C’est devant une centaine de personnes le 16 janvier au soir, dans le quartier Bourgogne que le candidat REM Olivier Carré a délivré une ordonnance très fournie sur la santé lors de l’un de ses douze débats prévus à Orléans. Un thème majeur et sensible dans une ville où le manque de médecins se fait cruellement sentir.
Le candidat Olivier Carré présente ses mesures pour améliorer l’accès aux soins à Orléans ©SD
Certes, la santé ne fait pas partie des compétences directes d’une mairie. Mais le candidat REM Olivier Carré est venu expliquer au public salle Eiffel jeudi soir comment la municipalité peut renforcer l’accès aux soins pour les Orléanais et quels outils elle peut proposer aux professionnels de santé.
Le défi du désert médical Orléanais
Comme l’a détaillé Stéphanie Rist, députée REM du Loiret, rhumatologue au CHRO, et soutien d’Olivier Carré, notre région est la pire en matière de démographie médicale. Le Loiret lui est mal classé (243 médecins pour 100 000 habitants contre 380 en Indre-et-Loire, grâce à sa faculté de médecine) avec environ un manque de 50 médecins à Orléans. Mais comme la suppression du numerus clausus ne les fera pas venir toute suite, il faut trouver d’autres solutions et elles existent.
Mais avant de détailler les propositions, la parole a été donnée à la salle avec de nombreuses questions notamment sur la volonté d’attirer de jeunes médecins dans la Métropole mais également le témoignage de nombreux praticiens : médecins, kinésithérapeutes, pharmaciens, médecin anesthésiste du CHRO. Des témoignages qui ont permis de mettre en avant l”utilité des MSP, Maisons de Santé Pluridisciplinaires, dont celle de l’Argonne (voir Mag Centre du 15/02/2015) qui sont aussi des lieux d’expérimentation.
Le rôle pilote des maisons de santé pluridisciplinaire, notamment celle de l’Argonne.
Car même si ces MSP ne règlent pas tous les problèmes (les trois qui existent à Orléans n’acceptent plus de nouveaux patients), les médecins qui y travaillent s’organisent différemment pour voir plus de malades. Ainsi, la docteur Naima Bouraki, médecin généraliste à la MSP de l’Argonne a expliqué que chaque médecin de cette maison gère 2000 patients (contre 800 à 900 pour un médecin de ville grâce à une organisation différente. De fait, ces praticiens ont moins de paperasse à traiter et plus de temps médical. Une expérimentation est aussi en cours toujours à l’Argonne avec une infirmière qui voient jusqu’à 70 des patients par jour pour des pathologies simples (angine, sistite, mal de dos banal, renouvellement d’ordonnance). Enfin cette MSP accueille aussi des internes en fin de parcours.
Du coup, Olivier Carré propose deux nouvelles MSP d’ci deux ans aux Blossières et dans le quartier Dunois sans oublier la quatrième qui va bientôt ouvrir sur le site Porte-Madeleine. Toutefois les difficultés de la MSP de la Source ne sont pas éludées avec une solution de médecins salariés. “Nous ne sommes pas dans le dogme “ précise Stéphanie Rist.
La mise en réseau des acteurs de santé et l’accompagnement des jeunes médecins.
Pour la député-médecin, l’avenir de notre système de santé devra passer impérativement par une délégation de tâches des médecins vers d’autres professionnels de santé (kinés, infirmières, pharmaciens, sage-femmes…) grâce à une meilleure coopération entre eux.
Et puis afin d’inciter de jeunes médecins à s’installer à Orléans comme ailleurs, il faut rassembler les nombreuses aides financières comme le prévoit le projet loi santé 2022 pour les rendre plus efficaces. Idem pour l’obligation d’installation des médecins sur des territoires donnés : ” Ca ne marche pas actuellement” explique Stéphanie Rist “car ils ne sont pas assez nombreux. Mais il peut y avoir des incitations comme demander aux étudiants de faire un stage en fin d’études en milieu rural, en fait il faut les accompagner”.
Un guichet unique géré par la mairie pour les Orléanais et les professionnels.
Cette idée de mise en réseau a donné l’idée à l’équipe d’Olivier Carré de mettre en place à la mairie une équipe dédiée afin d’ informer les Orléanais et les orienter vers les bons médecins et professionnels de santé. La mairie va aussi créér une cellule pour accompagner les professionnels de santé avec également l’objectif de faire l’état des lieux des médecins disponibles dont ceux qui partent à la retraite. “On ne donnera pas un médecin traitant à chaque Orléanais qui appellera” avoue Olivier Carré. En revanche, je m’engage d’ici la fin du mandat (2026) à ce que chaque Orléanais ait un médecin traitant.”
Une politique de soins harmonisée dans la Métropole.
Mais pour y parvenir pas question pour lui de “piquer” des médecins à d’autres communes : ” la concurrence entre les territoires c’est odieux avec dans le passé la pratique des chasseurs de prime. Depuis on essaie de voir cette politique à l’échelle de la Métropole et même un peu au delà. . L’attractivité doit venir des bonnes pratiques et non d’un “débauchage” financier. Pour réussir, on ne peut s’appuyer que sur les médecins volontaires. Les jeunes médecins ne veulent pas travailler moins, ils veulent exercer différemment et en réseau.”
Un rapprochement incontournable avec la faculté de médecine de Tours.
Le candidat maire sortant s’autorise même à rêver : “J’ai le souhait qu’Orléans devienne pilote sur un parcours de santé en lien avec le CHRO. Notre hôpital neuf et ultra moderne doit pouvoir entrer demain dans un réseau de grands hôpitaux sans être un CHU, en lien bien sûr avec la fac de médecine de Tours et sans demander une fac de médecine à Orléans”.
En effet selon lui la fac de Tours pourrait être menacée de fermeture par le projet Grand Ouest. “Elle doit changer d’attitude vis-à-vis de la ville capitale en travaillant plus et mieux avec le CHRO, mais aussi avec la fac de sciences d’Orléans.”
Sophie Deschamps
Prochain débat d’Olivier Carré ce vendredi 17 janvier à 19h salle Yves Montand dans le quartier Blossières Acacias.