Association créée en 2006, 1-terre-actions a mis sur pieds des ateliers d’auto-réparation et de recyclage de vélos qui tournent à plein régime depuis 2011. Pour changer de braquet, l’association et son directeur François Gallier voudraient développer l’apprentissage du vélo auprès de ceux et celles qui ne sont jamais montés sur une petite reine, mais qui en ont besoin.
Dans un petit pavillon plus très jeune non loin de l’Argonaute, François Gallier passe du bureau du premier étage à l’atelier vélo installé au sous-sol. Entre une demande de subvention, un réassort de pièces, l’accueil du public et le rangement de pièces recyclées, il donne un coup de main aux adhérents qui travaillent sur leur vélo. Cinq postes de travail avec chacun son équipement propre. Le sous-sol est petit mais bien organisé et bien équipé. Et très fréquenté, les vendredis après midi et samedi matin. Les soirées du mercredi sont réservées aux bénévoles qui remettent en état les vélos donnés à l’association, ou les démontent pour récupérer des pièces d’occasion.
Un budget annuel très, très serré
Le travail administratif est moins spectaculaire. Heureusement secondé par Claudine, la secrétaire de l’association, François se démène auprès des instances locales ou nationales pour mettre au point des accords avec des mairies proches. Saint Jean de Braye, par exemple, ou Pithiviers. Avec Orléans Métropole aussi, notamment dans le cadre de son marché public concernant la gestion des déchets et des aires de récupération.
Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep), un organisme cogéré par l’État, les collectivités et les associations, lui assure un apport pendant trois ans sans doute reconductibles. La Région donne une subvention d’environ 12000 €. Avec les adhésions (20€ pour l’année) et le prix de vente des vélos d’occasion et des pièces recyclées, cela leur permet d’avoir trois salariés (2,5 temps pleins), directeur inclus bien sûr.
Quand on voit la quantité de cadres, de roues, de vélos pour enfants ou adultes prêts à la revente d’occasion, on se dit que ce n’est pas du luxe !
Ouvrir à l’apprentissage du vélo
Les ateliers tournent bien, ceux de l’Argonne, ceux de La Source et l’atelier auto-réparation mobile à St Jean de Braye les samedis après-midi. L’objectif de l’association se tourne maintenant vers l’apprentissage du vélo. François Gallier a suivi pour cela une formation d’ « éducateur mobilité à vélo ». Il voudrait donc se dégager du temps pour monter des ateliers d’initiation à la pratique du vélo auprès de populations qui en ont besoin. Il raconte l’expérience de femmes, en majorité immigrées, qui sont venues à l’une des initiations qu’il a organisées. Elles arrivaient à vaincre leur peur de monter sur un vélo, à apprendre petit à petit l’équilibre. Il raconte volontiers combien ces nouveaux acquis les valorisaient à leurs propres yeux, et la fierté avec laquelle elles racontaient leurs prouesses. Sans compter le besoin qu’elles avaient de se déplacer librement.
Autre dispositif qu’il voudrait développer, « 1vélo pour 1 boulot ». C’est à dire proposer à des jeunes totalement démunis financièrement la possibilité d’acquérir un vélo sans l’acheter, mais en réparant un vélo récupéré. Cela leur fournit le moyen de se déplacer lorsqu’ils cherchent un travail, ce qui est parfois déterminant !
L’idéal serait d’embaucher un éducateur technique. Mais pour l’instant, le budget ne le permet pas.
L’association est en plein cœur des débats actuels sur l’hyper-consommation, la chasse au gaspi, la récupération et la promotion des énergies propres côté écologie, mais aussi l’échange et l’aide aux démunis côté solidarité. Quand on sait que depuis peu, l’achat d’un vélo électrique est subventionné par certaines mairies à des hauteurs impressionnantes, on se dit qu’un peu de sous pour aider à l’achat d’un vélo mécanique d’occasion ne représenterait pas grand chose ! Mais 1-terre-actions doit constamment pédaler en danseuse pour réaliser ses objectifs.
Epuisant, mais l’équipe reste battante.
BC
http://www.1terreactions.org/