Depuis déjà vingt-cinq ans, l’association abraysienne “Tu connais la nouvelle” à le coeur comme le livre sur la main et multiplie les actions en faveur de l’écrit et de la défense de “l’écriture contemporaine vivante”. C’est le cas avec son concours de nouvelles dont le thème est cette année “Et alors l’orage éclata“, phrase choisie par Jean-Louis Derenne, homme de l’art qui fut membre du conseil d’administration de l’association. C’est aussi le cas avec le fameux Prix Boccace qui fêtera ses dix ans en 2020. Ayant le vent en poupe, cette association proposera en 2021 avec le soutien de la ville de Saint-Jean-de-Braye et du Conseil d’épartemental du Loiret, un véritable festival de la nouvelle réunissant sur quatre jours ses différents événements conjuguant, Prix, rencontres, spectacles.
Gérard Audax
Un hymne à la culture et à la poésie
Ce vendredi, dans le hall comble du Théâtre Clin d’Oeil de Saint-Jean-de-Braye,
Gérard Audax , fondateur de l’association et directeur de la compagnie Clin d’Oeil , tient tout d’abord à remercier chacun, acteurs, auteurs , membres de l’association et public fidèle d’avoir accepté de “
parier sur l’arc en ciel des sensibilités et de l’intelligence”. Et Gérard Audax de poursuivre: “
C’est la crise, je sais… la crise ne rend pas la culture moins nécessaire , elle la rend au contraire plus indispensable. La culture n’est pas un luxe, dont en période de disette il faudrait se débarasser, la culture c’est un instrument d’émancipation. C’est aussi le meilleur antidote à tous les racismes, communautarismes et autres pensées régressives.”
Et Gérard Audax qui joue actuellement en tournée dans le spectacle “L’autre”, de Michel Abécassis, pièce contre l’homophobie, poursuit sn discours en invitant à se parler, à vivre ensemble cette “lumineuse parenthèse qu’est la poésie qui nous augmente”. Et le passeur de d’émotions et de fête de conclure : “Avec Moliière évitons que la parole soit en cage. Avec Aragon,
faisons un rêve, avoir tous les oiseaux du monde dans sa volière“.
Délicieuse leçon de rire avec Vincent Roca
Vincent Roca dans “L’Abrégé de lettres”
Côté tréteaux, cette soirée de lancement de saison permit d’écouter de profondes et graves lectures théâtralisées d’extraits de pièces dont la saisisissante
“La disparition” écrites lors de stage conduits cette année par Claude Carré.
A n’en pas douter, le plus joli comme irrésistible moment de ce vendredi , fut cette fabuleuse petite heure de délicieux, humoristique et touchant solo de Vincent Roca, celui qui s’installa pendant onze ans devant la bonnette rouge du micro de France-Inter, au Fou du roi de Stephan Bern. Vincent Roca? On lui remit aussi en 2011 le Grand Prix Raymond Devos de la langue française.
Dans la salle du Théâtre Clin d’Oeil, cet auteur interprète avec faconde, habileté de chaque instant, jeux de mots et de phrases, son spectale “L’Abrégé de lettres” à la belle galerie de personnages. Voici qu’apparaît ainsi Michel, styliste en haute bouture né sous le signe du terreau, celui qui a suivi l’école des beaux arbres et dans le jardin secret duquell il y a de l’amour partout..
Voici encore la soprano, qui chante comme elle respire donc qui chante tout le temps , une note à l’endroit une note à l’envers.. Voici encore l’évocation de la pratique du subjoncif, de la paternité qui donne du fils à retordre, ou bien encore l’évocation des livres armoires avec un délirant numéro autour de Proust dont l’appréciation du prénom, Marcel, donne lieu à une incroyable élucubration. Charmant est encore l’émerveillement devant la nuit en tenue de soirée, joli texte qui nous invite cependant à considérer que si la lune s’arrondit c’est quand même le soleil qui donne le jour.
Jouant avec subtilité et malice de la haute couture du bon et doux jeu de lanque sans aucune gratuité, Vincent Roca parle aussi de la vie, de la mort, de la richesse et de la misère, de l’amour où sous la couette nous nous plumes, et du bon vin car le coeur a ses raisins que la raison ignore.
Bref, voici un instant savoureux, distillé avec bohneur, une performance qui ne peut que faire éclater de rire ou sourire à l’écoute d’un surréalisme fou et d’une humanité toujours complice.
Un délice.
Jean-Dominique Burtin.
Tu connais la nouvelle
en quelques dates :
Le concours d’écriture “Et alors l’orage éclata”, jusqu’au 10 janvier 2020 (avec édition d’un recueil).
Les Ateliers d’écriture à venir avec les auteurs Yahia Belaskri, Patrick Raynal, Bérengère Cournut, Mercedes Deambrosis.
Les Bars à textes: rencontre avec Yvon Le Men et Carl Norac le vendredi 31 janvier ; avec Parker et Yanowski du Cirque des Mirages le vendredi 13 mars.
La Journée de la nouvellel, le 14 mai à saint-Jean-de-Braye.
La Nuit de la Nouvelle le vendredi 15 mai au Théâtre Clin d’Oeil de Saint-Jean-de Braye.
Fête de lanouvelle au château de Chamerolles, le dimanche 14 juin. Lors de cet événement sera remis le Prix Boccace.
Tel.: 02.38.21.93.23.