1917 comme si on y était !

Le film de la semaine

Le film de Sam Mendes est un exploit : pendant deux heures il nous fait traverser les lignes allemandes et nous plonge dans l’horreur de cette guerre qui a traumatisé un continent. Avec deux acteurs impeccables, il nous fait vivre l’enfer. Ici et maintenant, sans perspectives, sans explications, dans l’horreur reconstituée minutieusement.

George MacKay dans la peau de Schofield

Sam Mendes est un homme de théâtre anglais et réalisateur de blockbuster à Hollywood, notamment le dernier James Bond. Et Jarhead, un film sur la guerre aussi, celle du golfe. Il a voulu revenir à une histoire plus personnelle, et s’est inspiré de celle de son grand père, venu combattre dans la grisaille des tranchées en 17. Mendes est si bien installé chez les majors que même pour telle super production, on lui a permis deux acteurs « débutants », en tous cas non connus, George MacKay et Dean-Charles Chapman. Ils sont d’ailleurs, tout deux, à la hauteur du défi.

Enorme défi technique

Parce que ce film en est un. Défi technique, s’entend. Sam Mendes a voulu qu’il ne soit qu’un seul plan séquence de près de deux heures. Et le défi est relevé. Ca a demandé un gigantesque travail de préparation, la construction en « réel » de tous les décors, et il y en a, puisqu’on ne revient évidemment pas en arrière. En suivant ces deux soldats en temps réel, on a le sentiment d’avancer avec eux, de vivre la même expérience. C’est une sorte de fuite en avant inexorable, avec quand même quelques arrêts de temps en temps, quelques événements qui interrompent l’avancée des deux protagonistes. Notamment un pour lequel le scénario aurait pu être plus inventif : un avion ennemi est abattu par deux avions anglais. Il vient évidemment s’écraser aux pieds de nos deux soldats, alors qu’autour la plaine immense et vide laissait le champ libre !

Rien de nouveau sur 1917, mais une immersion impressionnante

1917, c’est la guerre et la guerre est horrible. Et rien ne nous est épargné, ni la boue omniprésente, ni les cadavres en décomposition laissés dans le no man’s land, ni les corbeaux qui les picorent, ni les nuées de mouches, ni les rats. On n’apprend rien, mais on voit tout…

Paysages lunaires puisque tel est le cliché, musique sidérale. En fait, il n’y pas vraiment de point de vue sur la guerre, ni sur le contexte historique, encore moins de discours. C’est l’horreur, mais c’est surtout Hollywood en train de montrer l’horreur. Avec tous ses détails. On est dans la monstration qui veut impressionner, et elle impressionne. Mais pas dans l’explication.

Et c’est vraiment la limite de ce film. Le défi technique est largement relevé, Hollywood est brillant. Mais il reste dans le « divertissement », même si la guerre n’en est pas un. C’est fort, mais un peu vide….

Dommage

BC

“1917”

Réalisateur Sam Mendes

Scénario Krysty Wilson-Cairns, Sam Mendes

Soldat Schofield :George MacKay

Soldat Blake :Dean-Charles Chapman

Directeur de la photographie Roger Deakins

Chef monteur Lee Smith

Directeur artistique Simon Elsle

y

Directeur artistique Elaine Kusmishko

Directeur artistique Stephen Swain

Commentaires

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  1. En résumé, “il faut sauver le soldat Ryan” version 14-18 et pléthore d’effets spéciaux qui font oublier les atroces conditions de cette boucherie. Par le réalisateur de “Skyfall”, quel argument ! Quand s’attaque-t-il à “La grande vadrouille” ?

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