Le candidat tête de la liste centriste soutenue par le MoDem et LREM livre ses impressions sur la campagne municipale qu’il mène à Blois.
Interview
Mag Centre. Comment se passe votre campagne ?
Etienne Panchout. Cette campagne est humainement très intéressante. Mes colistiers et moi sommes au plus près de la population, sur le terrain, sur les marchés avec notre stand et via nos réunions publiques (11 à ce jour et 10 autres à venir). Ces échanges nous font percevoir les attentes des Blésois de façon concrète et réelle contrairement aux réseaux sociaux. Les habitants veulent du nouveau après 12 ans de Marc Gricourt, un maire dont le 1er mandat a été perçu comme bon mais qui l’a vu s’éloigner des Blésois durant le second. Le cumul de mandats et d’indemnités passe mal. Et le clan qui dirige Blois est perçu comme sectaire.
Mag Centre. Mieux vivre à Blois, c’est votre slogan. De quoi s’agit-il ?
Etienne Panchout. Blois souffre, la ville a perdu 5 000 habitants et 3 000 emplois. Elle n’est plus un poumon économique et profite seulement des autres bassins de vie pour avoir des chiffres convenables. Blois a besoin d’un souffle nouveau. Il faut libérer les énergies, rendre aux Blésois leur patrimoine et leur redonner du pouvoir d’achat. Face à des impôts très élevés comme la taxe foncière qui est la plus élevée de France pour une ville de sa strate, les Blésois sont en droit d’avoir un retour en termes de cadre de vie, de mobilités (nous proposons par exemple de tendre vers la gratuité des transports publics), de sécurité, de gouvernance, d’accès aux soins et d’emplois. Il faut se relancer. Nous arrivons à la fin d’un cycle.
Mag Centre. Vous êtes masseur-kinésithérapeuthe ostéopathe libéral (1), que proposez-vous sur le volet santé ?
Etienne Panchout Notre centre hospitalier va mal. J’attends d’abord du Maire qui préside le conseil de surveillance qu’il se positionne en faveur des agents de façon concrète. Ce n’est pas le cas. M.Gricourt n’a par ailleurs pas de vision à 30 ans. Le projet de rénovation, mal pensé et qui n’intègre pas les problèmes de stationnement et d’accessibilité, illustre cela. Je pense qu’il faut aussi impliquer le personnel (soignant ou non) dans la gouvernance. Le pacte social doit considérer l’ensemble des acteurs et tout faire pour améliorer la qualité de vie au travail et celle des services. Sur les urgences, dossier sur lequel je demande un Grenelle pour Blois et en Loir-et-Cher, soyons innovant, libérons les énergies de ceux qui ont des projets en utilisant l’article 51. C’est le cas à Bourges avec des professionnels qui se mobilisent. Sur les autres sujets, il faut un maximum de solutions locales en matière de garde d’enfants 24h/24 et 7 j/7, de soutien accru aux familles monoparentales … Nous envisageons ainsi de créer un service municipal de santé dans chaque quartier.
Mag Centre. Où en est la constitution de votre liste MoDem-Lrem ?
Etienne Panchout. L’étiquette politique n’a aucune valeur dans cette campagne. Nous sommes d’abord des citoyens ayant passé un accord moral pour travailler concrètement. Souhaitant continuer à stimuler le collectif et à intégrer de nouvelles compétences, le moment n’est pas encore venu d’annoncer les 43 noms. Pour le poste de second, j’ai au moins 5 femmes qui seraient formidables. Sachez que les personnes qui figureront sur la liste seront totalement disponibles et se battront pour Blois avec un état d’esprit positif.
Mag Centre. Vous étiez présent lors du colloque sur l’attractivité organisé le 17 décembre dernier par la CCI 41, quelles sont vos propositions sur l’emploi ?
Etienne Panchout. Avec l’environnement, la santé, la sécurité et le pouvoir d’achat, c’est l’enjeu majeur. La ville de Blois et l’agglo ont peu agi pour le développement économique alors même que, c’est un paradoxe, Marc Gricourt est en responsabilité à la région. La ville souffre de l’absence d’une seconde sortie d’autoroute pour se développer à l’ouest et offrir des emplois aux habitants des quartiers nord. Il nous faudra aussi mieux utiliser les dispositifs portés par Dev’Up ou les acteurs locaux comme 100 Chances, 100 emplois ou Job 41 qui n’est pas mis en lumière à Blois. Pour récréer une dynamique, nous mettrons donc en place une véritable stratégie de développement territorial et nous créerons un Guichet unique pour l’emploi, pour accompagner les créateurs et les entreprises. Pourquoi ne pas créer une seconde pépinière d’entreprises plus centrale que le Lab (NDLR : situé dans les quartiers nord) dans le quartier gare par exemple ? en termes d’attractivité, pourquoi ne pas travailler sur une nouvelle filière universitaire associant santé et numérique dans les domaines de la télémédecine, de la gestion des données, du maintien à domicile …
Mag Centre. Serez-vous président de l’agglomération si vous êtes maire de Blois ?
Etienne Panchout. Notre candidat naturel est Stéphane Baudu (NDLR : actuel député MoDem, ex maire de la Chaussée-Saint-Victor). La consultation des acteurs locaux va dans ce sens en particulier des acteurs économiques. Il est le mieux placé pour incarner le développement de l’agglomération mais aussi une vision moins centrée sur Blois. Nous aurons à travailler sur une seconde sortie d’autoroute car Blois est la seule ville de sa strate à n’avoir qu’une voie d’accès sur une voie rapide. Je comprends les inquiétudes sur l’environnement mais nous pouvons bâtir un projet ambitieux associant développement éco et environnement avec des mobilités douces, du covoiturage, de la végétalisation à l’image du Parc A 10. Sur ce dossier, il faut faire preuve de bon sens. Et je crains que l’alliance politique du maire avec les Verts ne constitue une contrainte politique pour le développement de Blois.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon
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Il enseigne aussi à l’université d’Orléans