Jusqu’au 15 février 2020, l’espace M de la tour Maine Montparnasse à Paris propose une exposition des oeuvres de Robert Tatin. que s’est récemment tenue l’exposition Robert Tatin. Aucune ressemblance avec la délicieuse tarte de ces demoiselles, sinon la qualité.
Robert Tatin est un peintre, né à Laval en 1902, élevé dans le giron des femmes, et qui en restera toute sa vie inspiré, au point d’en faire un des éléments majeurs de son œuvre.
Ses autres thèmes de prédilection étant le cirque, ou l’astronomie (à la suite du passage de la comète de Halley).
Devenu tour à tour Compagnon charpentier, entrepreneur de peinture en bâtiment, décorateur, Tatin ira, dès 1933, se balader à travers l’Europe, l’Afrique du nord et les Etats Unis, en permanence à la recherche d’expériences nouvelles.
Robert Tatin dans son atelier
Puis de retour en France, il créera à Paris son atelier de céramique et de peinture.
Mais c’est dans l’après-guerre que son talent prendra le pas sur l’artisanat. Il se fera alors connaître en tant qu’artiste auprès de différents critiques et côtoiera les grands noms du monde des arts comme Jean Dubuffet, André Breton, Cocteau, Giacometti etc.. en s’essayant à tout : peinture, sculpture, émaux, céramique.
Une culture amérindienne inspirante
A nouveau reparti à la recherche d’autres sensations capables de nourrir son talent et son imaginaire, il visitera tour à tour le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Chili ou encore la Terre de Feu, pour s’imprégner de la culture amérindienne. Travaillant sans relâche, il finira par obtenir le premier prix de sculpture à la première Biennale de São Paulo puis la médaille d’or au premier salon Pauliste d’art moderne. Et c’est en 1962 enfin, qu’à l’âge de soixante ans, il reviendra s’installer en Mayenne, au lieu-dit La Frénouse, à Cossé-le-Vivien (près de Laval).
Il y achètera sa petite maison, avant de se lancer dans la construction de la « Maison des Champs » devenue par la suite « Etrange musée Robert Tatin. », l’un de ses plus grands chefs d’œuvre, et qui sera inauguré par Malraux.
Un monument à la fois grandiose, étrange et fantasmagorique, comme il n’en existe nul autre, inspiré tout droit de ses multiples voyages, tout comme des sociétés qu’il a côtoyées et auquel il a consacré ses dernières années, jusqu’à sa mort en 1983.
Un monument aux allures de palais, peuplé de sculptures colossales, un lieu unique où “Notre Dame de Tout le Monde” trône entre “la Porte de la Lune” et “la porte du Soleil”.
Robert Tatin ? Un artiste différent…
Marie Lincourt