La dernière séance de l’agglomération a été largement tournée vers les questions environnementales avec le Plan Climat Air Énergie Territorial l’écoquartier des Groues. Un débat apaisé sur les bus électriques a animé le débat.
Il faudra 160 bus électriques pour renouveler la flotte
Contrairement à ce qu’on pu écrire ici ou là la dernière séance métropolitaine s’est déroulée dans un climat serein, sans envolées lyriques mais avec des débats sérieux notamment sur l’évolution du réseau de bus. En fait la plupart des grands dossiers ont été votés ou à l’unanimité ou à une très large majorité. Le débat qui enflamme souvent les conseils municipaux sur le vote des orientations budgétaires et du budget a été ici posé et quasi unanime à l’exception des communistes. Il est vrai que les grandes orientations de la Métropole reposent à Orléans sur un quasi consensus. Et cela d’autant plus que l’an prochain les orientations semblent plutôt positives avec le maintien des taux de fiscalité et surtout un haut niveau d’investissement (263 millions d’euros), même si la dette prend quelque liberté en passant de 555 à 615 millions d’euros. Les grands projets vont recevoir leur manne de crédits : 84 millions pour l’université Porte Madeleine (dont 17 millions pour un parking souterrain de 600 places), 20 millions pour l’implantation des grandes écoles privées (ESTP, AgroParis Tech), 68,5 millions pour la rénovation. Urbaine à La Source, l’Argonne et aux Chaises, etc.
Quid d’un grand parc urbain ?
Sylvie Dubois (Saran, PCF) a pourtant regretté dans cette unanimité que l’on ne pose pas la question des bus électriques, de l’évolution progressive vers la gratuité des transports et du nécessaire CHU. Peu de débats aussi sur la création de la Zac de l’écoquartier des Groues où pousseront d’ici à 20 ans 900 à 1 000 logements. Jean-Philippe Grand a acté le projet en regrettant la création d’un « grand poumon vert avec un parc urbain dans la ville » nécessaire pour opérer le « retour de la végétation en ville ». Olivier Carré de son côté s’est félicité de ce projet vieux de 20 ans, hier conflictuel et qui « pour la première fois a mis en œuvre une coconstruction avec les riverains et les acteurs du quartier ».
Le Plan Climat Air Énergie Territorial 2019-2025 ne rencontre que des avis positifs. Les ambitions d’ici à 6 ans sont affichées : moins 12% de consommation d’énergie, moins 17% de gaz à effet de serre et doublement de la production d’énergies renouvelables. Ce PCAET est une première marche vers des cibles encore plus ambitieuses à l’horizon 2050 : il faudra d’ici là baisser de moitié la consommation d’énergie et réduire de 75% les gaz à effet de serre.
Bus électriques ou à hydrogène ?
Les transports urbains devront jouer leur rôle dans cette ambition. Aujourd’hui le réseau de bus produit plus de 3% de toutes les émissions de gaz à effet de serre de l’agglomération. C’est pourquoi la Métropole a décidé d’électrifier totalement le réseau dans la prochaine décennie. « Nous serons affirme Olivier Carré le premier réseau entièrement décarboné en France ». Il faut pour cela lourdement investir pour renouveler une flotte de 160 bus et construire des équipements. La première marche sera montée en 2020 avec l’achat de 29 bus électriques. Mais tout le monde n’est pas convaincu par cette stratégie et notamment Florent Montillot qui plaide pour le choix de l’hydrogène : « ce n’est pas plus couteux que l’électrique, cela coute moins cher en fonctionnement et en investissement ». « Faux répond Bruno Malinverno, vice-président aux transports, cela coute deux fois plus cher. On a fait le bon choix avec le tout électrique ».
Nul doute que ce débat, de fond, traversera la prochaine campagne municipale sans pour autant créer des fossés infranchissables avec des crédules et des incrédules du tout électrique ou du tout hydrogène dans tous les camps, toutes les familles politiques et toutes les communes.
J.-J.T.