La crise hospitalière se prolonge et se durcit

Après l’annonce gouvernementale du plan de sauvetage de lhôpital public, un article, publié le 22 novembre dernier dans Magcentre, concluait : « Les demi-mesures annoncées, ne contentent personne. Elles ne calmeront pas la colère des urgences, ni ne pourront étouffer un incendie désormais étendu à tout le monde hospitalier. La crise de lhôpital va se prolonger… ».

Par Jean Paul Briand

Lundi matin, 13 janvier, sur Franceinfo, la ministre de la Santé Agnès Buzin, se défaussait sur ses prédécesseurs et essayait de défendre son plan hôpital. Il faut croire que ses arguments n’ont pas été convaincants, puisque plus de 1200 chefs de service et responsables hospitaliers annoncent, ce mardi 14 janvier, leur intention de démissionner de leur fonction dencadrement. Déjà, le17 décembre 2019, médecins et soignants du collectif inter-hôpitaux (CIH) avaient défilé dans Paris pour crier leur insatisfaction. Le professeur de diabétologie, André Grimaldi, leader du CIH, avait préalablement publié dans le « Journal du Dimanche » du 15 décembre 2019, un texte décrivant le désarroi, voire le désespoir, des chefs de service et des médecins participant à la gestion des hôpitaux. Dans ce texte il annonçait que ces médecins allaient démissionner si la ministre n’ouvrait pas de réelles négociations afin de desserrer la pression budgétaire imposée à l’hôpital public. La ministre de la Santé et le gouvernement ont été sourds à leurs revendications et n’ont pas cru en leur avertissement.

Aujourd’hui, 14 janvier 2020, ces praticiens hospitaliers mettent leur menace à exécution après avoir adressé à la ministre de la Santé, une longue lettre publiée dans le journal Libération. Cinq médecins du CHR d’Orléans La Source ont signé cette lettre de démission collective et vont entamer une grève administrative. Ces démissions n’auront pas de conséquences sur les soins, ni pour les patients et leurs familles. Elles vont perturber la machine administrative hospitalière.

La ministre de la Santé n’avait pas pris la mesure de l’intensité de la crise de l’hôpital public. Il est à craindre que lon aille vers un durcissement sans précédent si le gouvernement gère ce dossier, où les protagonistes médecins ne demandent rien pour eux, comme celui des retraites. Un authentique et sincère grenelle de la santé simpose afin que la colère et la rébellion hospitalières cessent de prendre de lampleur. Malgré son talentueux passé de médecin hospitalier, Agnès Buzin ne bénéficie plus dun a priori favorable de ses anciens confrères, aujourdhui démissionnaires. La cassure est consommée, la défiance est installée et la crise hospitalière se prolonge et se durcit…

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 8°C
    • après midi 14°C
  • dimanche
    • matin 7°C
    • après midi 16°C
Copyright © MagCentre 2012-2024