Les centre de rétention administrative (CRA), légalisés depuis 1981, sont des lieux de privation de liberté, contrôlés par la police mais qui ne dépendent pas de l’administration pénitentiaire. Les étrangers en situation irrégulière y sont enfermés avant leur expulsion ou en attente de la réponse d’un recours devant une juridiction administrative.
Par Jean Paul Briand
Depuis l’adoption de la loi du 10 septembre 2018, la durée maximale de rétention est passée de 45 à 90 jours (si un juge des libertés et de la détention l’autorise) depuis le 1er janvier 2019. D’après le rapport de la Cimade, (plus de 45 000 personnes ont été ainsi placées dans des lieux de rétention administrative, en métropole et en outre-mer. L’augmentation du nombre des retenus et le durcissement de la loi ont amené le Défenseur des droits a émettre plusieurs avis très critiques sur les CRA concernant l’enfermement des enfants. Après enquête, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a également constaté de graves manquements dans la prise en charge sanitaire des personnes placées en rétention. La personne en placement de rétention dans un CRA a néanmoins des droits :
- dès son arrivée, elle peut consulter un médecin et un avocat ;
- communiquer avec l’extérieur et recevoir des visites (aux heures prévues) est autorisé;
- les téléphones portables personnels pouvant prendre des photos sont interdits mais un téléphone en libre accès est normalement à disposition dans le CRA (un téléphone pour 50 personnes) ;
- une permanence juridique est présente par centre.
En rapport avec la politique gouvernementale sur l’immigration, trois nouveaux CRA seront construits en France d’ici 2023 portant leur nombre à 27. Le Ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, l’a confirmé le 6 novembre dernier avec le nom des villes choisies : Bordeaux, Lyon et Orléans. Le CRA de Cercottes a été fermé en 2010, car il ne remplissait pas des conditions d’accueil suffisamment digne. En février 2019, le préfet a fait part de l’intention d’ouvrir un nouveau CRA dans le Loiret. Lorsque les syndicats de police locaux découvrent ce projet, ils dénoncent le peu de transparence et le manque d’effectifs suffisants pour effectuer les tâches de surveillance pour un tel centre. A l’époque de l’annonce, le lieu d’implantation n’était pas trouvé. C’est aujourd’hui chose faite. Dans son édition informatique du 17 septembre 2019, le journal « La République du Centre » écrit « C’est en toute discrétion que la parcelle concernée a été partiellement déboisée au mois de mai. En 2023, un centre de rétention administrative (CRA) devrait ouvrir ses portes, rue de Châteauroux, à Olivet, en lisière du campus de La Source ».
Une mobilisation contre cette « prison pour étrangers » à Olivet est en train de se mettre en place localement.