A l’occasion de l’exposition « Esprits Criminels de la littérature », présentée jusqu’au 17 mai 2020, au Centre Charles Péguy, Magcentre s’est imprégné de l’univers rocambolesque des plus grands criminels marquant la littérature de la belle époque. L’intérêt de cette exposition : comprendre le monde d’aujourd’hui, par la belle époque.
Une presse à sensation
Les lois de la IIIème République combattent l’analphabétisme ; et le pouvoir d’achat s’accroît. Le livre restant encore un luxe, la population française se tourne alors vers la presse bon marché. Avec l’avènement de la presse, le peuple se passionne pour les gros titres à sensation. Exposés sur les murs du musée, « Cambrioleurs meurtriers », « une femme étranglée à Nanterre », « une mystérieuse affaire d’empoisonnement » en gros titres des journaux, inséparable des illustrations sanglantes. La presse en a conscience, ces histoires font fureur autant qu’elles font frémir les foules. Un peu plus loin, à la une, une scène faisant écho à notre époque : un homme agressé devant un policier démuni et ne pouvant intervenir. Des messages d’antan, illustrateurs de la presse d’aujourd’hui.
La naissance des héros de papiers
Cette presse inspirera la naissance de personnages tels qu’Arsène Lupin, inspiré de Marius Jacob, ou encore des légendaires Fantômas et Chéri-Bibi. Charles Péguy s’adressera dans une lettre à Pierre Marcel : « Trois Matins sur une étagère attendent tes ordres absolus. Je te plains si tu ne lis pas Chéri-Bibi depuis trois jours ». Sources continuelles d’inspirations, ces héros ne s’éteignant jamais vraiment, revivant perpétuellement à travers les livres et faisant toujours l’objet d’adaptations cinématographiques. Sandrine Sigiscar, présentant l’exposition, dira d’ailleurs par rapport à la polémique suscitée de la nouvelle série d’Omar Sy, adaptée par Netflix : “Arsène Lupin est tout le monde : lui, vous et moi“, ce qui explique sans aucun doute la raison de son succès.
Chenda