monde des Livres.Son prochain roman, “Fille”, doit paraître chez Gallimard le 19 mars.
Le choix de Pascal Bruckner a surpris. L’écrivain, lauréat du prix Renaudot en 1997 pour “Les voleurs de beauté” est plus connu comme essayiste que comme romancier. Il a d’ailleurs reçu le prix Médicis de l’essai en 1995 pour “La tentation de l’innocence”.Agé de 71 ans, l’écrivain est connu pour ses prises de position tranchées dans le débat public. L’an dernier, il s’en est ainsi pris à la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg voyant en elle une “dangereuse propagande de l’infantilisme climatique”.
L’académie est désormais au complet avec 10 membres dont seulement trois femmes. Seulement deux jurés ont moins de 60 ans, six ont plus de 70 ans.