Les coronavirus comprennent un grand nombre de virus retrouvés chez l’animal et qui
Dr Jean Paul Birand
peuvent provoquer des maladies chez l’homme, allant du simple rhume au SRAS mortel. Dans un précédent article dans Magcentre (http://www.magcentre.fr/188534-une-nouvelle-attaque-de-sras-mais-pas-chez-nous/) était relaté l’apparition en Chine des premiers cas d’une pneumonie virale, particulièrement agressive. Cette attaque virale ressemble au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ayant mondialement et mortellement sévi en 2003. Elle est due à un nouveau coronavirus (le coronavirus 2019-nCoV) dont la transmission interhumaine est confirmée.
Depuis le début de l’année 2020, plusieurs centaines de personnes ont été infectées et près de 20 décès sont déjà déclarés en Chine. Afin de limiter la propagation, les autorités chinoises ont mis en place des mesures de confinement dans les villes de Wuhan et de Huanggangn, en dépit des festivités du nouvel an. La maladie se propage à d’autres pays tels que la Thaïlande, la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réuni le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI), sous la houlette du Dr Didier Houssin, jeudi 23 janvier. Le RSI devait décider si la crise infectieuse actuelle, due au virus 2019-nCoV, constituait une urgence de santé publique de portée internationale. L’OMS a estimé que cette attaque virale représente effectivement un risque très élevé en Chine. Par ailleurs, le RSI a considéré que le risque aux niveaux régional et mondial était moindre. Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a donc déclaré (https://www.who.int/fr/dg/speeches/detail/who-director-general-s-statement-on-the-advice-of-the-ihr-emergency-committee-on-novel-coronavirus) qu’il n’y avait pas d’urgence de santé publique de portée internationale, aujourd’hui…
L’OMS ne recommande pas de restriction générale des voyages et du commerce, mais un dépistage à la sortie des aéroports. Il est conseillé de prendre quelques mesures simples pour se protéger mutuellement, comme se laver les mains et couvrir sa bouche et son nez quand on éternue.
Le risque d’importation en France est encore jugé comme modéré et le risque de diffusion de la maladie dans la population française est considéré comme étant très faible (https://www.ecdc.europa.eu/en/novel-coronavirus-china). Les professionnels de santé ont reçu, de la part des autorités sanitaires, des messages d’informations sur le repérage et la prise en charge d’un patient suspect d’infection par le coronavirus 2019-nCoV (https://www.coreb.infectiologie.com/UserFiles/File/procedures/2019-ncov-fichesoignants22janv-vf.pdf).
Jusqu’au jeudi 24 janvier 2020 aucun cas d’infection à coronavirus 2019-nCoV n’était signalé en France qui dispose d’un test spécifique en mesure d’établir un diagnostic en quelques heures. Vendredi 24 janvier, la Ministre des Solidarités et de la Santé annonce l’apparition des trois premiers cas en France d’infection par le nouveau coronavirus. Le communiqué ministériel signale que « ces trois patients ont tous séjourné en Chine au cours des dernières semaines. Ils sont pris en charge dans un établissement de santé de référence (l’un à Bordeaux et deux à Paris). Leur état n’inspire pas d’inquiétude ».
Si la collaboration remarquable entre la Chine et les organismes sanitaires internationaux se maintient avec le même niveau de transparence, on peut espérer que cette flambée épidémique ne va pas se propager et très vite régresser…
JPB