Il y a un peu plus d’un an, Alternatives Territoriales s’est lancé dans le plaidoyer citoyen auprès des élus sur le thème de la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels en vue du vote du plan climat air énergie territoriale (PCAET). A quelques mois des élections municipales, le groupe s’est doté d’une nouvelle ambition : porter les revendications citoyennes auprès des futurs candidats afin que les programmes de ces derniers soient porteurs d’une transition à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux.
« Le mandat que recevront les élus correspond à une période décisive pour le climat et l’environnement, parce qu’une énorme partie de l’enjeu de l’objectif de contenir le réchauffement au deçà de 2°C se joue dans les prochaines années. Or, comme l’a démontré le rapport du GIEC, 50 à 70% des leviers de transformation se situent dans nos territoires », précise Geneviève Cribier, d’Alternatives Territoriales.
“Urbanisation démesurée à Orléans”
Pour cela, quatre thématiques clés ont été choisies: la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels, les transports doux, la gestion de l’eau et l’agriculture/alimentation soutenable. Selon Alternatives Territoriales, ces thématiques correspondent aux secteurs cruciaux où il est nécessaire d’entreprendre une transformation majeure et où la Métropole d’Orléans n’agit pas en cohérence avec les objectifs.
« En votant à l’unanimité en janvier 2019 le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial), la Métropole a affiché des objectifs à la hauteur de l’enjeu climatique et environnemental. Seulement, les moyens ne sont pas mis en place ou sont largement insuffisants, comme par exemple pour lutter contre la précarité énergétique, souligne Jean-Christophe Bellouard d’Alternatives territoriales. De plus, la Métropole se lance dans une urbanisation démesurée avec la disparition de 845 hectares de terres naturelles et agricoles par l’intermédiaire du SCoT. Orléans se situe dans les villes accordant le moins de place aux déplacements à vélo. Bref, les mesures politiques prises ces dernières années sur ces sujets ne respectent pas les objectifs fixés, voire vont à l’inverse de la trajectoire que nous impose l’urgence climatique ».
Thomas Brun, un des responsables d’Alternatiba Orléans
Alternatives Territoriales a proposé une rencontre à chacun des candidats afin de connaître leurs positions respectives sur ces thématiques et de les amener à s’engager sur 4 mesures clés à mettre en oeuvre une fois élus. Cet engagement sera matérialisé par la signature d’un “Pacte pour une transformation écologique réussie”. Ces mesures sont notamment celles déjà portées par plusieurs associations locales et figurent parmi les doléances citoyennes remises aux élus métropolitains lors des marches pour le climat :
- Soutenir la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels en accompagnant en priorité les ménages en situation de précarité énergétique.
- Choisir une gestion publique de l’eau et de l’assainissement à l’échelle de la métropole dès 2024.
- Développer l’accès et l’attractivité des transports collectifs et des déplacements actifs dans la métropole.
- Développer l’agriculture urbaine durable et soutenir une alimentation locale biologique.
Chaque mesure se décline en actions concrètes que l’association va dévoiler dans les prochains jours, sous forme de fiches techniques. Alternatives territoriales fera connaître les réponses apportées. Il a été décidé d’interpeller les listes candidates à la mairie d’Orléans. Cependant, les mesures sont liées majoritairement à des compétences de la métropole, car les élus orléanais pour certains siègeront également au conseil métropolitain qui sera renouvelé suite aux élections municipales. L’association a bien conscience de l’influence que peut avoir la ville d’Orléans sur la politique métropolitaine de par le nombre de sièges de ses élus au sein du conseil métropolitain. Toutefois, les mesures peuvent être portées par des citoyens auprès des candidats des communes de la métropole.
“Le contexte actuel d’urgence climatique, environnementale et sociale impose des programmes ambitieux de la part des listes candidates. Les citoyens comptent bien rappeler que les municipales représentent pour eux le dernier mandat pour limiter l’emballement du dérèglement climatique. Le temps de l’action est venu et ce mandat sera décisif pour l’avenir des orléanais”, alerte Danielle Venditti d’Alternatiba. |