Curieux budget que ce budget 2020 de la ville d’Orléans présenté lundi dernier par Michel Martin, adjoint aux finances, lors du conseil municipal, et particulièrement en ce qui concerne le budget de la culture amputé sans ciller de 17% d’un coup de rabot, sur le sacro-saint autel d’une orthodoxie budgétaire élevée en dogme par le grand argentier orléanais.
Olivier Carré et son grand argentier Michel Martin.
Nathalie Kerrien, adjointe à la culture démissionnaire, qui en son temps avala sans mot dire les coupes culturelles de Serge Grouard qui conduisirent entre autre à la suppression du Festival Orléans Jazz en 2014, ne manqua pas de s’étonner de cette coupe sombre et, dans son intervention en séance rappela au maire son intention de faire de la Métropole « une des 15 premières en France grâce à une politique culturelle ambitieuse ». Et de citer les marches arrière de la mairie : disparition des Vinaigreries dans le quartier Dessaux, du dossier de réhabilitation de la médiathèque ou encore de la politique en faveur du patrimoine. « Je ne voudrais pas, déclare celle qui s’abstiendra sur le vote du budget, que la culture se noie dans les piscines » en rappelant les 33 millions d’euros prévus en 2020 pour le centre aqualudique et la piscine de La Source.
Et les Vinaigreries ne seront pas le seul dossier à passer à la trappe, on va, au fil de l’année découvrir les conséquences de ce coup de rabot culturel avec d’autres abandons majeurs comme le report de l’extension du Musée des Beaux Arts. La ville aura beau arguer que la fin des dépenses pour le MOBE (voulu par Serge Grouard et dont le budget a effectivement dérapé pour n’ouvrir qu’en juin 2020) justifie cette baisse, les 6 millions d’euros qui manquent à l’appel ne seront visiblement pas sans conséquence sur l’ensemble des projets culturels de la ville d’Orléans avec ce budget qui fait du yoyo…
Au final, il est assez étrange de constater que le dissident Michel Martin, adjoint aux finances et soutien indéfectible du frondeur Serge Grouard, impose par ses choix budgétaires les choix politiques d’Olivier Carré qui avait pourtant fait de la culture la priorité de sa politique lors de son arrivée au fauteuil de maire.
GP