Avenir : Joël de Rosnay carbure à l’hyper humanisme !

Lundi 9 décembre, sous le titre “À quoi ressemblera le monde en l’an 2500”, le scientifique Joël de Rosnay donnait une conférence à Orléans, en clôture des troisièmes Rencontres économiques de Dev’up. Devant plusieurs centaines de dirigeants et décideurs, il s’est évertué à transmettre un message positif, affirmant sa croyance en un hyper humanisme.

Technologue et prospectiviste aux convictions humanistes bien ancrées, celui qui fut aussi à la fin des années 50 l’un des pionniers du surf en France, intervenait à la demande de l’agence économique régionale, et tentait le pari d’imaginer la vie sur terre en 2500, en écho aux manifestations qui marquèrent cette année en région Centre-Val de Loire la célébration des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci. Animé par Jean-Louis Garcia, directeur général de Dev’Up, cet exercice qui n’était toutefois pas une première. Le propos avait déjà été traité en 2016, pour les 500 ans de la ville du Havre, aux cotés de Jacques Attali…invité d’une précédente rencontre organisée par Dev’Up.

Des pistes éparses et positives

Jean-Louis Garcia (Dev’Up) et Joël de Rosnay

Difficile, sur le sujet, de donner des dates, des échéances et des descriptions précises de ce qui sera. Les férus d’anticipation, de science-fiction et autres ouvrages publiés depuis la fin du XIXe siècle ne pourront manquer de trouver des références dans l’époque actuelle, entre Asimov, José Farmer, Ira Levin, et autres Van Vogt, voire en se plongeant dans les ouvrages d’un certain Cyrano de Bergerac, de Jules Verne ou de Georges Orwell, aujourd’hui mis à l’honneur de façon très discutée pour son Big Brother. Un big brother omniprésent dans la vie de chacun qui interpelle en ce début du XXIe siècle alors que l’on parle de reconnaissance faciale en Chine, et d’une hyper-connexion des individus, au-delà de toute frontière.

Ce soir-là, devant un public attentif, soucieux de pêcher des idées propres à favoriser le développement de leurs entreprises, Joël de Rosnay extrapolait, dissertait, imaginait des « scénarios du futur », à bâtons rompus, avec clarté et simplicité. Et, soulignait-il, « dans une démarche positive, différente d’une démarche optimiste ».

Des prévisions positives

Ces prévisions « positives », inspirées plus par une croyance en un « Grand architecte de l’univers » cher aux francs-maçons plutôt qu’en un dieu des religions, comme il aima à l’affirmer au moins trois fois en fin d’intervention, s’explique dans une conception globale de l’Univers. Si on n’en est pas encore à un monde sans frontières et sans armes, comme d’aucuns le demandaient, on sera certainement dans un monde hyper connecté, un monde si développé que l’on pourra tous se comprendre. « Un monde plus proche de la nature, car capable de comprendre le langage des fleurs et des animaux, et réciproquement ». Une sorte de « connexion symbiotique du cerveau avec son écosystème ».

Avant l’intervention de Joël de Rosnay, 5 chercheurs orléanais donnaient des pistes pour le futur. Notamment par une étude de l’évolution de la Loire et de son éco-système, présentée par Marc Villar.

Et les robots, dans tout ça ?

Un monde hyper-connecté entraînera-t-il un monde hyper mécanique ? Hyper-robotisé ? Et ces machines remplaceront-elles les hommes ? Que nenni, aux yeux de Joël de Rosnay, restant toujours positif. « Il faut avoir moins peur de l’intelligence artificielle que de la stupidité naturelle », assène-t-il, expliquant que, pour lui, il ne faut pas imaginer un monde où l’être humain sera pas « remplacé » mais « augmenté » ! Un monde où les robots seront faits de chair et de sang, et pourront même avoir des émotions, tout comme les êtres humains pourront remplacer toutes les parties défectueuses de leur corps…grâce aux imprimantes 3D. Comme cela se fait déjà de façon parcellaire et ciblées. Dans cette démarche, « hyper-humaniste et non trans-humaniste », grâce au développement des alicaments, par exemple, rien empêche de croire à un être humain qui pourrait vivre jusqu’à 200 ou 300 ans.

Ce lundi 9 décembre, on ne parlait pas vraiment d’âge limite pour prendre sa retraite. Peut-être parce que les robots auront déjà fait tout le travail à notre place.
Mais ceci est une autre histoire…de société -fiction !

Jean-Luc Bouland

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